Compte à rebours
Plus qu'une quinzaine de jours à passer en Italie. Tout laisser derrière moi... C'est la première fois de ma vie que je déménage sans emmener mes bouquins avec moi. Enfin déménager, c'est beaucoup dire. Je vais me retrouver en transit de façon durable; m'installer dans le provisoire. Nostalgie. Je vais laisser papier à dessin, peinture, pinceaux, bref tout le matériel que j'ai utilisé pendant des années. Il est vrai qu'il y a près de deux ans manitenant que j'ai cessé de m'en servir. Je laisserai tout à mon fils; il est doué pour le dessin, et dessine mieux que moi. Mon ordinateur aussi , ma principale compagnie ici. Je ne peux pas le transporter en avion. Je laisse l'imprimante à mon fils également.
Toujours aussi malade, les intestins en compote. Je finis par me demander dans quel état je vais arriver dans la froidure francilienne... Je passerai une dizaine de jours à m'acclimater, en compagnie de mes parents. ça me reposera un peu. Eux, ils ont une femme de ménage. Il font les courses ensemble, c'est leur promenade et leur sortie quotidienne. J'aiderai un peu ma mère à cuisiner, pas grand chose. ça me changera de l'ordinaire où je suis toujours toute seule à m'occuper du ravitaillement et à faire la bouffe, la lessive et tout le reste pour tout le monde. Et puis je commencerai à me chercher du boulot. Du taf, comme on dit dans l'argot de maintenant.
Je préfère franchement aller bosser; au moins je serai payée. Mais voilà bien ce qui m'inquiète. Que vais-je trouver? Trouver, en principe je devrais. D'abord en Francilie, ce n'est pas comme ici en province où il n'y a rien. Sur la masse, on arrive toujours bien à trouver quelque chose. Mais j'ai peur que, à mon age, je me retrouve à devoir me contenter de tout ce que je déteste . Oh, pas femme de ménage non, j'ai tout de meme quelques qualifications. De ces boulots où l'on considère que naturellement une femme soit portée à s'occuper des autres. Genre convoyer des moufflets dans les trains ou les aéroports, ou des vieux, ou des handicapés. Bref, s'occuper des autres, du social. Quelle horreur! ça m'en rend malade d'avance. J'ai pas fini d'avoir mal au ventre.
Ah, si seulement je pouvais trouver un job d'accompagnatrice de gens dont il n'y a pas besoin de s'occuper*! Des touristes quoi. Il suffit de leur faire un laius dans leur langue et de ne pas en perdre en cours de route, on ne les revoit jamais, etre courtoise ne vous coute rien vu que vous n'en avez strictement rien à foutre, vous arborez donc votre sourire standard professionnel, adoptez le ton de voix adéquat (de la récitation: audible, bonne élocution, bonne diction, bon accent pour les langues étrangères, aisance dans le mouvement et la démarche) et hop! Au groupe suivant.
* on ne s'en occupe pas , on les occupe, c'est très différent.
Toujours aussi malade, les intestins en compote. Je finis par me demander dans quel état je vais arriver dans la froidure francilienne... Je passerai une dizaine de jours à m'acclimater, en compagnie de mes parents. ça me reposera un peu. Eux, ils ont une femme de ménage. Il font les courses ensemble, c'est leur promenade et leur sortie quotidienne. J'aiderai un peu ma mère à cuisiner, pas grand chose. ça me changera de l'ordinaire où je suis toujours toute seule à m'occuper du ravitaillement et à faire la bouffe, la lessive et tout le reste pour tout le monde. Et puis je commencerai à me chercher du boulot. Du taf, comme on dit dans l'argot de maintenant.
Je préfère franchement aller bosser; au moins je serai payée. Mais voilà bien ce qui m'inquiète. Que vais-je trouver? Trouver, en principe je devrais. D'abord en Francilie, ce n'est pas comme ici en province où il n'y a rien. Sur la masse, on arrive toujours bien à trouver quelque chose. Mais j'ai peur que, à mon age, je me retrouve à devoir me contenter de tout ce que je déteste . Oh, pas femme de ménage non, j'ai tout de meme quelques qualifications. De ces boulots où l'on considère que naturellement une femme soit portée à s'occuper des autres. Genre convoyer des moufflets dans les trains ou les aéroports, ou des vieux, ou des handicapés. Bref, s'occuper des autres, du social. Quelle horreur! ça m'en rend malade d'avance. J'ai pas fini d'avoir mal au ventre.
Ah, si seulement je pouvais trouver un job d'accompagnatrice de gens dont il n'y a pas besoin de s'occuper*! Des touristes quoi. Il suffit de leur faire un laius dans leur langue et de ne pas en perdre en cours de route, on ne les revoit jamais, etre courtoise ne vous coute rien vu que vous n'en avez strictement rien à foutre, vous arborez donc votre sourire standard professionnel, adoptez le ton de voix adéquat (de la récitation: audible, bonne élocution, bonne diction, bon accent pour les langues étrangères, aisance dans le mouvement et la démarche) et hop! Au groupe suivant.
* on ne s'en occupe pas , on les occupe, c'est très différent.
Ecrit par Lory, le Vendredi 26 Octobre 2007, 16:23 dans la rubrique Au jour le jour.
Commentaires :
Le Monolecte
26-10-07
à 18:08
Juste bon courage...
Mobilité
Pas facile de vivre, moins encore de survivre. Je suis dans une situation similaire puisque après moults déménagements en France et à l'étranger, je m'apprête à vivre et travailler en allemagne dont je ne connais pas la langue, mais seul l'anglais est nécessaire pour ce job. Pour ma part, je suis un peu lassé de ce pays français, donc un autre, voire des autres, me changera d'air.
De mes déménagements, je laisse des cartons dans diverses villes de France en espérant les réunir un jour ou me décider à les jeter.
C'est pas simple mais ça peut stimuler de changer de contexte. Un peu d'aventure donne de l'imagination pratique, l'une des plus précieuses peut être.
De mes déménagements, je laisse des cartons dans diverses villes de France en espérant les réunir un jour ou me décider à les jeter.
C'est pas simple mais ça peut stimuler de changer de contexte. Un peu d'aventure donne de l'imagination pratique, l'une des plus précieuses peut être.
Re: Mobilité
Et bien bonne chance à toi aussi alors! Ah! L'aventure! ça forme la jeunesse! Mais moi je me serais bien passée d'une nouvelle à mon age!