Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
Soutenez le Secours populaire
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

--> Sexisme


Matriarcat et patriarcat

Nous ne connaissons que peu de sociétés qui n'aient pas été de type patriarcal ; la femme y est souvent recluse à la maison (comme en Grèce antique) et ne peut intervenir directement dans les affaires publiques, bien que le jeu des parentés lui permettent d'exercer quelquefois une certaine influence. Dans la plupart des sociétés traditionnelles que nous connaissons, la femme est considérée comme une propriété et elle est de ce fait l'objet de transactions commerciales.

Les sociétés occidentales ont toutes connu et connaissent encore un régime patriarcal reléguant les femmes à des activités domestiques considérées comme moins nobles que les activités des hommes, inférieures, voire méprisables. Les figures comme celles de la Vierge Marie ou de Jeanne d'Arc, qui ont pu valoriser un idéal de la féminité au Moyen age que seules celles-ci pouvaient atteindre, de même que le jeu des alliances royales, des intrigues de cour et la tenue de salons littéraires ont pu occasionnellement donner à quelques femmes des classes privilégiées quelque très relative et modeste influence sur le cours de l'Histoire ou le développement de la culture. Ces exemples sont pourtant seulement le contrepoint de la tendance principale de ces sociétés, qui était patriarcale, et donc sexiste, et le restent à bien des égards.

Le XIXème siècle

Après un siècle et demi de relative libéralisation pour les femmes des classes privilégiées, la Révolution se solde par un échec des revendications féminines et le retour à la tradition avec le Code Napoléon. La théorie éducative Rousseauiste (sa Sophie n'est qu'un sous-Émile, et se retrouve infiniment moins instruite que ses aînées du XVIIIème siècle ) marque cette régression et le nouvel enfermement des femmes dans la sphère domestique au nom de la Nature. C'est cependant, toujours plus en face d'une Émilie que d'une Sophie qu'Émile va se trouver au XXème siècle . Deux siècles après la Révolution, les Conversations d'Émilie de Madame d'Epinay l'ont largement emporté sur l'Émile de Jean-Jacques Rousseau.

Au XXème siècle

La place des femmes dans les sociétés modernes est devenue de plus en plus importante au cours du siècle dernier. Les deux guerres mondiales, en particulier, ont eu une influence prépondérante sur cette évolution. Les hommes valides étant au front, elles on dû s'occuper de tout, travailler à l'extérieur dans des domaines qui ne leur étaient pas traditionnellement dévolus, gérer les biens familiaux, jouer un rôle économique déterminant qui leur a fait prendre conscience de leurs capacités, de leur force et de leur importance. Beaucoup d'entre elles, n'acceptant pas d'être à nouveau confinées dans la seule sphère domestique, se sont impliquées dans le vaste mouvement d'émancipation des femmes des et années 50 et 60 dont le féminisme  est une des résultantes.

Ces mouvements d'émancipation ont obtenu des résultats concrets contre le sexisme de la société de l'époque jusqu'à présent, comme le droit de vote, le droit au travail hors de la maison, le droit au divorce ou le droit de choisir le moment de la procréation par le contrôle de leur fécondité grâce à l'accès autorisé aux diverses méthodes de contraception et au droit à l'avortement.

Aujourd'hui

Outre les sociétés qui ont des structures très fortement marquées par le sexisme et le patriarcat, comme en Inde par exemple, la situation des sociétés modernes est complexe et variable selon les pays. Les pays latins présentent en général un tableau où la position des femmes dans la société est plus différenciée de celle des hommes, et les mouvements féministes y ont obtenu moins de succès que dans les sociétés anglo-saxonnes ou germaniques, malgré cela c'est dans les pays latins, que le taux de natalité baisse, en dépit des exortations de l'Église catholique, au point d'être le plus bas du monde.

Différence salariale et professions « féminines »

Toutes les statistiques relatives à la pauvreté signalent un net désavantage féminin, notamment pour celles qui restent seules avec leurs enfants. Les salaires des femmes sont souvent inférieurs, à poste identique, et l'exercice du pouvoir en entreprise est l'apanage des hommes. Enfin, en politique, les femmes sont nettement moins présentes, sauf dans les pays scandinaves. Ce déséquilibre a donné lieu au concept de parité.

