J’ai trouvé ce texte sur le très philo-musulman site du Rezo. Jusqu’à présent, j’avais toujours aimé les textes de Mona Chollet dont je partageais en général les idées, particulièrement au sujet de la prostitution. Mais elle a viré de bord à 180° et s’est convertie à l’irénisme, depuis. Mieux, à l’islamo-gauchisme à 100%. Je n’ai pas résisté au plaisir de commenter son texte tant il m’a fait sortir de mes gonds par son hypocrisie.
Les filles
voilées parlent, d’Ismahane Chouder, Malika Latrèche et Pierre Tevanian
« Marianne, ta tenue n’est pas laïque ! »
C'est le moins qu'on puisse dire...« Les filles
voilées parlent » ? On en voit d’ici qui, au seul énoncé de ce titre,
brandissent le crucifix et agitent la gousse d’ail. Autant dire
« Belzébuth parle », ou « l’Etrangleur du Yorkshire parle » !
Non, tout
simplement des ennemies de
Au cours des mois qui
ont précédé le vote de la loi du 15 mars 2004 interdisant le voile à l’école
(hypocritement baptisée « loi sur la laïcité à l’école »), l’hystérie
médiatique autour de cette question a persuadé la population entière que ces
jeunes filles qui choisissaient de ne pas montrer leurs cheveux ou leurs
oreilles, sorte de démons femelles, étaient la source de tous ses maux, et
constituaient le principal problème auquel le pays était confronté -
« c’est à cause de vous que tout va mal en France » revient souvent
parmi les invectives qu’elles rapportent. On s’est déchiré sur le sujet, on a
produit une quantité ahurissante d’arguments (y compris ici meme) en faveur
ou en défaveur d’une loi, mais on n’a pas jugé bon de demander leur avis aux
principales intéressées.
« mais on n’a pas
jugé bon de demander leur avis aux principales intéressées. » : il était connu d’avance : afficher leur
« identité musulmane », leur islamicité.
C’est à cette lacune que vient remédier le
livre d’Ismahane Chouder, Malika Latrèche et Pierre Tevanian (du collectif Les mots
sont importants), qui montre
l’ampleur des dégâts - absolument invisibles dans les médias - causés par la
loi de 2004.
Cette confiscation de
la parole a même été assumée et théorisée par les partisans de la loi : il
pouvait être dangereux de les laisser parler - des fois que ces sorcières
auraient le pouvoir, par leur verbe maléfique, de transformer notre belle
France « laïque » en crapaud islamique.
Ce ne sont
pas des sorcières et il est honteux d’opérer ce glissement et cette
récupération de femmes qui ont été torturées et tuées pour avoir avoir résisté
au dogme machiste chrétien, contrairement à ces filles qui sont les adversaires
de la laïcité et des représentantes de l’islam.
Admise dans un établissement privé après son
exclusion du lycée, Zeinab, 19 ans, découvre qu’on a mis en garde ses nouveaux
camarades à son sujet : « Je me suis rendu compte que le proviseur
avait fait une intervention dans ma classe de terminale L pour annoncer ma
venue, en disant qu’ils allaient accueillir une élève voilée qui avait une forte
personnalité, et qu’ils ne devaient pas se laisser influencer. » Arrière,
Satan ! Toutes les interviewées du livre disent leur impression de
« parler à des murs » chaque fois qu’elles ont voulu discuter. Zahra
Gammaleddyn, 15 ans, raconte ses démêlés avec un proviseur qui ne faisait que
lui répéter « vous enlevez ce que vous avez sur la tête » :
« On aurait dit un automate. J’aurais pu lui dire n’importe quoi, par
exemple : “je me sens mal, j’ai envie de vomir”, il m’aurait
répondu : “vous enlevez ce que vous avez sur la tête” ! »
Mariame, 19 ans, se fait rembarrer dès qu’elle ouvre la bouche par l’assistante
sociale qu’on a envoyée dans son lycée pour tenter une médiation avec les
élèves voilées : « Non, toi, on m’a dit qu’on ne pouvait pas te
parler, que tu étais manipulée et que tu manipulais tes camarades. »
A quoi bon discuter
avec elles, en effet, puisqu’elles sont « aliénées »,
« conditionnées », « manipulées » par les
intégristes ? L’ironie, qui apparaît de manière flagrante dans ce livre,
c’est que,
« l’hypnose
médiatique » ? Je ne reçois peu ou pas les
télé françaises, je la regarde peu en général et je regarde la télé italienne
où le foulard musulman n’est pas (encore) à l’ordre du jour. Cela n’a rien à
voir avec les médias, et rejeter tout et le contraire de tout sur « les
médias » n’a aucun sens, c’est seulement bien commode pour affirmer que
les gens auraient perdu toute indépendance d’esprit et qu’il n’y aurait que les
musulmanes à avoir la capacité de penser. En regardant Al Jazeera ? Elles
doivent bien être conditionnées par un média aussi, si l’on part du principe que
tout le monde l’est.
« une réflexion
individuelle » : oui, revendiquer leur islamicité. Pourquoi donc Tevanian, Chollet et Cie
tournent ils tant autour du pot sans appeler les choses par leur nom ?
Les regards dans la
rue, témoigne Sana, 25 ans, sont « assez changeants » :
« Tantôt ça se calme, tantôt les gens nous regardent vraiment de travers,
et alors on se dit : “Mais qu’est-ce qui est passé hier soir à la
télé ?” On va voir les programmes de la veille, et on trouve toujours
quelque chose ! La télé fait un vrai lavage de cerveau ! »
Et elles
seraient les seules à être exemptes de lavage
de cerveau en vertu de leur islamicité, c’est une antidote au lavage de cerveau, l’islamicité ?
J’aurais plutôt tendance à penser le contraire…
« Un jour, renchérit Karima, 29 ans, j’ai
rencontré une femme qui m’a ressorti d’une traite tout ce qui se disait à la
télé depuis le début de l’affaire ! C’en était comique. » Même
constat chez Khadija, 21 ans, qui se rappelle les questions dont on la
bombardait en 2003 : « J’avais l’impression que les gens avaient
regardé un débat télévisé la veille et qu’ils se sentaient investis d’une
mission : voler au secours de la première fille voilée pour lui expliquer
qu’elle était aliénée et la libérer ! » Hanane, 27 ans, se souvient
avec un écœurement particulier de l’automne 2003 : « Entre mes galères
de boulot et les débats télé, avec des pseudo-spécialistes de l’islam et des
pseudo-féministes qui mélangeaient tout, le voile, les mariages forcés et
l’excision, j’ai eu une overdose ! »
« des
pseudo-spécialistes de l’islam et des pseudo-féministes » : elles sont certainement plus « spécialistes de
l’islam » que féministes.
