"Femme pragmatique"
--> Le mag de la femme émancipée, libre et indépendante
Framboise fut victime d'une grave pathologie, un conditionnement sans précédent, une intoxication au dernier degré, pensez donc: accro aux mag féminins depuis l'age de treize ans.
Son mariage avec un haut-fonctionnaire ne fit qu'empirer les choses puisque les revenus du ménage lui permettaient largement d'assouvir sa passion. Ce fut donc une terrible dépendance qui dura bien trente ans. Framboise ne pouvait se passer de Jolie Julie, se jetant encore sur Beauté Mademoiselle à quarante ans bien tassés, dévorait l' Où vogue-t-on?, et dépensait en conséquence des sommes considérables en cosmétiques en tous genres garantissant le rajeunissement.
Crèmes pour la peau du cou, le contour des yeux, les plis du front, recettes épilatoires à la pointe du progès, lotions en tous genres pour hydrater, tonifier, masques requinquants pour la nuit le tout moisissant dans la salle de bain au fur et à mesure qu'un produit plus mieux faisait son apparition sur le marché; Framboise étant au courant des moindres nouveautés en la matière. Sans parler de ce que pouvaient couter les fanfreluches du jour: le nouveau soutient-gorge "gorge haute", les acquisitions durant les soldes car on ne peut pas rater de si bonnes affaires, à des prix pareils on se laisse tenter meme si c'est deux tailles en dessous, tant pis, ça serait pour quand le nouveau régime révolutionnaire dernièrement arrivé d'Amérique aurait fait son effet, c'est à dire on ne sait jamais exactement quand de sorte que trois ans après, la taille n'ayant pas varié ni pour elle ni pour les vetements qui ne s'étaient pas élargis par miracle, ceux-ci étaient passés de mode, et deux armoires ne suffisaient plus à les contenir.
De ce point de vue là, son divorce fut salutaire. Plus d'argent pour les fanfreluches, le déconditionnement total, le soulagement. La séparation des biens survenue, Framboise avait judicieusement utilisé son pécule pour s'assurer un petit revenu. Elle pouvait enfin faire ce qu'elle avait revé de faire toute sa vie et ce qu'elle se sentait etre dans l'ame: psychologue.
Ce qu'il y a de bien avec ce métier, c'est qu'il n'y a pas nécessairement besoin de diplome universitaire. Il suffit de faire une Ecole. Framboise en avait donc choisi une appropriée, en Suisse. Là, il suffit de payer pour avoir un Master dans une de ces disciplines d'avant-garde qui n'existent nulle part ailleurs. Elle s'était donc inscrite au cours de parapsychoyoga de l'Ecole Californienne de Macha Artzigogolata, à Badville sur Cure, avait naturellement obtenu son master en se spécialisant en en biodiététique avec training et stage de gymnastique des yeux.
Elle s'était ensuite installée sur la Cote d'Usure mais dans l'arrière-pays, là où il y a un tas de retraités rentiers. Elle s'occupait donc de personnes du quatrième age, spécialisée dans les thérapies à domicile, durée une semaine, nourrie logée. Certes, bien payé mais aléatoire et saisonnier. Elle avait la chance d'avoir pour voisine la directrice de Femme Pragmatique dont la résidence secondaire jouxtait sa maison, à laquelle elle avait prodigué les bienfaits de l'extraordinaire gymnastique des yeux. Avec son expérience de la dépendance à l'instrument du patriarcat que sont les magazines féminins, Framboise s'était vu proposer le Courier du Coeur dans le très sérieux "Femme Pragmatique" du groupe Goodgluck; rien à voir avec le Jolie Julie, le Beauté Mademoiselle ou le Marie-Chantal, publications appartenant toutes au groupe patriarcal bete et méchant Schtroumpf.
Là, elle pouvait dissuader les lectrices de se fier aux magazines féminins qui ne distillent comme chacune sait que de la poudre aux yeux et un ramassis de mensonges.
Son mariage avec un haut-fonctionnaire ne fit qu'empirer les choses puisque les revenus du ménage lui permettaient largement d'assouvir sa passion. Ce fut donc une terrible dépendance qui dura bien trente ans. Framboise ne pouvait se passer de Jolie Julie, se jetant encore sur Beauté Mademoiselle à quarante ans bien tassés, dévorait l' Où vogue-t-on?, et dépensait en conséquence des sommes considérables en cosmétiques en tous genres garantissant le rajeunissement.
Crèmes pour la peau du cou, le contour des yeux, les plis du front, recettes épilatoires à la pointe du progès, lotions en tous genres pour hydrater, tonifier, masques requinquants pour la nuit le tout moisissant dans la salle de bain au fur et à mesure qu'un produit plus mieux faisait son apparition sur le marché; Framboise étant au courant des moindres nouveautés en la matière. Sans parler de ce que pouvaient couter les fanfreluches du jour: le nouveau soutient-gorge "gorge haute", les acquisitions durant les soldes car on ne peut pas rater de si bonnes affaires, à des prix pareils on se laisse tenter meme si c'est deux tailles en dessous, tant pis, ça serait pour quand le nouveau régime révolutionnaire dernièrement arrivé d'Amérique aurait fait son effet, c'est à dire on ne sait jamais exactement quand de sorte que trois ans après, la taille n'ayant pas varié ni pour elle ni pour les vetements qui ne s'étaient pas élargis par miracle, ceux-ci étaient passés de mode, et deux armoires ne suffisaient plus à les contenir.
De ce point de vue là, son divorce fut salutaire. Plus d'argent pour les fanfreluches, le déconditionnement total, le soulagement. La séparation des biens survenue, Framboise avait judicieusement utilisé son pécule pour s'assurer un petit revenu. Elle pouvait enfin faire ce qu'elle avait revé de faire toute sa vie et ce qu'elle se sentait etre dans l'ame: psychologue.
Ce qu'il y a de bien avec ce métier, c'est qu'il n'y a pas nécessairement besoin de diplome universitaire. Il suffit de faire une Ecole. Framboise en avait donc choisi une appropriée, en Suisse. Là, il suffit de payer pour avoir un Master dans une de ces disciplines d'avant-garde qui n'existent nulle part ailleurs. Elle s'était donc inscrite au cours de parapsychoyoga de l'Ecole Californienne de Macha Artzigogolata, à Badville sur Cure, avait naturellement obtenu son master en se spécialisant en en biodiététique avec training et stage de gymnastique des yeux.
Elle s'était ensuite installée sur la Cote d'Usure mais dans l'arrière-pays, là où il y a un tas de retraités rentiers. Elle s'occupait donc de personnes du quatrième age, spécialisée dans les thérapies à domicile, durée une semaine, nourrie logée. Certes, bien payé mais aléatoire et saisonnier. Elle avait la chance d'avoir pour voisine la directrice de Femme Pragmatique dont la résidence secondaire jouxtait sa maison, à laquelle elle avait prodigué les bienfaits de l'extraordinaire gymnastique des yeux. Avec son expérience de la dépendance à l'instrument du patriarcat que sont les magazines féminins, Framboise s'était vu proposer le Courier du Coeur dans le très sérieux "Femme Pragmatique" du groupe Goodgluck; rien à voir avec le Jolie Julie, le Beauté Mademoiselle ou le Marie-Chantal, publications appartenant toutes au groupe patriarcal bete et méchant Schtroumpf.
Là, elle pouvait dissuader les lectrices de se fier aux magazines féminins qui ne distillent comme chacune sait que de la poudre aux yeux et un ramassis de mensonges.
Ecrit par Lory Calque, le Mardi 15 Août 2006, 16:21 dans la rubrique Magazine féminin.