La rose a des épines...
--> ...mais vaut bien les chardons
Je n'ai jamais été une fan de Mitterand. J'ai voté pour lui en 81, mais en fait je préférais Rocard. Mais bon, j'ai voté à gauche parce que je vote toujours à gauche, par principe et meme en maugréant, en France comme en Italie. J'ai revoté pour lui la fois d'après, sans grande conviction. Après quoi, j'ai lu le bouquin de Pierre Péan que m'avait prèté ma mère. En le lui rendant, elle m'avait dit avec son air :"On ne peut pas dire que le bonhomme en sort grandi". Non, pas vraiment. Ma mère a toujours de ces commentaires lapidaires, un peu caustiques, et souvent sans appel, parce qu'effectivement il n'y a pas grand chose à ajouter, à y bien réfléchir. Quand elle dit, un tantinet sentencieuse "le gouvernement Jospin est le meilleur qu'on ait eu", comme a 77 ans, des gouvernements elle en a vu beaucoup; j'ai donc tendance à la croire. Tout ça pour dire qu'au jour d'aujourd'hui, se réclamer de Mitterand ne me charme pas particulièrement. De mon point de vue, c'est donc un bon point pour Strauss-Khan et un gage de crédibilité. Et un mauvais pour Ségolène.
Je ne supputerai pas longuement sur les mérites ou démérites respectifs des candidats en lice pour l'investiture du PS; je ne fais pas parti du lieu commun où l'on pérore là-dessus à perdre haleine.
Je parlerai seulement de l'impression que j'ai eu après avoir vu la vidéo, ou podcast que ce soit, de l'intervention de Dominique Strauss-Khan sur son blog, et avoir entendu l'intervention de Ségolène au Zénit. Fabius ne m'a jamais enthousiasmée, son "virage" après ses états de service Mitterandiens m'ayant laissée plus perplexe qu'autre chose, je n'en parlerai donc pas.
Ce que j'ai observé en regardant la vidéo de DSK, c'est que l'assistance m'a semblé composée, pour l'aperçu qu'on peut en avoir (mais j'ai regardé attentivement), d'une majorité d'homme. Les femmes m'ont semblé représenter moins d'un tiers du public.
DSK est incontestablement sympathique, sa femme aussi, qui arrive souriante. Il a de la présence et occupe la scène, il a du métier, ça se voit, il sait communiquer et il est meme assez convaincant. Un pro. On sent qu'il est à l'aise, d'ailleurs en Francilie il est dans son fief, c'est normal, il y a meme une espèce de groupie journalistique blonde dans son sillage, tout ça fait moderne, à l'américaine, presque.
Ségolène, on ne la voit pas, on l'entend. La salle est assez froide à son égard bien qu'elle y ait des partisans. Elle a plus de mal à s'imposer, la salle ne lui étant pas acquise, elle a eu la voix plus ferme en d'autres circonstances, ou elle a été plus brillante, mais elle ne se démonte pas pour autant.
Ce que je remarque, c'est qu'elle appelle ses concurents par leurs prénoms, en somme elle s'adresse à eux d'une façon fraternelle, comme à des "camarades" de parti, c'est la seule qui me donne vraiment l'impression d'avoir à coeur un but commun: la victoire du parti auquel elle appartient. Non que les autres ne soient pas autant qu'elles porteurs de valeurs, non qu'ils se la jouent exclusivement perso, mais elle, elle me parait porteuse de valeurs plus collectives qu'individualistes, d'une idée de bien commun, et ça, c'est quelque chose que je reçois, ça me parle davantage que la hantise éventuelle de dérives autoritaristes. De toute façons, c'est une équipe qui ira au pouvoir, dont les membres se compenseront par leurs natures différentes, et j'espère d'ailleurs y voir Strauss-Khan.
Ce qui m'a franchement exaspérée, c'est l'attitude des siffleurs de Ségolène. S'ils étaient supporters de Strauss-Khan, ils l'ont mal servi. Mais sur leurs blogs ont peut lire que jamais ils n'ont eu pour mission de chahuter Ségolène, et ça je le crois tout à fait. Je le crois d'autant plus qu'ils soutenaient volontiers Fabius à l'occasion, et là, je ne pense absolument pas que c'était quelque chose de voulu ni de pactisé à l'avance. Je pense au contraire que c'était tout à fait spontané: la vieille solidarité machiste a joué dans l'assistance.
