J’ai donc
commencé cette cure de désintoxication. La thérapie dure deux mois. Je me
demande un peu dans quelle galère je me suis encore embarquée. Rien qu’à lire
la liste des contrindications et les possibles effets collatéraux de ce pharmaco,
ça me fout les jetons. Enfin bon. Alea jacta est. Rien que des femmes dans ce
service. C’est souvent, dans ces trucs qui sortent un peu de l’ordinaire et
hors des circuits plus prestigieux où l’on fait carrière. C’était rassurant.
Pas de grand patron paternaliste qui sait mieux que vous ce qui vous fait du
bien. Je ne suis pas cardiaque, c’est déjà ça. Et j’ai une tension artérielle
excellente. Ça faisait longtemps qu’on ne m’avait pas mesuré ça. Je déteste
tout ce qui est médical, d’ailleurs je n’y connais rien, et je prends toujours
le moins de médocs possible, je trouve ça plus sain. Entendre parler de maladie
me fait toujours fuir.
Je me sens
bizarre depuis quelques jours. J’ai peur de sombrer dans la déprime avec ce
machin. Et puis ça me provoque des drôles de sensations. Ça me change le goût
des aliments, je ne reconnais plus rien. Je dois boire abondamment, du thé vert
de préférence, ce qui ne me dérange pas, j’aime le thé, mais je lui trouve un
drôle de goût. Je peux fumer encore toute la semaine. Je dois reconnaître que
ça me change tellement le goût des cigarettes que j’en fume la moitié
moins ; j’en reviens pas. En principe je devrais en diminuer la
consommation et doubler la dose du médicament après cessation de clopes. C’est
pas gagné.
En plus d’être
susceptible de refiler des démangeaisons, ce produit est anxiogène (vraiment ce qu'il ne me faudrait pas), et provoque… des insomnies.
Bein ça me changera pas tellement. Mais tout de même, ça m’angoisse
terriblement.