« Retourne à
Téhéran ! »
Non,
en « Terre d’islam », hors d’Europe, qui n’est pas « Terre
d’islam » ni n’a vocation à le devenir, dans le pays qui leur agrée.
A un journaliste qui
lui demandait, quelques jours après les attentats du 11 septembre 2001, quel
effet cela lui faisait de partager sa religion avec Ben Laden, Mohammed Ali
avait rétorqué : « Et vous, quel effet cela vous fait-il de partager
la vôtre avec Hitler ? »
Ce jour là,
Ben Laden était bien vivant, Hitler est mort depuis longtemps fort
heureusement, espérons qu’il en soit bientôt de même pour Ben Laden.
Difficile de déraciner
la conviction que les musulmans forment un seul bloc homogène, et se
définissent avant tout comme tels.
Les
musulmans se définissent d’abord et avant tout comme musulmans, l’islam le leur
prescrit, ce n’est pas une conviction erronée et elle n’a donc pas à être
déracinée.
« Une révolution en Iran, un conflit en
Irak, une guerre civile en Algérie, des attentats à New York et à
Washington ? Et voilà les caméras qui s’intéressent aux “musulmans” de
l’Hexagone, avec l’idée implicite qu’ils sont tous les mêmes », écrit
Thomas Deltombe en introduction à son livre L’islam imaginaire (
Bah oui
évidemment, à propos de quelque chose qui concerne l’islam, c’est d’abord aux
musulmans de son propre pays qu’on va penser, pas aux bouddhistes. Je suppose
que par ailleurs, quand ils entendent parler de quelque chose qui concerne les
catholiques, c’est à ceux du pays où ils résident qu’ils pensent, pas aux
italiens sous prétexte le pape réside en Italie. ça n’empêche pas les gens de
savoir que les musulmans ne vivent pas en France, où ils en voient tous les
jours, comme ils vivent en Iran.
Systématiquement, on
plaque sur les musulmans de France des situations ou des événements qui ne les
concernent en rien.
Cela ne les
concerne pas en rien. Ça les concerne
nécessairement quelque part.
Malheur à la petite Française, absolument
ordinaire et pacifique,
On n’est
pas ordinaire avec un foulard
islamique sur la tête.
que son cheminement
personnel amène à décider de porter le voile... en octobre 2001 ! Elle
constate vite que son entourage le prend comme une déclaration de guerre.
Difficile
de penser autre chose, surtout en octobre 2001. Faut pas avoir beaucoup de
gingin pour ne pas s’immaginer que les gens ne vont pas le penser.
Les formules du genre
« tu sais très bien de quoi je parle », ou « arrête de te foutre
de moi », voire « on sait ce que vous êtes », abondent chez les
interlocuteurs des filles qui témoignent ici, comme si, pour eux, la cause
était entendue : ce voile est forcément un défi, une provocation.
Oui, c’est
nécessairement un défi et une provocation.
Dans la rue ou dans le métro, entre un
« pétasse » et un « sale connasse », les femmes voilées
sont traitées de « filles de Ben Laden ».
Les beaufs,
les grossiers ne manquent pas sous tous les cieux sans exception. Je me suis
bien fait traiter de puta española
par un crétin ricanant au Maroc. Je ne suis pourtant pas espagnole, et je n’ai
pas l’air d’une pute (je ne sais d’ailleurs pas pourquoi spécifiquement
espagnole). Il est vrai que je n’étais pas voilée, et encore moins musulmane.
J’avais cependant un pantalon long et une tunique à manches.
Ce ne sont
pas les filles de Ben Laden, bien que son harem lui ait malheureusement assuré
une nombreuse descendance, mais les filles
de l’islam.
Elles s’entendent
aussi régulièrement enjoindre de « retourner à Téhéran ».
Il suffit
qu’elles émigrent en « Terre d’islam ».
Thomas Deltombe confirme la prégnance de
l’obsession iranienne : en 1979, lorsque Khomeyni accède au pouvoir,
« les téléspectateurs découvrent des images insolites et un nouveau
vocabulaire, écrit-il : “ayatollah”, “mollah”, “tchador”, “chiite”,
“sunnite”, “charia”. Les esprits en resteront durablement marqués
Certainement,
c’est à cette époque dont je me souviens très bien que j’ai commencé à prendre
conscience que l’islam était problématique. Auparavant, étant laïque, l’islam
n’était pour moi qu’une religion parmi d’autres.
: à la
télévision française, l’Iran khomeyniste fera office pour longtemps de décor
naturel pour la religion musulmane ». Au point que dix ans plus tard,
quand éclate la première affaire de foulard, à Creil, on parle de
« tchadors » : « Alors que le “tchador” est la variété de
foulard spécifiquement iranienne et chiite rendue obligatoire par le régime
iranien au début des années 1980, la majorité des journalistes l’appliquent à
une immigration massivement maghrébine et sunnite qui ne l’a jamais appelé
ainsi. Cela donne au foulard une connotation “intégriste” qui renvoie
directement au vocabulaire et aux images issus de la révolution iranienne de
1979. » Quand leur proviseure, relativement tolérante, demande à Mariame
et à ses camarades voilées d’éviter le voile long et les couleurs sombres
« parce que ça rappelle un peu trop l’Iran », elles trouvent la
référence si incongrue et choquante que le lendemain, elles débarquent en
« bleu blanc rouge » : « Une en bleu, une en blanc et une
en rouge ! Et on restait toutes les trois côte à côte, pour que ça se
remarque bien ! Les autres élèves étaient morts de rire. » La
proviseure, moins.
Oh comme
c’est drôle ! Voyez donc comme ces petites musulmanes sont intelligentes,
tellement plus que leur compagnes de souche ou que leur proviseure. C’est vrai
quoi, il faut surtout se moquer d’une brave femme tolérante à prendre pour une
imbécille quand on ne couine pas qu’on est « stigmatisée »,
« discriminée » pour sa religion gna gna.
On a bien
comprit que Tévanian, Chollet et Cie ont intégré le principe de la supériorité
musulmane qui est un dogme de l’islam.
