Cultivationnons
Tandis que la crise commence à inquiéter certains qui se posent des questions alimentaires, et se mettent dans l'idée que de cultiver un lopin de terre ne serait pas une mauvaise idée pour améliorer l'ordinaire surtout en fin de mois, et bien que le jardinage et les jardineries aient été en plein boum jusqu'à présent, l'idée d'un potager commence à germer dans certains esprits qui trouvent que, par ailleurs on leur vend des saloperies dans les supermarchés, ce en quoi ils n'ont pas tort.
Je vois toute cette nouvelle effervescence avec un certain amusement quelque peu ironique, pour moi ce n'est pas une nouveauté. Mon père avait un jardin, mon grand-père aussi, je les ai toujours vu jardiner et je sais ce qu'on plante où, quand et comment. J'aime les jardins, j'en ai pratiquement toujours eu un, même si je n'ai jamais été animée par une grande passion pour le jardinage, j'ai cependant toujours eu quelques plantes, y compris à ma fenêtre ou sur mon balcon, et des plantes d'intérieur quand j'étais en appartement.
En fait, j'ai toujours plus ou moins mangé "bio", comme on dit maintenant. Je crois bien que ma mère n'a jamais acheté une salade, des carottes ou des radis, des oignons et beaucoup d'autres choses ou rarement. Quand à moi, je crois bien ne jamais avoir acheté de ma vie un brin de persil ni autres fines-herbes sauf exception. D'ailleurs je trouve ça drôle qu'on vende du persil. Décidément, il n'y a pas de petit profit... Autrefois, les commerçants vous en donnaient gratuitement, en prime, avec ce que vous leur achetiez.
Je ne suis pas une passionnée de jardinage, donc, mais j'ai toujours eu certaines choses. Il en est pour moi du jardinage comme des autres travaux ménagers: je mise sur l'efficacité, avoir le minimum indispensable en en faisant le moins possible.
J'ai donc sous la main thym, laurier, sauge, romarin, ciboulette, persil, basilique dans mon jardin; c'est agréable de n'avoir qu'à sortir dehors pour prendre ce qu'il vous faut, et en plus ça vous a un parfum tout frais cueillis que ça n'a décidément pas sous cellophane.
J'ai quelques arbres fruitiers, les fruits sont chers. Un cerisier, c'est le premier arbre que j'ai fait planter vu le prix que coûtent les cerises au kilo. Un abricotier, un poirier, un prunier, un figuier, un kaki..., ça ne mange pas de pain, ça ne demande pas de soins particuliers sinon les sulfater au printemps, ça fait ça de moins à acheter et c'est bon. Il n'y a qu'à les cueillir, mais c'est sympa à faire, comme ceuillir des fleurs. Avec les surplus, s'il y en a, ce qui dépend des années, je fais des compotes, des confitures, quelques fois des tartes. Je suis assez bonne cuisinière, si je veux... c'est à dire quand j'ai envie, ce qui n'est pas tous les jours...
Des tomates. J'ai des tomates tous les ans. C'est pareil, ça ne demande pas beaucoup de soins, adaptées au climat elles poussent toutes seules, ils suffit de ne pas oublier de les arroser tous les jours. Quand elles sont mûres on les cueille et on les mange, s'il y en a de trop en même temps il suffit de faire une marmite de sauce tomate, de la mettre dans des vasquettes de récupération de glaces et de les mettre au congélateur une fois refroidies.
Certaines choses ne valent pas la peine qu'on les fasse, les salades par exemple: beaucoup de travail et beaucoup d'eau, autant les acheter. L'eau est chère ici, plus qu'en France, c'est d'ailleurs une des revendications des communes (du moins dans ma région) que de recommunaliser l'eau privatisée. J'ai la chance d'avoir un puits, un puits à l'ancienne, avec une pompe installée dedans; bien que l'électricité soit aussi plus chère qu'en France, ça revient tout de même moins cher que l'eau du réseau.
