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Collation chez la Fée Turquoise

La fée Turquoise, que je suis allée trouver ce matin sur le coup de onze heures, m’avait mis de côté un article paru dans la presse locale, qui parlait précisément de notre job.

 Le grand tour des précaires : elles accompagnent les touristes, mais sans contrat.

 Tel était le titre de l’article.

Un métier intéressant et bien payé pour beaucoup, mais sans aucune garantie

Malaise et aucune tutelle

Pouvait-on lire encore en sous-titres.

Il est vrai que, comme le relatait d’ailleurs l’article, il n’existe aucun contrat. Les agences vous connaissent, généralement parce que vous avez envoyé un CV en vous recommandant d’Une Telle que vous connaissez et qui vous a dit à qui vous adresser, vous appellent, vous payent, point. S’il vous arrive quelque chose, vous ne travaillez pas et vous ne gagnez rien. Si quelque chose va de travers durant une excursion, la crainte est de ne pas être rappelée la fois d’après. Ce qui fait que la précarité qui vous ronge, elle est notre lot commun, d’autant que d’octobre à mai, la plupart ne font rien où des petits boulots par ci par là, certaines font des remplacements dans l’enseignement, donnent des cours du soir en formation professionnelle, etc…

Un métier ici quasi exclusivement féminin, et c’est sans doutes une des raisons pour lesquelles il est si précaire : le travail féminin étant souvent considéré « salaire d’appoint ».

Je gagne davantage en 10 jours que le co-propriétaire en un mois. Mais je n’ai pas droit au chômage, et ma retraite sera moins de la moitié de la sienne, ce qu’il ne prend évidemment pas en considération. Après m’avoir reproché durant des années de gagner peu ou rien, le voilà qui me regarde de travers parce que je gagne plus que lui en travaillant deux fois moins. J’ai laissé ma voiture à ma fille, ne pensant pas en avoir besoin, je suis donc bien obligée de prendre la sienne puisque les horaires des trains ne correspondent pas avec les miens, et je ne travaille pas toujours les mêmes jours que la Fée Turquoise, ce qui nous permet de n’utiliser qu’une seule voiture ces jours là. Et bien il me fait du chantage au risque de me faire perdre mon boulot déjà précaire en soi pour la moindre péccadille alors qu’il sait très bien que je ne pourrais pas m’en acheter une autre avant la fin de la saison : « c’est pas ma voiture »...

Vivement septembre… je me demande si je vais tenir jusque là.

 
Ecrit par Lory, le Mardi 10 Juin 2008, 20:42 dans la rubrique Grand tourisme.

Commentaires :

Yio
Yio
11-06-08 à 15:53

Tu vas tenir, Lory :-)

J'ai le même genre de problème de totale précarité et la même échéance. Tenir jusqu'à septembre... Quand je me prends des refus d'aide de toutes les institutions parce que je ne rentre dans aucune de leurs cases trop étroites, quand on me fait perdre des demi-journées entières en constitution de dossiers et rendez-vous inutiles pour finalement m'envoyer balader avec un sourire navré, je me dis que le système pousse franchement au crime.

Au moins, à force de devoir se battre sans arrêt depuis des millénaires, les femmes ont acquis des qualités désormais génétiques, elles sont totalement increvables et d'une résistance extra-terrestre, sans quoi le genre féminin aurait disparu. Je suis sûre que tu ne te laisseras pas abattre et que tu trouveras les ressources dont tu as besoin.

Je ne sais pas quels sont tes liens avec le "colocataire" qui te prête sa voiture, te fait chanter et se sent le droit d'être vexé que tu gagnes plus que lui (ai-je l'air pessimiste, si je dis que je crois reconnaître un comportement de mari ?) mais il mériterait que tu trouves de quoi le faire chanter lui aussi.

Bon courage.

Et sache que je passe te voir tous les jours, même si je ne suis pas très bavarde :-)

 
lorycalque
lorycalque
11-06-08 à 20:01

Re:

Après avoir divorcé il y a 19 ans, je ne me suis jamais remariée. Ici la séparation est rapide, quelques mois, mais il faut 3 ans après la séparation pour obtenir le divorce. De sorte que mon fils (mon 2d enfant) était né avant que le divorce n'ai été prononcé. Le co-propriétaire, c'est son père. Mais oui, c'est comme un mari, comme quoi le mariage ou l'union libre, c'est pareil (enfin il faut voir les différentes législations selon les pays et voir ce qui est le plus avantageux. Ici par exemple, à partir du moment où l'enfant est econnu par son père, en cas de séparation le père doit payer une pension alimentaire pour l'enfant jusqu'à sa majorité. Donc, c'était pas tellement la peine de se marier puisqu'en cas de séparation, c'est éviter tout le tintouin du divorce, long en Italie. La seule chose que je perds, c'est sa demi retraite s'il venait à mourir avant moi, qui serait reversée à sa première femme. Mais comme dans le cas de décès de mon premier mari, j'aurais à me partager sa demi retraite avec sa seconde épouse, l'un dans l'autre... Et comme de toutes façons on est encore loin de l'age de la retraite...).

En septembre, à partir du moment où il aura déménagé et qu'il aura  élu domicile ailleurs, l'union de fait sera  terminée.  Ce qu'il restera à règler, c'est la maison, puisqu'elle est en co-propriété. Je n'ai pas d'autre solution que de la vendre pour qu'il prenne sa part, n'ayant pas de quoi la lui racheter.

Mais enfin il reste tout de meme pas mal de problèmes annexes qui demandent de l'endurance...

Merci de passer, ça me fait plaisir. Et après ils diront que les femmes sont bavardes!