La splendide baie d’Ajaccio, et au
Mais en une
journée je les ai collectionnés. A croire qu’il y a des jours où le mauvais
sort s’acharne sur vous. Tout d’abord j’ai eu droit à un resquilleur. Ça ne
m’était encore jamais arrivé. Une touriste a commencé à m’entreprendre et à me
poser un tas de questions au lieu de monter dans le car tandis que je prenais
les billets des gens. J’ai compris ensuite qu’il s’agissait d’une manœuvre de
diversion pour faire monter le mari ; ils avaient acheté un billet pour
deux. Comme quoi les anglais peuvent très bien se comporter à l’italienne. J’avais
donc 36 personnes et seulement 35 billets. La responsable, furax, refusait de laisser
partir le car, disant qu’un excursionniste c’est de l’argent, et s’en est prise à moi qui ai rétorqué que je
suis accompagnatrice et pas contrôleuse. Bref, on est partis avec une demi
heure de retard et un clandestin à bord.
Au retour, il
m’en manquait deux, égarés, récupérés par la collègue sur le même circuit,
tandis que j’en avais récupéré un à elle. Pas grave, l’important est de les
ramener tous au port le soir. Mon récupéré vitupérait contre son
accompagnatrice, et j’imagine que les deux miens qu’elle avait ramassés en firent
autant à mon égard.
Il y a un monde
fou, un chien n’y retrouverait pas ses petits, il fait une chaleur à crever et
tout le monde à hâte de se retrouver dans le car à l’ombre et surtout avec
l’air climatisé, l’heure c’est l’heure, n’ont qu’à être là à l’heure.
Et comble de
malchance, j’ai eu un chauffeur vraiment pas dégourdi, un macho ordinaire se
croyant malin qui s’est fait coincer au retour par la gendarmerie mobile pour
refus de priorité. Cinq points de moins sur le permis et 200 € d’amende. En
pleine zone industrielle portuaire. Vraiment le genre d’endroit où il faut
avoir de l’imagination pour tranquilliser les gens et leur faire passer le
temps.
Je commençais à
me dire qu’on allait être sérieusement à la bourre au retour comme au départ,
et que je n’avais pas fini de me faire vitupérer tant par la responsable que
par les plus énervés des touristes craignant de rater l’embarquement (ce qui
est impossible, en cas de pépin le bateau attend, du moins pour un car entier).
J’ai du descendre et aller parlementer avec les flics pour qu’ils nous laissent
partir et calmer cet imbécile de chauffeur qui s’engueulait avec. Mon
intervention a créé une diversion. J’ai fait remonter le chauffeur à son poste
et dit gentiment aux flics que mes passagers risquaient de rater leur bateau et
que de toutes façons maintenant ils avaient le numéro de plaque du véhicule et
tout et tout. Ça les a amadoués et ils nous ont laissé repartir.
Après une journée
pareille, on a vraiment qu’une envie, c’est d’aller se coucher.
Vannée. La
chaleur se faisait déjà sentir depuis quelques jours, mais elle restait
amoindrie par le ciel couvert et la pluie. Avant-hier, première journée
estivale je me suis décidée à aller à la plage, mais je ne me suis pas
baignée ; encore un peu fraîche, juste marché dans l’eau et rhabitué la
peau au soleil. Une bonne idée parce qu’hier c’était Florence full day, plus half day (comme on dit dans le jargon) aujourd’hui et j’aurais indubitablement pris des coups de
soleil sur les avant-bras si je n’avais pas pris la tintarella* le jour d’avant.
L’été est arrivé
d’un coup, imposant sa chaleur en l’espace d’une journée ; il ne pleuvra
plus avant longtemps, pas avant les premiers orages de la mi-août.
