Oh je ne lui en
veux pas et je la comprends. Pourquoi donc aurait-elle dû rester ici où tout est
plus dur pour les femmes à tous points de vue. Les lois leur sont moins
favorables, les femmes trouvent moins facilement de travail, elles sont moins
bien payées…
C’est moi qui
n’aurais jamais dû y venir… Enfin si je n’y étais pas venue, elle ne serait pas
née. Mais j’ai payé trop cher le fait d’avoir eu des enfants, ici, et je ne
m’en console pas, puisque ma vie y fut un naufrage.
Quand certain-es,
sur le web, me reprochent d’être haineuse,
ça me fait ricaner. Je ne l’ai pas été assez, je voudrais en avoir eu plus, de haine, parce que je serais repartie en
France avant qu’il ne soit trop tard.
Je ne me pardonne
pas d’avoir été assez bête, étant jeune, pour avoir cru en l’Europe, pire en
une Europe sociale. L’idée la plus idiote qu’une femme puisse avoir, c’est
d’aimer l’Autre, les autres, au lieu de commencer par s’aimer soi-même et se
faire penser avant « les
autres ».
Que ce soit la
famille, la politique ou la religion, on farcit la tête des femmes et on les
éduque à faire passer les autres
avant elles-mêmes.
Quand j’en vois
se démener pour les sans-papiers, les immigrés, et autres idées
« généreuses », je me dis qu’en épousant la cause du
multiculturalisme, elles creusent leur propre tombe et celle de toutes avec.
Personne, et pas même elles, ne se démène autant contre les violences
conjugales qui font plus de mortes que la chasse, par ailleurs absurde,
ridicule et stupide, des sans-papiers, et que personne n’a bronché pour la mort
d’une jeune femme dans le RER assassinée par un turc quand à la même époque
celle de deux adolescents qui, à Villiers-le-Bel, n’étaient pas vraiment en
règle avec la loi, déchaîna les protestations, les émeutes que l’on sait.
Aucune mort de femme n’a jamais provoqué d’émeutes. Quand la jeune femme mourut
dans le RER, c’est tout juste si on n’a pas pris la défense de l’agresseur
récidiviste, des fois que ça fasse du tort à la cause des immigrés.
J’ai toujours dit
à ma fille de penser d’abord à elle, que si elle n’y pensait pas personne n’y
penserait à sa place et de toutes façons pas mieux qu’elle ne saurait le faire,
qu’aucun homme sur la face de la terre ne méritait qu’on néglige sa propre vie
pour favoriser sa carrière à lui (et qu’elle n’avait qu’à penser à son père qui
ne serait jamais devenu ce qu’il est sans moi qui suis restée pour compte).
Et bien je vois
qu’elle a pris en considération ce que je lui ai toujours dit et que je n’ai
pas prêché dans le désert. J’espère qu’elle n’aura jamais de ces idées idiotes
qui m’ont réduites à la pauvreté, lot commun de beaucoup de femmes : les
80 % des 11 % sous le seuil de la pauvreté, et dont plus de la moitié ne sont pas des femmes immigrées, issues
de la colonisation, post coloniale etc etc... on ne le répétera jamais assez.
Commentaires :
Re:
Naufrage ? Avec une fille indépendante, libre ? Quand on a un esprit aussi aiguisé ? Quand on a une telle vitalité dans l'écriture ? Mon Q .
Avanti populo.
Avanti féministes.