Je pensais que ma fille se serait installée à Pise, et je comptais aller m’y installer aussi, pour ne pas rester seule, et avoir plus de probabilités de me trouver un job, même précaire et part-time, en ville.

Et puis elle a été recrutée par une compagnie aérienne, et elle est actuellement à Londres. Je me suis retrouvée indécise, ne sachant plus que faire, broyant du noir à longueur de journée, ne voyant plus la fin d’un tunnel semblant s’allonger indéfiniment au point que je sentais la dépression rôder à nouveau autour de moi et vouloir me saisir dans ses griffes quand par hasard j’ai rencontré une de mes (peu nombreuses mais sympas) amies de longue date qui m’a suggéré de faire une demande auprès de tours operators pour lesquels elle s’est mise à travailler l’an passé.

A vrai dire, j’étais plus que sceptique. A mon âge… je n’imagine guère ce qu’il pourrait m’arriver de positif. Elle a insisté en me disant que je me faisais des idées erronées, qu’à vrai dire, pour ce boulot, les femmes de son âge (elle a une dizaine d’années de moins que moi) ne sont pas les plus nombreuses parce que soit elles ont déjà un boulot à plein temps, ou alors elles sont au foyer avec des enfants encore petits et que la plupart de ses collègues sont des étudiant-es ou des personnes de mon âge voire même plus vieux.

Et puis je me suis dit que des CV j’en avais envoyé tellement ça et là que je pouvais bien en envoyer deux ou trois autres, ce que j’ai fini par faire, et non seulement on m’a répondu, mais on m’a également convoquée, et agréée.

Je me suis ainsi trouvé un job pas déplaisant et (relativement) bien payé, de fin avril à fin octobre, mais probablement dès avant et après ces dates. Cela m’a sortie un peu de l’apathie dans laquelle j’avais fini par plonger. Voir du monde, sortir me changera les idées ; au moins, j’aurais l’impression de vivre.