Le fantasme de la
« colonisation à rebours »
Ce n’est pas un
fantasme mais une réalité
Les images de l’Iran
ou de l’Algérie semblent avoir imprégné les consciences au point de faire du
foulard un objet magique, auquel on attribue le pouvoir de substituer une
réalité étrangère à la réalité française.
Ce n’est ni
magique ni sorcier, c’est musulman et cela signifie exactement volonté
de substituer une réalité étrangère à la réalité française.
Si un simple bout de
tissu
Le seul
fait d’utiliser l’expression minimisante
bout de tissu, est récurrente chez
tous les défenseurs du voile sans exception.
déclenche une telle
panique, une telle fureur,
non, de la
colère et le refus total
c’est parce qu’il
alimente la crainte d’une « islamisation de
c’est une
crainte légitime autant qu’une réalité
; la crainte que
« ces gens-là » subvertissent « nos » institutions et
« nous » imposent leur loi.
C’est
exactement ce qu’ils font. C’est ce qu’ils font en imposant les menus hallal
dans les cantines, des femmes voilées qui sont autant de guides spirituelles
formées dans les mosquées le plus souvent, etc etc. Et leur loi est, à longue échéance avec la
supériorité numérique l’application de la charia. Bientot ils demanderont aussi que sur leur passeport français "République française" soit bilingue et donc aussi écrit en arabe. Et les Tévanian, Cholet (au fait, elle est suisse qu'attend -elle pour demander à la Confédération Helvétique d'y pouvoir, c'est déjà un état mutilingue non?) et autres islamogauchistes diront qu'ils ont raison et qu'il faut le faire pour qu'ils se sentent davantage chez eux.
Dans L’Express,
un dessin particulièrement nauséabond de Plantu montrait une fille voilée
juchée sur un cheval de Troie derrière lequel se dissimulaient des barbus à la
mine patibulaire, qui le poussaient dans l’encadrement d’un portique de pierre
au fronton duquel on pouvait lire « République ».
Il est vrai
que la réalité est parfois nauséabonde...
Ce fantasme
C’est une
réalité
totalement irrationnel,
parfaitement vérifiable
faut-il le préciser - d’une
« colonisation à rebours »,
tout à fait, les Indigestes de la république islamique
appellent ça décolonisation des
autochtones (qu’ils appellent blancs)
autrefois fonds de commerce exclusif des Le Pen et De Villiers,
il n’y a pas besoin d’être Lepen ou De Villiers pour le
constater, pas plus que d’être d’extrème-droite et catholique
est aujourd’hui accrédité et encouragé y compris par des individus se
réclamant de la gauche, comme Caroline Fourest, auteur d’ouvrages plus approximatifs les uns que
les autres sur le péril « islamo-gauchiste ». (« Pourquoi des
gens de gauche se sont-ils sentis visés par les Indigènes [de
c’est sûr qu’il faut plus de courage à Chahdortt Djavann ou
à Taslima Nasreen qu’à Chollet, Tévanian et Cie pour dénoncer certaines choses
qui portent autrement plus à conséquence pour des dizaines de milliers de
femmes que pour quelques dizaines ou centaines de détestables gamines
capricieuses
à qui des journalistes tendent leur micro avec délectation afin qu’elle
répète encore que les hommes musulmans sont des ogres assoiffés du sang de
jeunes vierges, des oppresseurs pervers et pédophiles,
non, simplement des machos, « Le capital
guerrier » (en plus c'est le Rezo qui en parle!) des petits mecs des cités de banlieues est suffisemment
explicite.
et vous aurez persuadé l’opinion que
La France n’a pas besoin qu’on l’en persuade, elle s’en rend
compte elle-même, il suffit aux gens de sortir dehors pour le constater.
; que la gravité de la situation nécessite des mesures
exceptionnelles - et tant pis pour les dégâts collatéraux.
Les « dégâts
collatéraux »,
Il est vrai
que le racisme existe et qu’il est fréquent, et il n’y a pas à faire des
remarques désobligeantes ou méchantes, mais ne pas tolérer l’islam qui est une
idéologie totalitaire et fasciste, ni l’étandard islamique qu’est le voile ne
signifie pas nécessairement être raciste.
ce sont elles,
justement. Les lycéennes qui racontent les démêlés épuisants avec le corps
enseignant,
Parce que
les enseignants ne sont pas épuisés, eux, à devoir se retrouver dans des
classes peuplées à 90% d’élèves issus de l’immigration qui parlent mal le
français ou le patois de leur cité ?
la scolarité
perturbée, les nuits à pleurer, les dévoilements humiliants à l’entrée de
l’établissement sous la supervision d’un proviseur sarcastique - « vous
voyez, ce n’est pas si compliqué », lance le sien à Fatima la première
fois qu’elle s’y plie - et les regards curieux de leurs camarades, les
relégations dans des salles à part - parfois fermées à clé ! -, la
violence des procédures d’exclusion. Ce sont des trajectoires personnelles
entravées ou compromises : après l’oral de rattrapage du bac, Mona
Bachare, 20 ans, découvre que l’examinateur de mathématiques - à qui elle avait
par ailleurs demandé s’il souhaitait qu’elle retire son foulard pour passer
l’épreuve, et qui avait répondu par la négative - a proposé à tous ses
camarades une note, en leur demandant si cela suffisait à rattraper leurs
points ; mais pas à elle... Elle échoue de justesse ; le proviseur
lui ayant expliqué qu’une plainte pour traitement différentiel n’avait aucune
chance d’aboutir, elle se résigne à refaire une année de terminale. Mais elle
retombe sur le même examinateur l’année suivante, et le même scénario se
répète. Sa plainte pour discrimination n’a jamais abouti : deux années de
perdues... Mêmes déboires pour Habiba, qui voit la validation de son
inscription à l’université de Saint-Denis - où la loi ne s’applique pourtant
pas - bloquée pendant des mois, malgré les lettres et les pétitions de soutien,
parce qu’une secrétaire fait une allergie au foulard et se barricade dans son
bureau à son approche
Je
comprends qu’on cherche à résister à l’islamisation d’une manière ou d’une
autre. Je suis heureuse de ne pas me trouver confrontée à ce genre de
problèmes.