A midi et demi
devant les Portes du Paradis, l’enfer. A deux heures de l’après midi,
intenable. En ville pas un souffle d’air. Les citadins l’ont évacuée, tous au
bord de la mer où il y a toujours une légère brise. Seuls sont restés ceux qui
travaillent avec les touristes, tous les commerces sont ouverts sans
interruption du matin au soir. A quatre heures, les gens étaient livides bien
qu’en sueur et je n’étais guère mieux qu’eux, seulement mieux équipée et avisée
pour résister. Je me suis quand même posé de sérieuses questions ; je ne
suis pas sûre de tenir le coup en plein moins d’août, surtout s’il m’arrive de
devoir faire deux journées consécutives…
Hier soir, je me
suis couchée à neuf heures moins le quart, je m’étais levée à six heures, mais
quand même, ce n’était pas tant le nombre d’heures d’affilée que la chaleur à
m’avoir étourdie. J’ai perdu deux kilos en deux jours. C’est vrai qu’avec trois
tranches de pain, deux tomates et trois prunes pour midi, on ne risque pas de
grossir. De ce point de vue là, j’arriverai peut-être à cesser de fumer sans
prendre de poids, avec un boulot pareil, cigarettes ou pas, ça me paraît
difficile de perdre la ligne.
Aujourd’hui
rebelotte. Je suis rentrée à trois heures de l’après-midi, aussi HS que mon
imprimante toujours pas réparée. Je me suis dépiautée de ce qui me tient lieu
d’uniforme et j’ai filé sous la douche séance tenante, mangé une salade et un
abricot vite fait, et me suis enfilée au lit. J’ai émergé sur le coup de cinq
heures, et je me suis fait un café en me fumant (enfin !) une cigarette.
En fait, quand je bosse je ne fume pratiquement pas, je suis trop occupée, je
n’y pense pas, et la chaleur ne donne envie de rien sinon de boire parce qu’on
se déshydrate vite à parler.
J’avais faim, tout de même, ce soir. Une pizza. Pas envie de cuisiner.
* Locution
italienne signifiant que la peau est suffisemment hâlée pour bronzer sans
prendre de coups de soleil
Avec l’agence Alpha
je ne travaille pas. Trop désagréable, la nana. Je suis accompagnatrice, pas
femme de ménage. Je ne demande pas qu’on me traite avec révérence, mais le mien
étant un métier qualifié, je n’accepte pas qu’on me traite comme un chiffon.
D’ailleurs je
préfère l’agence Delta. L’agence Gamma n’est pas mal non plus. Les filles sont
sympas. J’avais donné ma disponibilité pour l’agence Gamma pour aujourd’hui et
demain, je ne l’avais donc pas donnée à l’agence Delta. Manque de pot, l’agence
Gamma m’a envoyé hier soir (en général on ne sait que la veille au soir si on
part ou pas, pour quelle destination et en quelle langue) un message me disant
que le tour ne pouvait encore être confirmé. Puis un deuxième me disant qu’il
était malheureusement annulé. Ça aussi ça arrive, et si un tour est annulé,
bein on reste chez soi et on ne gagne rien.
La fée Turquoise
m’a appelée pour savoir si on partait ensemble en voiture, elle, elle avait été
appelée par l’agence Delta, à laquelle elle n’avait donné aucune disponibilité
cette année d’ailleurs, puisqu’elle travaille surtout avec l’agence Lambda.
Mais comme elle avait travaillé l’an dernier pour Delta, et que sans doutes il
manquait des accompagnatrices à celle-ci pour ce tour là, elle a été contactée
en dernière minute.
Autant dire que
je ne suis pas de bonne humeur. Espérons pour demain…
Sinon il y a
Ypsilon qui me propose un tour d’un genre tout à fait différent. Mais lui ce
n’est pas une agence et j’ignore la date et la destination. Ce qui est certain,
c’est que c’est un tour dont la perspective a l’avantage de rendre la journée
plus agréable. Surtout dans un quotidien qui ne l'est pas vraiment.
Il y a un genre
de tourisme que je ne pratique pas, c’est le « tourisme religieux ».
Les excursions dans les sanctuaires, ça je ne ne fais pas. D’ailleurs c’est
très mal payé. Les agences qui les font comptent beaucoup sur le volontariat.
