Région où le
catholicisme a le moins d’emprise sur les citoyens et leur vie privée, où
d’assez importantes communautés juives sont installées depuis des siècles et
dont pour la plupart des membres sont laïcs, athées ou agnostiques ou non
pratiquants, ou de loin en loin, souvent d’ailleurs à la fois juifs et baptisés
et pratiquant de loin en loin le catholicisme (ce qui m’avait d’ailleurs
beaucoup étonnée ; en France les juifs laïcs sont laïcs un point c’est
tout), vieille habitude héritée du passé pour ne pas avoir de relations
problématiques avec le reste de la population sans doutes, les gens ne sont pas
spécialement portés sur la pratique religieuse.
En vertu du
Concordat, l’heure de religion catholique, autrefois obligatoire est devenue
facultative depuis deux décennies. Il était d’usage de ne pas envoyer les
enfants de la maternelle à l’heure de religion. On pensait qu’ils avaient bien
le temps. De même, les crucifix dans les salles de classe sont laissés au bon
vouloir des établissements, voire des enseignants qui, pour beaucoup, préfèrent
ne pas l’avoir dans leur classe. Sous la pression des laïcs, ils se sont
raréfiés sans que la population ne s’en émeuve, le fait étant souvent vécu
tacitement comme un soulagement.
Avec l’arrivée
des premiers enfants d’immigrés musulmans dans les écoles, il se produit cette
chose curieuse : les parents de ceux-ci rechignent devant le crucifix, en exigeant le
retrait, de sorte que ce que les laïcs avaient obtenu sans susciter d’états
d’âmes particuliers se heurte désormais à une vive résistance, rendant furieux
un tas de gens qui autrement n’auraient pas eu un mot si le crucifix avait été
retiré de par la volonté de l’enseignant ou du conseil des représentants des
parents d’élèves. L’immigration étant récente en Italie, il y a relativement
peu d’enfants immigrés à l’école primaire et dans le premier cycle de
l’enseignement supérieur, pratiquement pas dans le second cycle. Mais le
problème ne tardera pas à se poser.
En outre, les
enfants musulmans n’étant bien évidemment pas inscrits au cours de religion
(leurs parents revendiquent désormais une heure d’islam, les juifs par contre
se contentent de ne pas y envoyer leurs enfants, et certains même les y
envoient pour que leurs enfants ne se sentent pas isolés des autres) font
d’autres activités. Il se passe ceci et de plus en plus fréquemment que, pour
ne pas laisser leurs enfants avec les enfants musulmans de crainte que les
parents de ceux-ci perçoivent ce fait comme une implicite islamisation (plus
rarement par racisme pur et simple ; ceci est plus fréquent dans les
provinces lombardes), préfèrent les envoyer à l’heure de catéchisme.
Quand je dis que
les religions sont une véritable plaie et quand j’affirme que l’islam est la
pire de toutes qui vient compliquer ce qui n’est déjà pas simple, je sais de
quoi je parle.