Si par hasard on
se retrouvait en classe avec leurs mioches, ils étaient intouchables, si
tellement mignons, si on jouait dans la cour il fallait les laisser gagner et
ne pas faire d’histoire, pas les perturber de façon à ce qu’ils gardent le
sourire, parce que si jamais ils se mettaient à chialer on avait pas fini de se
faire rabrouer par les collègues de leur mère. Si on en avait marre et qu’on ne
voulait pas jouer avec eux pour les raisons précédentes, même chose, il fallait
jouer avec même si on en avait pas envie sinon ils chialaient et rebelotte.
Dans les colonies
de vacances, même chose. Il se trouve que les enseignants ayant de longues
vacances, ils les aménagent volontiers en prenant la direction d’une colo, ce
qui leur fait des vacances gratuites en famille. De sorte que vous vous
retrouvez avec leur emmerdeuse progéniture dans votre équipe où c’est la même
chose qu’à l’école. Passe droits, traitement de faveur, aménagement du
règlement.
Après me les être
coltinés étant enfant, je me les suis coltinés plus tard dans les équipes que
j’ai eu quand je suis devenue monitrice (à l’époque on ne disait pas
animatrice).
Je ne garde pas
un bon souvenir de ces familles. Principalement de leurs filles, genre Josette
joue du piano comme un ange et Josyane du violon divinement, à vrai dire en
voyant les gamines s’acharner sur les touches d’un piano désaccordé ou faire
crisser l’instrument à cordes, je n’avais pas cette sensation. J’avais plutôt
l’impression d’assister à l’exhibition des status symbols de la petite
bourgeoisie. Je ne sais pas ce qu’elles ont bien pu devenir depuis,
institutrices, sans doutes… C’est souvent une profession qui se transmet des
parents aux enfants que celle d’enseignant.
Elles sont aussi
bonnes que les confitures de bonne maman, c'est-à-dire poisseuses et trop
sucrées.
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