J’ai vu un groupe
de ce genre il y a quelques temps, c’était à Sienne il me semble. On aurait dit
une procession, les gens en file deux par deux, des mémères habillées en
noires, et un curé en tête à côté de l’accompagnatrice qu’il avait l’air de
morigéner et qui elle, avait l’air de passablement se faire suer. La pauvre,
j’ai eu pour elle une pensée compatissante.
Je n’ai pas
encore eu de musulmans, où alors je ne m’en suis pas aperçue. J’ai par contre
quelques collègues qui en ont déjà eu, des voilées britanniques en jean,
tunique et hidjab. Je me souviens de leur groupe, minoritaire mais tout de même
assez conséquent. J’avais remarqué l’air hautain, presque dégoûté, qu’elles
avaient devant les Portes du Paradis. Je me suis d’ailleurs demandé pourquoi
diable elles avait choisi de faire cette excursion ; trois jours de plus
et elles auraient été à Carthage, ce qui dut sans doute leur plaire davantage.
Sans doutes pour pouvoir avoir l’air ostensiblement dégoûtée.
Ça m’a mis la
puce à l’oreille. Le soir même j’ai dit à la responsable que je n’accepterai
pas un groupe avec une forte proportion de femmes voilées comme celui du car
d’à côté, que ce n’était pas la peine de m’appeler car en tel cas je repartirai
immédiatement chez moi. Il paraît que les accompagnatrices rechignent de plus
en plus à en convoyer, je n’en suis pas surprise.
La fée Turquoise,
que je suis allée trouver ce matin sur le coup de onze heures, m’avait mis de
côté un article paru dans la presse locale, qui parlait précisément de notre
job.
Malaise et aucune tutelle
Pouvait-on lire
encore en sous-titres.
Au fond, ce que
veulent les altermusulmondialistes, ce qu’ils souhaitent, c’est dénaturer,
tordre, défaire, abîmer, en un mot détruire tout ce qui fait
Naturellement,
les non-musulmanes seraient tenues de se conformer aux normes musulmanes pour
que les musulmanes ne se sentent pas heurtées dans leur sensibilité, tous les
aliments tabous selon le credo musulman seraient donc bannis des cantines (qui
ne fonctionneraient pas durant le ramadan), des restaurants d’entreprises, des
restaurants.
La cuisine
française serait bien entendue revue et corrigée et adaptée à l’islam au nom de
la laïcité. Plus question de manger une quiche lorraine, une potée
auvergnate ; vous auriez des merguez dedans.
Il y aurait des
bus pour femmes voilées, des wagons de train et métro pour femmes voilées, des
heures de piscine évidemment, des plages également où le burkini serait de
rigueur.
Les appels des
muezzins s’entendraient haut et fort de tous les minarets dans les quartiers
à majorité musulmane.
Le paysage
changerait aussi, certainement, on verrait probablement de ces étendards islamiques
verdâtres partout, des croissants de
lunes plantés ça et là, des inscriptions en arabe partout, le nom des rues
changés, bilingues…
Je ne parle là
que du quotidien, des petits détails qui nous font ce que nous sommes, nous sont
si coutumiers depuis toujours que nous n’y faisons pas même attention mais qui
nous définissent depuis toujours, depuis des siècles, des générations, de notre
naissance à notre mort.
Non, décidément
non, je ne parviens pas à m’imaginer vivre dans un monde tel que le veulent les altermusulmondialistes et autres islamo-gauchistes ; je
ne souhaite pas y vivre. Y penser me fait horreur, me glace, me serre le cœur.
D’ailleurs, voir de ces femme voilées est pour moi un crève-cœur ; je
détourne le regard ailleurs, tente d’ignorer leur présence même si elle me dérange
profondément. Parfois je les évite tant j’ai du mal à supporter leur présence, changeant
de file de caisse au supermarché au besoin, ou de trottoir; je vais m'asseoir plus loin... Du moins en région
parisienne, en province c’est différent, mais ça change ici aussi…
Une immense
tristesse s’empare de moi en pensant que cela risque bien d’être le monde de
demain.