Un certain nombre de secteurs professionnels ou de professions restent presque exclusivement le domaine d'un sexe ou de l'autre. Dans le monde du travail, la disparité reste immense : les possibilités d'emploi sont moindres pour les femmes et la précarité plus grande pour elles, et les femmes doivent s'adapter au modèle masculin et en adopter les valeurs de compétitivité et d'agressivité.

Les hommes sont nettement avantagés dans l'accès à certaines professions, et plus généralement dans le développement de carrière. Dans ce domaine, la maternité est pour les femmes un handicap, alors que le fait d'être père de famille constitue pour l'homme un atout dans la carrière, notamment pour les cadres supérieurs.

Le BIT préconise une rémunération égale entre les hommes et les femmes (principe À travail égal, salaire égal).

L'inégalité des sexes dans le travail domestique

Cette disparité existe tout autant dans le monde familial et domestique. Le rapport de l'ONU en vue de la Conférence de Pékin en 1995 a démontré que les femmes sont largement victimes de la « double journée ». En moyenne, elles passent un bien plus grand nombre d'heures hebdomadaires que les hommes en travail familial et domestique « invisible » et non rémunéré : en cumulant le travail à l'extérieur et le travail domestique, les femmes travaillent en moyenne 13 % de plus que les hommes. La masse mondiale du seul travail domestique féminin, travail gratuit, indispensable au fonctionnement d'une société, représentait, en 1995, 11 milliards de dollars et les 2/3 du seul travail féminin. Les femmes travaillent donc plus et gagnent moins que les hommes. Dans les sociétés post-industrielles occidentales, à la « double journée » vient s'ajouter la « triple présence », puisqu'outre à leur travail et à leur foyer les femmes doivent se charger des personnes âgées démunies. La tendance de la dernière décennie semble avoir empiré avec le chômage et la précarité.

Les inégalités dans l'éducation

De nombreux stéréotypes concernant l'éducation des fillettes sont restés les mêmes durant les dernières décennies et n'ont un peu évolué qu'assez récemment quand au partage des tâches domestiques : plus de la moitié des filles de plus de 11 ans y dédient au moins une heure, alors que seulement 30 % des garçons y participent, et seulement moins d'une demi-heure.

Les jeux électroniques sont davantage offerts aux garçons, ce qui tend à inculquer une certaine réticence chez les femmes qu'elles deviendront devant les techniques telles que l'informatique par exemple.


Les inégalités dans les diverses cultures à travers le monde

Dans des pays de culture différente, souvent ceux très attachés à des religions ou des traditions fortes (qui peuvent par exemple légitimer la violence contre l'épouse, ou sa répudiation sans justification), la lutte anti-sexiste semble avoir eu des résultats bien maigres. Dans d'autres, comme en Extrème -Orient, les moyens de contraception et les techniques modernes d'avortement sont employés pour privilégier la naissance de garçons au détriment des filles, de sorte que commencent à se créer des déséquilibres dans la population.

La réaction sexiste

La réaction sexiste dans le monde contemporain et dans les sociétés occidentales à laquelle on assiste désormais le plus souvent consiste en ceci : désemparés devant un monde qu'il leur est de plus en plus demandé de partager avec l'autre sexe, les hommes, habitués depuis des millénaires à le dominer en y dominant les femmes, tendent de plus en plus fréquemment à s'approprier les revendications féministes et à vouloir parler en leur nom. Prétendant savoir mieux qu'elles ce qu'elles doivent faire pour obtenir leur émancipation, ceci équivaut à leur confisquer la parole, à la leur nier, et à s'approprier la vision du féminin pour la fixer selon leurs normes de façon à dominer l'autre sexe comme auparavant, selon des modalités plus informelles et moins apparantes que les antiques discriminations.

Ecrit par Lory Calque, le Mardi 20 Juin 2006, 17:00 dans la rubrique Femmes & Féminisme.