Elle finit par
abandonner ses études d’histoire : « Tout le monde me connaissait, je
n’étais pas une étudiante comme les autres, j’avais l’impression que tous mes
faits et gestes étaient surveillés. »
C’est si
simple de s’éviter tant d’ennuis en le retirant. Elles le savent, si elles sont
maso…
« Arrêtez avec vos larmes
de crocodile »
Les dégâts
collatéraux, c’est Sarah, 20 ans, soustraite à son foyer à la suite de graves
problèmes familiaux par une juge pour enfants, et qui s’y voit renvoyée par
cette même juge après qu’elle s’est mise à porter le foulard : « Elle
a déclaré que la “République” m’avait soustraite à ma famille “et à sa religion”
pour “m’en protéger”, pas pour que je vienne porter un voile qui incite
d’autres filles à le porter. » Alors qu’à aucun moment les problèmes
qu’elle avait eus n’avaient été causés par sa religion ! Les « dégâts
collatéraux », ce sont les quelques filles que leur famille forçait à
porter le voile, et qui ont disparu dans la nature après le vote de la
loi : bonnes pour le mariage et l’enfermement domestique.
Des cas
vraiment limites où les autorités auraient dû intervenir, hélas, rien n’est
parfait.
Ce sont les femmes
harcelées sur leur lieu de travail,
Il suffit
de ne pas leur adresser la parole.
interdites de sortie scolaire avec leur
enfant,
Je n’aurais
jamais accepté que mes enfants soient contraints à être escortés par des guides
spirituelles musulmanes. Je me serais battue avec la dernière énergie contre
leur participation, comme je me suis battues en Italie pour que mes enfants ne
soint pas discriminé parce que je ne les avais pas inscrits comme la loi m’y
autorise à l’heure de cathéchisme catholique. Le cas échéant, je les aurais
changé d’école.
Combien de
Fanny Truchelut, de directrices, d’institutrices condamnées, menacées, pour une voilée évincée des
sorties scolaires ?
prises à partie et même frappées dans la rue,
renvoyées dans leurs foyers, recalées à l’entrée d’une filière professionnelle
ou aux entretiens d’embauche. Bref, les exemples abondent, dans ces pages, de
gestes de résistance héroïques de modestes citoyens français face à
l’envahisseur islamique.
« gestes de
résistance héroïques de modestes citoyens français face à l’envahisseur
islamique » : on fait ce qu’on peut, tout le
monde n’a pas la trempe de Taslima Nasreen.
« M’agresser est
quasiment vécu par l’agresseur comme de la légitime défense »,
Mais il
s’agit cependant bien de légitime défense à une provocation à laquelle il
suffit d’opposer une résistance passive implacable. Seuls les malotrus agressent.
observe Malika Latrèche, l’une des
coordinatrices du livre, qui porte elle-même le voile. Désigner les fidèles
d’une religion comme boucs émissaires des problèmes d’une société ; les
accuser de miner cette dernière de l’intérieur ; leur dénier leur humanité
et leur individualité pour les réduire à un stéréotype menaçant...
L’islam
n’est pas une religion « comme les autres », et qui ne s’embarasse
pas, là où elle est majoritaire pour désigner les autres comme boucs
émissaires. C’est dames feraient bien de s’en souvenir de temsp en temps avant
de pleurer misère. Oui, l’islam mine l’Europe de l’intérieur, oui, le voile est
le symbole féminin de l’islam. Et ce n’est pas leur « dénier leur
humanité » (non mais de qui se moque-t-on ? Elles ne sont pas au
goulag) que de les percevoir pour ce
qu’elles sont : une menace ambulante.
On aurait pu espérer
qu’une nation qui glose à longueur d’année sur le « devoir de
mémoire » saurait s’abstenir de s’aventurer sur un terrain aussi
glissant ; c’est raté.
« devoir
de mémoire » c’est un peu vague, là, Chollet & Co. Ça se référe à
quoi,exactement ?
Et la
« nation » aurait pu espérer ne pas être envahie par les musulmans,
elle n’en demandait pas tant.
Le système est si bien clos que les filles
voilées, quoi qu’elles puissent faire, confortent les soupçons qui pèsent sur
elles. Si, exaspérées par l’arbitraire, la mauvaise foi, le racisme ouvert ou
larvé, les injustices, elles s’énervent, elles confirment par là leur nature
violente et fanatique. Si elles pleurent, cela ne saurait être parce qu’elles
souffrent - elles ne sont pas humaines, on vous dit - : c’est parce
qu’elles cherchent à vous attendrir pour mieux vous duper.
chercher à duper est une technique employée par les musulmans,
prescrite par leur coran dans leurs relations avec les non-musulmans.
Quand, dans le train
qui les ramène de
Moi
j’aurais dit : « c’est là que tu veux t’asseoir ? » Et
devant l’affirmative j’aurais été m’asseoir ailleurs, sinon elles pleurent des
larmes de crocodiles en disant qu’on les discrimine.
Mais soyons juste : il y a des
exceptions, heureusement, à cette inflexibilité qui rappelle les pires
endoctrinements.
Il n’y a
pas pire endoctrinement que l’islam sur la face de la terre et à si vaste
échelle dans le monde d’aujourd’hui
Une prof d’histoire confie ainsi à Mariame, à
propos d’une de ses camarades également voilée : « Auparavant,
j’avais une position très stricte sur le voile, mais le jour où j’ai vu Hafssa
enlever son voile, en pleurs, les yeux tout rouges, je me suis remise en question. »
C’est bien
dommage et bien triste, mais l’Europe n’est pas « Terre d’islam ».
« Mais toi aussi, tu m’imposes
ta coupe de cheveux toute bizarre,
style “L’Affaire Louis Trio” ! »
On prend toutefois la
mesure de l’idéologie
Quelle
idéologie ? Ne pas être musulman, ne pas vouloir le devenir, ne pas être
intéressé à connaître l’islam n’est pas une « idéologie ».
