Le temps des “téléphones blancs et des moulures dorées” ça ne vous dit rien? Vous n’étiez peut-être pas né-e-s, et moi j’étais une gamine. C’était le temps de la télé en noir et blanc, et des films des années cinquante du dimanche après-midi. L’époque des pulpeuses en new-look de Christian Dior, des «maggiorate» comme Gina Lollobrigida, l’époque de Rita Hayworth, l’ "Atomic", qui se prenait une claque magistrale de la part du G.I Glen Ford (il me semble, un petit moche) revenu savourer "le repos du guerrier", histoire de lui signifier que hein, pour les femmes c’était l’heure du "retour au foyer" pour s’occuper de la marmaille née et à naître, plus celle de faire marcher l’économie à la « we can do it » (and they could have done it for four long years).
Histoire de faire un peu dans l’anti-conformisme sage et mignonnet qui n’engage à rien, Hollywood avaient créé Audrey Hepburn à défaut de créer la femme, qui comme chacun sait fut Brigitte Bardot par Roger Vadim qui se prenait pour Dieu.
Bref, c’était l’époque d’un kitsch comme on a rarement vu. Les américains étaient rois comme ils ne le seront jamais plus, et se faisaient des «Vacances romaines » dans l’Europe dévastée pas encore vraiment reconstruite.
Donc, l’Audrey-aux-clavicules-saillantes* promenait son regard vide et son air con de belle-au-bois-mal-endormie-mais-pas-très-éveillée en faisant des petites mines et en poussant des petits cris oooh !aaah ! devant le Colisée le cul sur un scooter (ou plus exactement une Lambretta) derrière le fringant Gregory Peck à la coiffure impec-pas-un-poil-qui-dépasse incarnant le « prince charmant ».
Tous les stéréotypes de la fable maligne pour l’éducation des « petites filles modèles » se trouvent concentrés dans cette merdouille de film (comme tous les films avec Audrey Hepburn puisqu’elle n’a jamais tourné dans aucun film valable, ce qui eut été difficile pour cette non-actrice porte-manteau qui préfigurait les anorexiques top-modèles qu’on nous a servi jusque très récemment). Avec juste un zest de transgression se terminant sur une morale de renonciation pour les intérêts supérieurs du pouvoir et du patriarcat. Une horreur. Une horreur vous dis-je.
Peut-être un exégète, un fin critique cinématographique verrait-il, à travers l’insolite maigreur de cette starlett, l’avertissement donné à une société d’abondance retrouvée et de gâchis, d’une époque de vache maigre à venir (et à l’époque depuis fort peu de temps dépassée).
* j'aurais du dire "aux salières"; les clavicules, ça fait peut-etre un peu biblique...
Je ne vois pour ma part qu’un navet dans ce « conte de fée » pervers des années 50, et une oie idiote dans Audrey Hepburn, son look propret, stérile et aseptisé. Définitivement et sans appel.
Commentaires :
alberto
Ce matin j'espère que tu vas prendre un bon petit déjeuner, boire un bon café, et penser à quelque chose de bon et de beau (comme ta fresque) !
Le film de 5 h du dimanche après-midi et celui du dimanche soir... oui, mais si tu veux vraiment te défouler, tu peux bien te défouler sur les films américains actuels, allez !
Et un petit clin d'oeil, allez !
Bonne journée !