Evidemment, il y a des erreurs à éviter. C'est trop drôle de voir des gens s'acharner mordicus à vouloir faire pousser un groseiller sous un climat où poussent les mandarines. Ou des saules pleureurs qui ont besoin d'énormément d'eau, prennent des parasites avec la chaleur, et crèvent avant d'avoir fait de l'ombre. Il y a tellement d'arbres adaptés au climat qui vous en font autant que vous voulez, de l'ombre. Les gens ont de ces bizarreries... Par exemple, certaines plantes qui ne sont pas originaires d'ici se sont très bien adaptées, c'est le cas des bougainvilliers ou des magnolias. Et bien il y a des gens qui vous taillent un magnolia comme un cyprès, en pointe, alors que c'est un arbre qui s'étale en largeur. Ça leur fait comme des moignons dénudés... c'est triste à voir. Je ne voudrais jamais d'une horreur pareille dans mon jardin. Autant mettre un cyprès, si on veut une forme en pointe; d'ailleurs j'en ai un. Deux même. Un petit et un grand. J'aime beaucoup cet arbre, toujours vert, que je trouve très élégant.
Les pelouses. Un poème les pelouses. Vouloir une pelouse à l'anglaise ici, je n'ai qu'un mot, c'est idiot. On n'est pas en Irlande. Il y a des sortes d'herbacées méditerranéennes qui conviennent bien davantage, résistent à la chaleur... Enfin la pelouse, c'est emmerdant, Il faut beaucoup arroser, ça consomme beaucoup trop d'eau...et l'arrosage demande beaucoup de manutention. L'option du pré est préférable à tout le reste: aucun arrosage en se contentant des précipitations atmosphériques, et des herbes qui s'installent d'elles-mêmes, et peu d'entretien à part tondre aux mi-saisons. Tondre, c'est pénible parce que bruyant, sans intérêt et fatigant.
Rosiers, géraniums et autres ça et là... pareil, ça ne demande pas beaucoup d'eau. Pas non plus besoin de les acheter, par talées, on en a autant qu'on en veut, d'ailleurs les gens s'en donnent, s'en échangent; ici, ce n'est pas difficile d'avoir des plants d'un peu tout ce qu'on veut gratuitement. Ou d'aller se les chercher dans la nature, comme mes lilas.
Je vois toute cette nouvelle effervescence avec un certain amusement quelque peu ironique, pour moi ce n'est pas une nouveauté. Mon père avait un jardin, mon grand-père aussi, je les ai toujours vu jardiner et je sais ce qu'on plante où, quand et comment. J'aime les jardins, j'en ai pratiquement toujours eu un, même si je n'ai jamais été animée par une grande passion pour le jardinage, j'ai cependant toujours eu quelques plantes, y compris à ma fenêtre ou sur mon balcon, et des plantes d'intérieur quand j'étais en appartement.
En fait, j'ai toujours plus ou moins mangé "bio", comme on dit maintenant. Je crois bien que ma mère n'a jamais acheté une salade, des carottes ou des radis, des oignons et beaucoup d'autres choses ou rarement. Quand à moi, je crois bien ne jamais avoir acheté de ma vie un brin de persil ni autres fines-herbes sauf exception. D'ailleurs je trouve ça drôle qu'on vende du persil. Décidément, il n'y a pas de petit profit... Autrefois, les commerçants vous en donnaient gratuitement, en prime, avec ce que vous leur achetiez.
Je ne suis pas une passionnée de jardinage, donc, mais j'ai toujours eu certaines choses. Il en est pour moi du jardinage comme des autres travaux ménagers: je mise sur l'efficacité, avoir le minimum indispensable en en faisant le moins possible.
J'ai donc sous la main thym, laurier, sauge, romarin, ciboulette, persil, basilique dans mon jardin; c'est agréable de n'avoir qu'à sortir dehors pour prendre ce qu'il vous faut, et en plus ça vous a un parfum tout frais cueillis que ça n'a décidément pas sous cellophane.
J'ai quelques arbres fruitiers, les fruits sont chers. Un cerisier, c'est le premier arbre que j'ai fait planter vu le prix que coûtent les cerises au kilo. Un abricotier, un poirier, un prunier, un figuier, un kaki..., ça ne mange pas de pain, ça ne demande pas de soins particuliers sinon les sulfater au printemps, ça fait ça de moins à acheter et c'est bon. Il n'y a qu'à les cueillir, mais c'est sympa à faire, comme ceuillir des fleurs. Avec les surplus, s'il y en a, ce qui dépend des années, je fais des compotes, des confitures, quelques fois des tartes. Je suis assez bonne cuisinière, si je veux... c'est à dire quand j'ai envie, ce qui n'est pas tous les jours...