et de l’aveuglement qui prédominent sur
cette question quand des professeurs sont capables de lancer à une gamine
dont ils viennent de prononcer l’exclusion : « On essaie de
t’aider »... Tout aussi à côté de la plaque, la proviseure qui dit à
Mariame : « Tu sais, si tu es opprimée, on peut t’aider » ;
ou la militante féministe qui explique à Ndella que sa fille a été violée par
son père, et que, quand elle voit son voile, « elle voit
l’inceste »... Beaucoup d’interviewées racontent l’étonnement que suscite
chez leurs professeurs tout élément qui ne cadre pas avec leurs préjugés :
par exemple, quand Nawel, 18 ans, est défendue lors d’une réunion par sa sœur
aînée, qui porte un débardeur - ce qui compromet quelque peu l’hypothèse selon
laquelle son voile lui est imposé par un père ou un frère. Agathe-Chamous
Larisse, 32 ans, refuse avec énergie qu’on décide à sa place du sens de sa
tenue : « Le premier sens que revêt un vêtement, c’est celui que lui
donne la personne qui le porte ! Il est extrêmement arrogant de
l’étiqueter d’emblée négativement, en se fondant uniquement sur son propre
imaginaire. »
Ah ces
pauvres cons de profs ! Tandis qu’un voile sur la tête rend tellement
intelligente ! Chollet et Tévanian vont bientôt recommander l’islamisation
des profs pour mieux comprendre la
sensibilité des musulsmans ! On ne pas bientôt plus pouvoir respirer
pour ne pas heurter la sensibilité
des musulmans. Voir nos gosses contraints de bouffer hallal dans les cantines,
escortés de guides spirituelles formées
dans les mosqués durant les sorties scolaires pour mieux respecter la sensibilité des musulmans.
A un camarade de fac
qui lui reproche d’« imposer son choix aux autres », Leila, 26 ans,
réplique - elle le raconte en pouffant de rire : « Mais toi aussi, tu
m’imposes ta coupe de cheveux toute bizarre, style “L’Affaire Louis
Trio” ! Moi, c’est cette coupe de cheveux qui m’agresse ! » Elle
ajoute que, par ailleurs, elle ne demande à personne de s’habiller comme elle,
mais qu’elle refuse de « retirer une partie d’elle-même ».
Ce n’est
pas imposer son choix aux autres, c’est leur imposer l’islam. Ça n’a rien à
voir avec une coupe de cheveux. Cette « partie d’elle-même » c’est
l’islam. La seule chose à dire est : « mademoiselle, vous n’avez pas
à nous imposer l’islam ».
Il est
d’ailleurs souhaitable qu’une loi interdise le voile à l’université.
Ces filles n’en
peuvent plus qu’on leur répète qu’elles doivent renoncer à leur voile par
respect pour les femmes qui, dans d’autres pays, se battent pour avoir le droit
de l’enlever :
Elles
devront se faire une raison…
« Ils oublient de dire qu’il y a d’autres
pays où tout le monde est libre soit de mettre un voile, soit de ne pas le
mettre », lance Zeinab avec bon sens.
Dans la
majorité des pays musulmans, le voile est obligatoire. Les pays européens qui
ne l’interdisent commettent une erreur qu’ils payeront cher un jour.
« Injurier, violenter, punir une femme
sous prétexte qu’elle ne porte pas le voile, et injurier, violenter,
punir une femme sous prétexte qu’elle le porte, c’est une seule et même
violence », écrivent les coordinateurs du livre dans leur épilogue.
Ismahane : « Ce n’est pas le voile qui est l’oppression, c’est la
contrainte. » Aux féministes qui contestent son choix, Karima soumet une
comparaison plutôt convaincante : « Les prostituées sur les
boulevards des Maréchaux sont forcées par leur mac à mettre une minijupe et à
se maquiller, donc toi, en te maquillant, tu es en train de cautionner ce genre
d’oppression ? »
Les
féministes militent contre la
prostitution. De même qu’elles militent contre le voile, qui par ailleurs
n’exclue pas la prostitution, ni dans les pays musulmans ni ailleurs. Le coup
de la « pudeur », ça va comme ça, et ce n’est pas parce qu’elles ont
un voile sur la tête qu’elles sont plus « pudiques » que les autres.
« Tu sais, je suis
pied-noir,
donc je connais le bled... »
S’il est inepte de
brandir le spectre d’une France islamisée
Ce n’est
pas un spectre mais une réalité, il suffit d’aillerus de constater
l’augmentation des fantômes ambulants dans l’espace public.
- sauf
pour renflouer les caisses d’une presse bien mal en point (1) – ils n’ont pas besoin de ça pour faire leurs
choux gras, ils n’ont que l’embarras du chois chez les pipoles
, il n’en reste pas moins que la phobie
Ce n’est pas une phobie mais une détestation légitime
du voile témoigne d’un refus
d’admettre
et pourquoi devrait-on accepter l’islam ?
ce qui constitue bel et bien une
réalité nouvelle : l’existence de citoyens français de confession
musulmane,
malheureusement, et c’est très triste, ça heurte
terriblement ma sensibilité de citoyenne française et laïque (si si, laïque).
qui n’entendent plus raser les murs
comme l’ont fait leurs parents ;
la laïcité et la colonisation sont deux choses
différentes.
ce qui compromet le rêve de certains
d’une France éternellement blanche et chrétienne - pardon,
« laïque ».
Les européens sont blancs, effectivement. Il n’y en a pas
beaucoup, sur le « continent noir »… On ne les apprécierait pas trop,
s’ils y étaient trop nombreux, je suppose, on parlerait de
« re-colonisation »…
Ainsi, une infirmière scolaire explique à Jihene que son bandana
« pose problème » parce qu’il reste « très significatif »,
et lui demande de trouver un foulard « qui ne fasse pas oriental »...
Oui, il vaudrait mieux que ça ait l’air d’un foulard
quelconque, ça serait souhaitable…
Toutes les réflexions rapportées dans ce livre, de « quand on est en
visite dans un pays, on se plie à ses coutumes »
Tout à fait.
ou « si on n’aime pas les lois
d’un pays, on va ailleurs »
effectivement, moi je ne voudrais pas vivre dans un pays
musulman et je cherchrais à me tirer si j’y étais.
, à « habillez-vous comme les Français », en passant par
« vous devez avoir une tenue normale »,
Ça me paraît la moindre des choses, si je suis dans un
pays étranger, je fais attention à ne pas choquer.
témoignent d’une résistance obstinée à l’idée que ces filles sont chez
elles,
non, pour moi elles n’y sont pas et n’y seront jamais
avec un voile musulman sur la tête. Je suis heureuse qu’il en soit de même pour
la grande majorité de mes compatriotes, qu’ils soient de gauche ou de droite,
ou de quelque confession religieuse que ce soit.
et qu’elles participent désormais à
la définition de l’identité française –
non, elles n’y participent pas, elle la détruisent.
sans que cela signifie pour autant qu’elles la redéfinissent
entièrement !
non, c’est exactement ce que cela signifie.
