Canicule
Il fait chaud. 37, 38 degrés en ville à deux heures l'après-midi, et 13 à 14 heures d'affilée, c'est long. Fatiguant. Même si on ne travaille pas le jour d'après. Et plus je suis crevée, moins j'ai sommeil.
J'ai accompagné mon fils à l'aéroport, il est parti voir sa sœur. La maison me semble vide. Travailler a au moins l'avantage de faire passer le temps; ça ne laisse pas celui de penser.
Je me demande bien quel tordu de chauffeur je vais encore avoir la prochaine fois. On a plus souvent droit à un emmerdeur qu'à un type tranquille. C'est pratiquement une lutte à chaque fois pour ne pas se laisser marcher sur les pieds. S'ils ont le bac c'est le bout du monde, sûrement plus souvent le BEPC, ils ne parlent pas l'ombre d'une langue étrangère mais veulent jouer les chefs. Même les jeunes et c'est bien ça le plus triste. Ils ont vraiment du mal à comprendre qu'ils sont là pour conduire, faire l'itinéraire et qu'ils n'ont aucun ordre à donner.
Pourtant, c'est nous qui faisons le rapport de l'excursion en fin de journée, qui le signons, et personne d'autre. Et c'est nous qui ramassons le plus de pourboires. Ils attendent le bec enfariné qu'on fasse fifty fifty comme si ça leur était dû. Ça me démonte. Mais j'ai adopté une nouvelle stratégie, depuis quelque temps. Si le mec se tient à carreau et ne me casse pas les pieds, je partage. Sinon, je ne lui file pas un rond. Il faut bien se faire comprendre, et c'est ce qu'il y a de plus efficace.
J'ai accompagné mon fils à l'aéroport, il est parti voir sa sœur. La maison me semble vide. Travailler a au moins l'avantage de faire passer le temps; ça ne laisse pas celui de penser.
Je me demande bien quel tordu de chauffeur je vais encore avoir la prochaine fois. On a plus souvent droit à un emmerdeur qu'à un type tranquille. C'est pratiquement une lutte à chaque fois pour ne pas se laisser marcher sur les pieds. S'ils ont le bac c'est le bout du monde, sûrement plus souvent le BEPC, ils ne parlent pas l'ombre d'une langue étrangère mais veulent jouer les chefs. Même les jeunes et c'est bien ça le plus triste. Ils ont vraiment du mal à comprendre qu'ils sont là pour conduire, faire l'itinéraire et qu'ils n'ont aucun ordre à donner.
Pourtant, c'est nous qui faisons le rapport de l'excursion en fin de journée, qui le signons, et personne d'autre. Et c'est nous qui ramassons le plus de pourboires. Ils attendent le bec enfariné qu'on fasse fifty fifty comme si ça leur était dû. Ça me démonte. Mais j'ai adopté une nouvelle stratégie, depuis quelque temps. Si le mec se tient à carreau et ne me casse pas les pieds, je partage. Sinon, je ne lui file pas un rond. Il faut bien se faire comprendre, et c'est ce qu'il y a de plus efficace.
Ecrit par Lory, le Mardi 5 Août 2008, 03:27 dans la rubrique Au jour le jour.
Commentaires :
lorycalque
Odieux
Ça commença mal dès le prime abord: blagues dont on ne savait s'il s'agissait ou non de plaisanteries, grandes embrassades fraternelles de corps de métier rapprochées genre grandes tapes dans le dos mais adaptées au genre féminin que je représentais pour signifier qu'il s'agissait de plaisanteries; j'étais déjà excédée avant le départ à l'idée de devoir supporter un pareil élément toute la journée ou presque.
Comme si ça ne suffisait pas, il jugea opportun de me proposer d'aller déjeuner avec lui dans un restaurant de la campagne florentine. "C'est moi qui paye" s'empressa-t-il d'ajouter devant mon air interloqué. A vrai dire, ce n'était pas tant l'aspect pécunier qui me préoccupait (le prix, dans la campagne florentine, il aurait certainement tenté de me le faire payer en nature à l'heure de la sieste), mais le fait que j'avais des projets d'un tout autre ordre.
Les églises et les musées (et à Florence les églises sont autant de musées), sont des endroits frais. Et quand j'ai ce genre de circuit qui me laisse quatre heures et demi de temps libre, j'en profite pour aller faire des courses et pour visiter ce que je n'ai plus revu depuis longtemps, m'arrangeant pour passer à l'œil là ou ce n'est pas gratuit. Je n'ai jamais très faim par ces chaleurs et je mange vite fait sur le pouce.
J'alléguai donc l'intention de faire du shopping. Il me regarda d'un air torve en me demandant d'un ton se voulant badin si j'avais par hasard un amant à Florence. Je l'aurais giflé. Griffé. Je suis au contraire restée impassible avec mon sourire professionnel de circonstance, mettant en avant mon statut de mère de famille. Ça l'a remis à sa place.
Il avait à peu près mon âge, ventripotent. Je ne prétends pas être une sylphide, mais tout de même, il vaut mieux être présentable si l'on veut être accompagnatrice touristique, et à me prendre un amant, je peux me permettre d'espérer mieux. A tout prendre, autant me contenter du co-propriétaire qui a le mérite d'avoir conserver sa ligne (et qui, soit dit en passant, après m'avoir contrainte à mettre la maison en vente après un an et demi de guerre larvée, a changé d'idée et ne veut plus la vendre, brouillant ainsi tous les projets que j'ai échafaudé entre temps).
Pour finir, au retour, j'ai menti, disant n'avoir empoché aucun pourboire. Il m'a regardé incrédule, me disant avoir encaissé (comme à l'ordinaire) un quart de ce que j'avais empoché. En somme, si j'avais partagé, il aurait gagné un quart que j'aurais par contre perdu. Il ne m'a pas proposé de partager ce qu'il avait empoché.
Exécrable.