Ce que j'ai le plus retenu de ce meeting au Zénit vu de mon ordinateur, ce sont les quolibets des podcasteurs et de leur entourage immédiat à l'adresse de Ségolène: classiques quolibets dénigratoires (et betes, vides de sens) prenant une femme pour une imbécile et cherchant à la ridiculiser, provenants de voix exclusivement masculines. Des voix masculines et mijaurées à coté desquelles celle de Ségolène avait plus de tenue et plus de force meme si ce soir là elle n'était pas en veine..
Je ne supputerai pas longuement sur les mérites ou démérites respectifs des candidats en lice pour l'investiture du PS; je ne fais pas parti du lieu commun où l'on pérore là-dessus à perdre haleine.
Je parlerai seulement de l'impression que j'ai eu après avoir vu la vidéo, ou podcast que ce soit, de l'intervention de Dominique Strauss-Khan sur son blog, et avoir entendu l'intervention de Ségolène au Zénit. Fabius ne m'a jamais enthousiasmée, son "virage" après ses états de service Mitterandiens m'ayant laissée plus perplexe qu'autre chose, je n'en parlerai donc pas.
Ce que j'ai observé en regardant la vidéo de DSK, c'est que l'assistance m'a semblé composée, pour l'aperçu qu'on peut en avoir (mais j'ai regardé attentivement), d'une majorité d'homme. Les femmes m'ont semblé représenter moins d'un tiers du public.
DSK est incontestablement sympathique, sa femme aussi, qui arrive souriante. Il a de la présence et occupe la scène, il a du métier, ça se voit, il sait communiquer et il est meme assez convaincant. Un pro. On sent qu'il est à l'aise, d'ailleurs en Francilie il est dans son fief, c'est normal, il y a meme une espèce de groupie journalistique blonde dans son sillage, tout ça fait moderne, à l'américaine, presque.
Ségolène, on ne la voit pas, on l'entend. La salle est assez froide à son égard bien qu'elle y ait des partisans. Elle a plus de mal à s'imposer, la salle ne lui étant pas acquise, elle a eu la voix plus ferme en d'autres circonstances, ou elle a été plus brillante, mais elle ne se démonte pas pour autant.
Ce que je remarque, c'est qu'elle appelle ses concurents par leurs prénoms, en somme elle s'adresse à eux d'une façon fraternelle, comme à des "camarades" de parti, c'est la seule qui me donne vraiment l'impression d'avoir à coeur un but commun: la victoire du parti auquel elle appartient. Non que les autres ne soient pas autant qu'elles porteurs de valeurs, non qu'ils se la jouent exclusivement perso, mais elle, elle me parait porteuse de valeurs plus collectives qu'individualistes, d'une idée de bien commun, et ça, c'est quelque chose que je reçois, ça me parle davantage que la hantise éventuelle de dérives autoritaristes. De toute façons, c'est une équipe qui ira au pouvoir, dont les membres se compenseront par leurs natures différentes, et j'espère d'ailleurs y voir Strauss-Khan.
Ce qui m'a franchement exaspérée, c'est l'attitude des siffleurs de Ségolène. S'ils étaient supporters de Strauss-Khan, ils l'ont mal servi. Mais sur leurs blogs ont peut lire que jamais ils n'ont eu pour mission de chahuter Ségolène, et ça je le crois tout à fait. Je le crois d'autant plus qu'ils soutenaient volontiers Fabius à l'occasion, et là, je ne pense absolument pas que c'était quelque chose de voulu ni de pactisé à l'avance. Je pense au contraire que c'était tout à fait spontané: la vieille solidarité machiste a joué dans l'assistance.
Ce que j'ai le plus retenu de ce meeting au Zénit vu de mon ordinateur, ce sont les quolibets des podcasteurs et de leur entourage immédiat à l'adresse de Ségolène: classiques quolibets dénigratoires (et betes, vides de sens) prenant une femme pour une imbécile et cherchant à la ridiculiser, provenants de voix exclusivement masculines. Des voix masculines et mijaurées à coté desquelles celle de Ségolène avait plus de tenue et plus de force meme si ce soir là elle n'était pas en veine..
Ecrit par Lory Calque, le Jeudi 2 Novembre 2006, 21:16 dans la rubrique Actualités.