« Il faut qu’ils acceptent que
Aucun avenir n’est envisageable avec l’islam ;
l’islamisation de la société est la seule chose que l’islam envisage. Pour le
reste, ils se diabolisent très bien tous seuls, ils n’ont pas besoin qu’on les
y aident.
, dit Habiba. De guerre lasse,
Tant mieux
désespérant de pouvoir mener une vie normale
dans leur pays natal, certains se mettent à émigrer,
excellente
idée, c’est la meilleure chose qu’elles aient à faire, la plus réaliste.
signale Karima :
« Curieusement, dans les pays où ils arrivent, on les identifie comme
“français” ! Bizarre, non ? »
on sait
bien que les musulmans forment une société parallèle en attendant de pouvoir la
substituer entièrement. Ça n’a donc rien de bizarre ni d’étonnant que dans
leurs pays d’origine on les considèrent comme « français ».
Mariame, consciente de modifier le paysage,
Elles le
savent bien, les hypocrites ! Ce n’est pas pour rien qu’elle portent un
voile, puisque ça fait partie de l’islamisation.
et comprenant que ses compatriotes, surtout
les plus âgés, aient du mal à s’y faire, raconte que les retraités qu’elle
croise la dévisagent « comme si elle était une femme à barbe » :
« Alors je leur souris, et je chantonne des chansons de cirque ! »
Pourtant, tous les petits vieux n'ont pas des retraites mirobolantes loin de là, pas plus que les allocations familiales perçues par leurs parents. Elles n'ont donc pas de "compassion", elles, les petites saintes nitouches si belles et si mignonnes et si pudiques et si sensibles, si pleines de foi jusqu'à raz-bord ?
Le nombre de fois où
ces filles s’entendent reprocher leur « insolence » témoigne des
difficultés de certains à admettre que des descendants d’immigrés récents leur
parlent d’égal à égal.
Non, on
n’accepte pas l’islam, c’est différent.
C’est peu dire qu’ils n’y sont pas
habitués ; Mariame, affligée, voit ainsi sa prof de maths lui offrir sa
médiation en ces termes : « Tu sais, je suis pied-noir, donc je
connais le bled... » La façon dont ces jeunes filles perçoivent le
discours de Hanifa Cherifi, la médiatrice de
Elle a
raison, ça la regarde.
Un discours de dingue, qui m’a fait
rigoler ! »
Et bein pas
moi.
Elle se demande par ailleurs si le succès du
mouvement de défense des élèves sans papiers, alors que personne n’a bougé pour
défendre les élèves exclues après le vote de la loi sur le voile, ne tient pas
au fait que les sans-papiers, étrangers, « hyper-précaires,
hyper-vulnérables, qui connaissent mal
Oui
certainement. D’ailleurs je me demande plutôt pourquoi un tas de bons
samaritains ne manifestent pas avec autant d’ardeur contre les violences
domestiques.
« Mettez des jupes plus
courtes »
Lamia raconte qu’après
le vote de la loi, son proviseur avait lancé à l’une de ses camarades
voilées : « L’année prochaine, je pourrai savoir si tu es blonde ou
brune ! » Elle n’avait pas trouvé ça drôle.
Ah
bon ? Moi je trouve ça très gentil. C’est vrai qu’avec la sensibilité, la pudeur, des musulmanes… C’est rien puritain ça madame, encore un peu et c’est l’Armée du Salut version
muslim, mais là vous allez avoir le père Burch (Noël de son petit nom) qui va
venir vous faire un sermon sur le libertinage.
La fréquence des
remarques de ce genre - « tu es beaucoup plus belle sans » - donne à
penser que Noël Burch n’a pas tort quand il écrit que le
véritable crime dont se rendent coupables les filles voilées, c’est « une
infraction, consciente ou inconsciente, aux codes de la séduction qui règnent
dans notre société et qui sont la projection vestimentaire de l’idéologie du
libertinage », considéré comme un élément du patrimoine culturel français.
Non. On
n’est ni presbytériennes ni mormones et pas davantage musulmanes. Donc un peu de
sensualité ça ne gâche rien, on n’est pas en Suède, dans les pays latins, c’est
glamour, un peu trop c’est vrai.
Sa proviseur lance même à Mariame :
« Tu reviens la semaine prochaine sans ton voile, et tu me feras le
plaisir de porter un jean ! » Hanane, qui a été acceptée comme
surveillante dans un lycée de Saint-Denis, s’y rend avec un simple bandeau,
mais se fait convoquer par sa supérieure ; celle-ci lui reproche de porter
une robe longue, ce qui pourrait « susciter l’ambiguïté dans la tête des
élèves » : « Mettez des jupes plus courtes, ou un pantalon... »
Bein oui,
entre une minijupe ultra mini et une jupe midi style Armée du Salut, y a quand
même un juste milieu et de ce point de vue là , c’est vrai que
Les coordinateurs du livre rappellent
opportunément qu’un des plus célèbres slogans féministes, c’est :
« Mon corps m’appartient » ! Mais les féministes françaises
« historiques » reconnaissent parfois elles-mêmes que dans ce pays,
quand elles clament « mon corps m’appartient », certains hommes ont
une fâcheuse tendance à entendre « chouette, leur corps nous
appartient »...
Il y aurait
tellement à dire sur l’entendement de certains…
Bien souvent, on
reproche aux filles voilées leur « insolence »
Elle le
sont et j’ai toujours été étonnée par la sauvagerie barbare de certaines que je
me garderai bien de confondre avec la conscience de la liberté.
parce que la mauvaise foi de leurs
interlocuteurs, mal à l’aise avec leur propre obsession islamophobe,
Ne pas
aimer l’islam, appeler ça comme vous voulez, vous ne nous le ferez pas aimer
pour autant, inutile de chercher à culpabiliser au nom de la colonisation, ça
ne prend plus. Ce n’est pas une obsession mais une inquiétude bien fondée.
la bêtise et l’ignorance auxquelles elles sont
confrontées
pour
l’ignorance et la bêtise, elles ont leur propre dose...
, l’absurdité
intenable que représente l’interdiction du voile à l’école,
La loi de
les exigences ubuesques de leur proviseur,
finissent par virer au cocasse, et les font éclater de rire. S’il ne relatait
pas des situations aussi révoltantes et douloureuses, Les filles voilées
parlent serait- comme L’islam imaginaire, d’ailleurs - une lecture
franchement comique.
