Les élections anticipées (en Italie c’est très
fréquent*) vont avoir lieu demain, et je n’en ai guère parlé jusqu’à présent,
mais c’est avec délectation que je vous propose la traduction d'un article qui en résume
bien la complexité et l’enjeu crucial:
La shakespearienne
question de savoir si la tomate est ou n’est pas démocratique est en train de
devenir cruciale au point de n’épargner aucun bourgeois, de Bertinotti (1) à
Marco Travaglio (2), qui s’empresse (Corriere della Sera du 5-4-08) de disqualifier
la ‘violence de la tomate’, ça fait années ’70, dit-il, derrière la tomate
pourrait se cacher la subversion, pour moraliser le pays, au fond
il suffirait de faire la lecture de mes nombreux livres sur la place publique.
Non merci
Travaglio, c’est déjà bien assez avec Benigni (3) !
On attend de
lumineuses réponses des rectorats universitaires sur le subtile problème
philosophique du jour, la ‘nature’ de la tomate, à savoir si ce légume (ou
fruit) est en Soi non-violent ou si hors de lui, dans ses différentes variétés,
lancé par les bolognaises en furie contre
Giuliano Ferrara (4), il est violent.
Après Bologne,
tous les politiques se demandent également quelle peut être la représentation démocratique de ce légume
(ou fruit) dans la campagne électorale.
Non seulement la tomate craint d’être avortée en tant que
légume (ou fruit) abominable, mais une autre plante parmi les fines-herbes, le persil, craint pour sa vie innocente,
on ne sait pas si, effectivement, cet hommage maraîcher que les féministes
dédient tous les jours aux pro-life, est un délit.
Nous, féministes,
qui sommes pour ‘la vie’, même celle des fines-herbes, et des fruits &
légumes, voulons immédiatement un moratoire
pour la peine de mort que le clérical-fascisme veut infliger à la tomate et au
persil !
Qui a dit que les
féministes n’ont pas d’humour ?
* les 63ème en 60 ans, ce qui prouve tout de même une stabilité certaine dans l'instabilité, probablement due au facteur gérontocratique
(1) le
candidat de l’Arcobaleno (arc-en-ciel), formation d’extrème-gauche (mais plutôt de la gauche normale)
(2) un
chroniqueur «brillant et spirituel »
(3) l’acteur
bien connu qui ne peut pas passer à la télé sans faire une lecture d'un chapitre de
(4) "l'abominable" Giuliano Ferrara
Commentaires :
Franchement pas optimiste, ce soir, j'arrive même pas à prendre un bouquin. Je vais écouter de la musique tant que j'arrive encore à payer ma facture d'électricité. Eh merde !