Les municipalités
de gôôôche, ici (c’est pas qu’on s’en plaint vraiment, du moins la majorité des
habitants reste convaincue que, si elles étaient de droâââte, ça serait pire),
ont beau vanter les joâââs et les splendeeeuuurs d’une société multiethnique et multiconfessionnelle,
les gens restent moroses, peu confiants, ça ne les emballe pas tellement.
Les nouveaux
touristes, eux par contre, arborent un large sourire. C’est vrai que pour eux,
les habitants sont un peu comme des portefeuilles ambulants, d’ailleurs de plus
en plus vides, mais ça c’est bien le dernier de leurs soucis. Et s’il y a une
chose dont les nouveaux touristes n’ont absolument rien à foutre, c’est bien de
la culture du pays d'accueil!. Alors ça, de la société
multiethnique et
multiconfessionnelle , ils s’en foutent éperdument. Pensez donc, ils
apportent aux autochtones la leur, de « culture », qui selon eux est
tellement mieux et plus « fraternelle »!
Y a bien qu’aux
habitants que les édiles municipaux bourrent le mou avec cette histoire d’enrichissement culturel mutuel. Il
n’y a bien qu’eux pour y croire, d’ailleurs, et encore c’est pas sûr qu’ils
croient eux-mêmes à ce qu’ils racontent.
Les portes, jadis
ouvertes (y compris celles des voitures que les gens garent devant chez eux),
se ferment. Les nouveaux touristes trouvent les gens peu réceptifs, renfermés, peu accueillants. Les
italiens, pourtant, n’étaient pas gens
qui passaient naguère pour manquer de sociabilité ni du sens de l’hospitalité.
Non que les touristes d’avant ne viennent plus ; il en vient encore, mais
moins, et ceux-là n’ont pas besoin de mosquées ni de boucherie hallal, ce qui
aurait plutôt tendance à les éloigner et à gêner quelque peu les autres
commerces. Et puis il faut dire que les touristes d’avant repartaient chez eux
après les vacances, bien rares étaient ceux (plus souvent celles) qui comme moi restaient pour des raisons sentimentales. Les nouveaux, non, et ils ont cette particularité de
s’établir tous à demeure et d’inviter de nombreux parents qui s’établissent
également ; c’est peut-être ce qui déconcerte les habitants.