Ecoeurante,
et je ne l’ai lu qu’en résumé en diagonale. C’est la destruction systématique
de cinq millénaires d’histoire (parce que la fusion des celtes –majoritaires-
et des chasséens à environ 5000 ans). Pour quoi ? Pour contenter une
minorité lige à un totalitarisme éxécrable nommé islam qui se trouve là depuis
50 ans?
Ainsi, suite à une erreur lors de son
inscription sur les listes d’appel du lycée, ses professeurs appellent Mariame
« Marianne » (2), ce qui lui vaut d’entendre retentir
dans les couloirs un sonore : « Marianne, ta tenue n’est pas
laïque ! » En outre, on s’aperçoit ici que la loi de 2004, et la
vision déjà dévoyée de la laïcité qui l’a inspirée, font l’objet
d’interprétations pour le moins fantaisistes au sein de la population :
Leila, victime d’une agression particulièrement ignoble dans le métro
(« j’avais l’impression d’un lynchage verbal »), s’entend dire :
« Tu sais ce que c’est, une république ? C’est un pays
athée ! » Parce qu’elle a demandé un jour de congé pour l’Aïd,
Cherazade a droit à un « speech sur la laïcité » de la part de son
employeuse. Malika Latrèche se fait invectiver et frapper à la caisse d’un
grand magasin d’ameublement par une femme qui hurle : « Elle n’a pas
le droit d’entrer à Ikea avec son voile ! Il y a une loi contre le
voile ! »
Ah, c’est
vrai qu’il y a des gens pas très fins, comme celles qui s’obstinent à porter un
voile pour emmerder leur prochain, par exemple.
Comment reconnaître un foulard
musulman ?
Oh c’est très simple
et ça se repére au premier coup d’oeil
Quand elles ne se font
pas agresser, les filles voilées croulent sous les marques d’une sollicitude
douteuse. Ont-elles bien mesuré à quel point le foulard était dangereux ?
Savent-elles qu’elles risquent de s’étrangler en faisant de la gym ? Que
le tissu peut se prendre dans les rayons de leur bicyclette ? S’enflammer
en cours de chimie ? Qu’il n’est pas hygiénique ? Et puis,
n’ont-elles pas trop chaud en été ? On se souvient en effet qu’en 2003,
alors que la canicule faisait des victimes par dizaines de milliers chez les
personnes âgées, il y avait encore eu de bonnes âmes pour se préoccuper du
bien-être des femmes voilées (dans un courrier des lecteurs publié par Libération,
notamment). A son travail, Nadjer, 36 ans, a fini par se fabriquer un
écriteau : « Je n’ai pas chaud, merci. »
Curieusement, le
foulard non-musulman ne semble pas poser de problèmes pratiques aussi
insurmontables. Les interviewées constatent que leurs camarades moins basanées,
ou portant un nom moins connoté, peuvent en toute tranquillité s’entourer la
tête d’un bout de tissu, alors qu’elles-mêmes se font courser dans les couloirs
par tout le corps enseignant. « Dans le règlement intérieur, ils avaient
écrit “interdiction de tout couvre-chef”, mais en fait c’était :
“couvre-chef interdit aux musulmanes” », s’insurge Lamia. Mariame, qui
porte un simple bandana au lycée et un voile à l’extérieur, raconte comment une
prof, après l’avoir un jour croisée dans la rue avec son voile, lui refuse
ensuite l’entrée de son cours si elle garde son bandana : « C’était
pourtant le même bandana que la veille ! » Leila, abasourdie,
« abasourdie » ?
L’hypocrite ! Un risque à
courir…si on veut porter le voile.
s’entend dire par sa directrice :
« Ma nièce Camille porte souvent ce genre de foulard sur la tête, mais
vous, justement, vous vous appelez Leila et pas Camille, et vous n’êtes pas
blonde aux yeux bleus. » Luc Ferry, ministre de l’éducation au moment du
vote de la loi, s’était ridiculisé en s’empêtrant dans ses explications sur
l’art de distinguer une « barbe musulmane » d’une « barbe
non-musulmane » ; sauf que la distinction entre le « foulard
musulman » et le « foulard non-musulman » n’est guère plus
évidente...
Oh que
si !
Certains camarades de
filles voilées, indignés de la façon dont on les traitait, ont d’ailleurs
manifesté leur solidarité en arrivant tous avec un bandana sur la tête.
Si les prof
donnent dans l’insulte et la méchanceté gratuite comme certain, c’est de bonne
guerre. Tous les profs ne sont pas des saints, pas plus que les voilées.
La loi légitime l’idée
que l’exercice par un individu
de sa citoyenneté et de ses droits
peut être subordonné à la conformité
de ses convictions intimes
Parce qu’elles portent
le voile, ces filles sont suspectées d’être antiféministes, soumises, hostiles
aux hommes, coincées, homophobes, et on en passe.
La plupart
le sont. N’exaltent-elles pas leur puritaine « pudeur »
ostensiblement ?
Leila raconte que
quand elle traverse le Marais, le quartier gay de Paris, « les couples de
mecs font exprès de se rouler une pelle sous [ses] yeux » quand ils la
croisent, pensant la choquer. Quasiment toutes celles qui parlent ici démentent
avec éclat ces préjugés. Elles font preuve d’une indépendance d’esprit, d’une
énergie et d’une force de caractère
Et surtout
d’une obstination confinant à l’imbécillité
que l’on chercherait
en vain chez beaucoup de femmes non-voilées, et on souhaite de tout cœur bonne
chance aux hommes qui se mettraient en tête de les soumettre - l’une d’elles
clame bien : « et si ça me plaît, à moi, d’être
soumise ? », mais elle parle uniquement de soumission à Dieu...
A Dieu ? tiens donc c’est pas
laïque comme vous vous escrimez à nous le faire croire, chollet, Tévanian,
Burch & Cie ? Bande d’hypocrites.
Sana, lorsqu’on lui refuse l’inscription en
sport à la fac, s’achète crânement un ballon de basket, et va « jouer avec
les gars de la cité universitaire ».
D’autres, en revanche,
laissent deviner une mentalité moins ouverte. Bon. Et alors ? Est-ce que
cela justifie qu’on les exclue de l’école publique ? De la communauté
nationale ? A-t-on pris la mesure du précédent terrifiant créé par cette loi ?