Des tomates. J'ai des tomates tous les ans. C'est pareil, ça ne demande pas beaucoup de soins, adaptées au climat elles poussent toutes seules, ils suffit de ne pas oublier de les arroser tous les jours. Quand elles sont mûres on les cueille et on les mange, s'il y en a de trop en même temps il suffit de faire une marmite de sauce tomate, de la mettre dans des vasquettes de récupération de glaces et de les mettre au congélateur une fois refroidies.
Certaines choses ne valent pas la peine qu'on les fasse, les salades par exemple: beaucoup de travail et beaucoup d'eau, autant les acheter. L'eau est chère ici, plus qu'en France, c'est d'ailleurs une des revendications des communes (du moins dans ma région) que de recommunaliser l'eau privatisée. J'ai la chance d'avoir un puits, un puits à l'ancienne, avec une pompe installée dedans; bien que l'électricité soit aussi plus chère qu'en France, ça revient tout de même moins cher que l'eau du réseau.
Evidemment, il y a des erreurs à éviter. C'est trop drôle de voir des gens s'acharner mordicus à vouloir faire pousser un groseiller sous un climat où poussent les mandarines. Ou des saules pleureurs qui ont besoin d'énormément d'eau, prennent des parasites avec la chaleur, et crèvent avant d'avoir fait de l'ombre. Il y a tellement d'arbres adaptés au climat qui vous en font autant que vous voulez, de l'ombre. Les gens ont de ces bizarreries... Par exemple, certaines plantes qui ne sont pas originaires d'ici se sont très bien adaptées, c'est le cas des bougainvilliers ou des magnolias. Et bien il y a des gens qui vous taillent un magnolia comme un cyprès, en pointe, alors que c'est un arbre qui s'étale en largeur. Ça leur fait comme des moignons dénudés... c'est triste à voir. Je ne voudrais jamais d'une horreur pareille dans mon jardin. Autant mettre un cyprès, si on veut une forme en pointe; d'ailleurs j'en ai un. Deux même. Un petit et un grand. J'aime beaucoup cet arbre, toujours vert, que je trouve très élégant.
Les pelouses. Un poème les pelouses. Vouloir une pelouse à l'anglaise ici, je n'ai qu'un mot, c'est idiot. On n'est pas en Irlande. Il y a des sortes d'herbacées méditerranéennes qui conviennent bien davantage, résistent à la chaleur... Enfin la pelouse, c'est emmerdant, Il faut beaucoup arroser, ça consomme beaucoup trop d'eau...et l'arrosage demande beaucoup de manutention. L'option du pré est préférable à tout le reste: aucun arrosage en se contentant des précipitations atmosphériques, et des herbes qui s'installent d'elles-mêmes, et peu d'entretien à part tondre aux mi-saisons. Tondre, c'est pénible parce que bruyant, sans intérêt et fatigant.
Rosiers, géraniums et autres ça et là... pareil, ça ne demande pas beaucoup d'eau. Pas non plus besoin de les acheter, par talées, on en a autant qu'on en veut, d'ailleurs les gens s'en donnent, s'en échangent; ici, ce n'est pas difficile d'avoir des plants d'un peu tout ce qu'on veut gratuitement. Ou d'aller se les chercher dans la nature, comme mes lilas.
Ecrit par Lory, le Mercredi 15 Octobre 2008, 00:15 dans la rubrique Au jour le jour.
Commentaires :
Emelire
16-10-08
à 13:10
merci pour cette note bien sympathique (et utile si l'on a un jardin) ;o) j'ai lu hier qu'ici en France les fruits et légumes contiennent de + en + de pesticides !!! j'achète une partie de bio mais c'est cher alors on fait attention. Pas question de faire pousser un arbre fruitier en appartement en Ile de France. Mais les tomates de banlieue parisienne ont un bon goût sucré ;o) et sans traitement ...
Re:
Les tomates (qu'on n'a pas besoin de traiter) poussent très bien en Ile de France, surtout si on les expose au sud et si possible à l'abri des vents du nord et d'est. Mon père en a toujours eu dans son jardin. D'ailleurs autrefois il y avait beaucoup de maraîchers. Salades, oignons, haricots verts et tant d'autres choses y poussent très bien. Et il suffit d'un balcon pour avoir du persil, du cerfeuil, de la ciboulette et de l'estragon toute l'année. A l'intérieur, le basilic devant un porte-fenêtre bien ensoleillée, pousse très bien, c'est aussi décoratif qu'une plante d'intérieur et c'est utile.