Au dire de son auteur, il s’agit, quant à la trame de l’histoire, d’une série de ciné-journaux datant de l’époque fasciste, échappée par miracle à la censure de la toute puissante historiographie marxiste, retraçant une aventure extraordinaire qui rend honneur et redonne du lustre à l’ère mussolinienne et à toute l’Italie. Il s’agit de la conquête puis de la colonisation de la planète mars de la part d’une indomptable squadra fasciste en 1939.
Sans scaphandre, sans oxygène et sans aucun de ces ridicules moyens modernes, mais armés de leur seule volonté farouche et d’impératifs catégoriques, les fascistes poursuivent avec ténacité leur entreprise afin de consigner les fruits prestigieux et nouveaux de leur conquête aux mains de Rome et de son Duce.
Il en résulte un film, tournée dans une carrière désaffectée et louée pour l'occasion, qui se situe entre un (faux) documentaire et une BD de science-fiction d’une durée d’une heure et demi correspondant à six mois martiens où l’on revit les conquêtes, les luttes, les épisodes qui ont fait l’histoire du XXème siècle, à l’aide d’une métaphore (mais pas tant que ça) du passé. Métaphore d’un passé révolu que l’on retrouve par certains côtés dans un passé plus récent : la fragilité de la démocratie, le nationalisme et l’intolérance, la théorie du complot, le berlusconisme, le problème de l’immigration et de l’intégration.
Ce passé à la fois lointain mais curieusement actuel est rendu dans un langage qui reprend l’emphase des informations intercalées dans les séances cinématographiques d’autrefois.
Pour avoir une idée d'un film genre "Aventures de Flash Gordon à l'italienne".
(A vrai dire, "Flash Gordon" est évoqué par le réalisateur soi-meme en personne. Moi, ça me rappelle plutot Méliès, mais bon; je ne veux pas me facher avec les romains. Mais enfin il y a, dans cette remarque du romain réalisateur, un "américanisme latin" qui me laisse perplexe parce qu'exagéré).