« précédent
terrifiant » ? Pas mal, dans la surenchère ici brandi comme un
spectre. C’est au moins le goulag. Mais je l’ai déjà dit. Encore un peu et ces
bons samaritains vont nous sortir Auschwitz, on sent qu’ils tournent autour
du pot. Ils ont été s’enquérir auprès des survivantes pour savoir si elles en
avaient un pour se garantir du froid l’hiver, les bons samaritains ?
Non seulement elle
légitime l’idée que l’exercice par un individu de sa citoyenneté et de ses
droits peut être subordonné à la conformité de ses convictions intimes, mais
elle instaure un régime de double standard
Non,
l’islam institue un double standard, et la loi cherche à s’adapter en réponse à
ce fléau, la loi de 1905 ayant été votée pour contrer le totaliltarisme
catholique, à l’époque, il n’y avait pas de musulmans.
: les
non-musulmans sont tous présumés ouverts, féministes tolérants, libérés - ce
qui est très loin d’être le cas ! -, tandis que les musulmans,
présumés être tout le contraire, doivent se soumettre à des interrogatoires
incroyablement inquisiteurs, et garantir la parfaite transparence de leur
personne tant morale que physique. Si elle est musulmane, une patiente n’a pas
le droit de préférer être examinée par une femme ;
Ce n’est
pas prévu par la loi à juste titre, le contraire serait une discrimination
sexiste.
une adolescente n’a pas le droit d’avoir des
réticences à se déshabiller dans le même vestiaire que les garçons en cours
d’éducation physique ;
Non, en
occident on vit ainsi.
elle n’est pas libre de s’habiller comme elle
le souhaite ;
Non, on
respecte la loi de
elle doit accepter de rendre des comptes sur
ses croyances personnelles au premier venu, alors qu’elle a parfois du mal à en
parler avec ses proches amis...
On s’en
fout. La loi ne prévoie pas qu’on doive réponde aux questions qui vous sont
posées par le premier venu.
« C’est bien la première
fois que je vois cela :
une loi qui ne sert pas à régler un problème,
mais à en créer ou à en rajouter »
la loi de 1905 ayant
été voter pour contrer le totaliltarisme catholique, à l’époque, il n’y avait
pas de musulmans, il est juste qu’elle cherche à répondre à ce fléau.
A la caisse d’un
supermarché, Jihene se voit sommée par un inconnu de déballer toute sa
vie : « Vous êtes étudiante ? Vous êtes mariée ? Vous êtes
étrangère ? » Nathalie, convertie à l’islam, fait partie des mères
que l’on refuse comme accompagnatrices scolaires à cause de leur voile ;
comme l’inspectrice d’académie justifie cette discrimination en arguant que les
parents « ont un rôle pédagogique », elle lui demande aussi sec
« de veiller dorénavant à ce que les capacités pédagogiques de tous les
parents encadrant les sorties scolaires soient effectivement évaluées ».
Le mieux
est de retirer ses enfants d’une école où se produit ce genre de chose si l’on
ne peut se regrouper pour lutter avec acharnement contre ce fléau.
Quant à Leila, qui
travaille à la protection de l’enfance, une de ses collègues lui déclare que,
quand elles reçoivent une femme voilée, elles doivent automatiquement « se
demander s’il n’y a pas une oppression du mari » : « Ça m’a
choquée, dit-elle, parce que dans notre métier, on doit se poser cette question
pour n’importe quelle femme, pas seulement pour les voilées. (...) Ça
aussi, c’est un préjugé : je le vois sur mon lieu de travail, les femmes
battues d’origine maghrébine sont loin d’être la majorité. Ce n’est pas une
histoire de voile ou d’islam, c’est le rapport hommes-femmes qui est un rapport
de domination. »
« C’est bien la
première fois de ma vie que je vois cela : une loi qui ne sert pas à
régler un problème, mais à en créer ou à en rajouter », commente-t-elle
amèrement.La théorie du choc des civilisations, on le sait, appartient à la
catégorie des « prophéties autoréalisatrices » ; de même, les
auteurs du livre soulignent à plusieurs reprises la dimension
« performative » de la loi sur le voile, qui a créé la situation à
laquelle elle prétendait remédier. On tenait pour acquis que, par leur voile,
ces filles manifestaient une défiance à l’égard de
Elles
doivent comprendre que
Résultat : le rejet et les avanies
qu’elles ont subis ont créé cette défiance de toute pièce, au point que
certaines s’interrogent aujourd’hui sur les possibilités d’un avenir en France
pour elles et pour leurs enfants.
Non, il n’y
en a aucun et il ne doit jamais y en avoir. Elles doivent partir en
« Terre d’islam »
On voyait dans leur foulard un signe de
communautarisme : ce n’était pas le cas,
Le foulard
est un choix communautaire et identitaire musulman.
mais, à force de s’en
prendre plein la gueule, elles en sont parfois venues à anticiper les
rebuffades - comme Hanane, qui n’ose plus demander son chemin dans la rue depuis
qu’on lui a un jour répondu « dégage ! » - et à se replier
effectivement sur leur communauté. « Les hommes politiques passent leur
temps à dénoncer le communautarisme, mais ce sont eux qui le créent à force de
nous stigmatiser », lance Leila.
Seul l’islam
crée le communautarisme, dans ce cas.
La plupart disent
pourtant leur intention de tenir bon. L’entre-soi les laisse sur leur
faim : les rencontres et les luttes en commun, dit Hanane, permettent de
« casser des trucs simplistes côté rebeu, du genre : “complot contre
l’islam”,
Il
s’agirait plutôt d’un complot contre l’Occident, si complot il y a !
“les Occidentaux ne nous aiment pas parce que
nous sommes musulmans”... »
Tiens donc,
comme c’est curieux ! Se sentir française
comme elles le revendiquent tant sans se sentir occidentale, c’est pour le moins contradictoire ! C’est là que
la mauvaise foi des auteurs se dévoile, c’est le cas de le dire !
Et Ismahane :
« Je ne supporterais pas de vivre repliée sur un cocon familial, ou sur
une communauté ethnique ou religieuse : je le vivrais comme une
asphyxie ! Je préfère sortir et prendre des coups que rester
enfermée ! »
Ah c’est
vrai que l’islam, c’est asphyxiant ! On comprend qu’elles aient besoin de
prendre l’air de temps en temps !
Mona Chollet
Ismahane Chouder,
Malika Latrèche et Pierre Tevanian, Les filles voilées parlent,
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