On sait qu’en
moyenne, parmi les immigrants qui tentent la traversée sur des embarcations de
fortune, il en meurt un sur trois. La plupart sont des hommes, 90% environ et
le reste des femmes, parfois avec des enfants. On sait aussi qu’en moyenne, le
passage coûte 2500 € par personne.
Sans doutes y
a-t-il tous ceux qui fuient des pays en guerre et des situations trop
dangereuses pour rester là où ils sont. Mais je ne pense pas que ce soit le cas
de la majorité d’entre eux. La plupart viennent à la recherche de travail. Comment
font-il donc pour réunir une somme aussi considérable ?
Avec la somme
qu’ils investissent dans leur voyage, ils pourraient sans doutes créer sur place
quelques petites entreprises leur permettant de faire vivre leur famille aussi
bien qu’ici, où il vivront de longues années dans des conditions précaires et
difficiles, parce qu’une telle somme correspond à moins que ce que représente
souvent un micro-crédit.
S’il y a tous
ceux qui fuient des contrées dévastées privées de sécurité, il y a aussi tout
ceux, probablement les plus nombreux, qui quittent des pays pauvres mais où la
paix règne et où il y aurait sans doute beaucoup à faire. Dans ces pays là,
l’émigration est un business, une habitude depuis des décennies, que rien ne
justifie vraiment.
Quand il y a 30
personnes (minimum) embarquées sur un fragile esquif, cela signifie que 2500 €
multiplié par 30 et qui font 75 000 sont bien passés quelque part puisque les
arrivants, s’ils arrivent, sont sans papiers mais également sans un sous. Si
l’on tient compte du fait qu’à la belle saison, durant 7 mois de l’année, il y
a en moyenne un arrivage par jour ne serait-ce qu’à Lampedusa, cela fait 2 250
000 € par mois et quinze millions sept cent cinquante mille en 7mois. Si l’on
pense à tous les autres points de passage pour franchir la seule Méditerranée,
on se rend compte que des sommes colossales sont en jeux.
Comment ces
personnes se procurent-elles ces 2 500 € ? On s’imagine bien que les à
peine 10% de femmes qui fuient des situations où elles sont mère célibataires par
exemple, se les procurent en travaillant le long du parcours ou en rendant des services
y compris sexuels. Mais pour les hommes il en va tout autrement. Disons qu’au
départ c’est la collectivité, le clan qui se cotise pour avancer la somme au
candidat à l’émigration, qui devra la rembourser une fois arrivé par son
travail. Et les structures socio-culturelles sont telles que c’est la plupart
du temps un personnage, appelons-le « vieux marabout », un usurier, qui
avance la somme, de même que c’est lui qui va désigner les candidats parmi les
aspirants. Ainsi se met vraisemblablement en place la filière jusqu’aux côtes
sud de la méditerranée ou un réseau procure les barques. Au départ, les
« vieux marabouts » savent pertinemment qu’un sur trois parmi les
partants mourra, mais cela ne les dérange pas outre mesure. Pousser la jeunesse
vers l’exil au lieu d’investir dans son propre pays me paraît témoigner d’une mentalité où il
apparaît bien que l’émigration des populations est une industrie. Et derrière
cette mentalité je vois personnellement la volonté délibérée non seulement de
s’enrichir sur la peau de la jeunesse, mais également celle de plomber
l’Europe, qui ne sera pas une vache à lait ad vitam aeternam vue la récession
économique. Quand elle sera plombée, ce sera comme dans le tiers-monde sans
avoir amélioré quoi que ce soit dans les pays de partance qui continueront à avoir des carences de tous ordres.
Les « vieux marabouts » avancent-ils les sommes nécessaires sur leur cassette personnelle ? Sans doutes. Mais considéré le fait que les départs sont toujours plus nombreux, ils font certes fructifier le trafic, mais il ne faut pas oublier qu’un tiers des partants se perd en mer et ne rembourse jamais sa dette. On peut donc sans trop se tromper supposer que les « vieux marabouts » sont bien pourvus en pétro-dollars gracieusement avancés et venus d'ailleurs, parce que n’est-ce pas, avec les émigrants ils exportent l’islam; l’Afrique sub-saharienne étant quasi entièrement musulmane.