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Fous à lier
--> Réanimer les foetus

Un quarteron de gynécologues romains, hommes et femmes, ont déclaré en ce début d'année, avec la bénédiction du Vatican, être favorables à la réanimation par thérapie intensive en couveuse des foetus avortés et à la mise en adoption de ceux-ci, et ceci sans le consentement de la mère, à laquelle serait cependant laissée la possibilité de le reprendre avant l'adoption. Ce qui apparaît vraiment comme le comble de la cruauté mentale, comme l'a dit la ministre de la Santé Livia Turco qui s'est élevée contre une telle proposition.

Voici donc la dernière trouvaille des intégristes
. Il y a vraiment quelque chose d'hallucinant dans un tel acharnement. Il paraitrait qu'avec les progrès de la science, dans quelques rares cas mais avec des risques très importants de malformations et handicaps graves et irréversibles, le foetus puisse être viable en dehors du ventre maternel à partir de la 23ème semaine de gestation.

Un groupe de pédiatres, à partir de cette éventualité, avaient proposé à l'attention du comité national de bioéthique italien voici quelques temps, un document, intitulé "Charte de Florence", où ces médecins faisaient remarquer dans son préambule au sujet des grands prématurés " la nécessité de garantir à la mère et au nouveau-né une assistance adéquate dans le but exclusif de leur éviter des soins inutiles, douloureux et inefficaces relevant de l'acharnement thérapeutique". Les soins nécessaires prévoient le positionnement d'un tube dans la trachée et le massage cardiaque, ce qui peut provoquer des souffrances certaines sur un sujet si minuscule, telles que la lacération de la trachée ou un pneumothorax.

Vouloir charcuter à ce point un pauvre petit tas de chair pour le faire vivre de force, même mutilé et handicapé à vie me parait relever du sadisme et de la cruauté à l'état pur, et cela n'aura jamais rien de comparable à la suppression d'un un embryon qu'est l'avortement. Il y a dans cet acharnement quelque chose de bien plus révoltant que l'avortement, de réellement monstrueux. Il s'apparente d'ailleurs à l'acharnement en fin de vie et participe du même esprit.

Car ce n'est pas tant l'abrogation de l'avortement que visent les intégristes mais sa limitation la plus extrême à la 22ème semaine. Or nombre de pathologies ne peuvent être décelées qu'après celle-ci, ce qui revient à interdire l'avortement thérapeutique, soit celui effectué passé le délai actuellement autorisé par la loi 194 (à peu près la même normative que la loi française), dans le cas de malformations et maladies graves et incurables décelées.

Mais ce qui ressort clairement de telles éventuelles pratiques, c'est que le corps des femmes est ouvertement considéré comme un container. La femme n'est plus une personne humaine et citoyenne mais un ventre, dont la principale caractéristique est la reproduction. Elle n'est plus une femme, une personne humaine avec son psychisme et sa personnalité, mais un environnement physiologique nécessaire au développement de l'embryon. Réifiée.

On perçoit bien là l'antique jalousie et l'envie des hommes dont parle Françoise Héritier devant ce privilège inouï de pouvoir à la fois reproduire la même et le différent qui est à la racine du patriarcat et de sa domination: contrôler ce qui leur échappe, la reproduction.

Mots-clés;

Ecrit par Lory, le Mardi 19 Février 2008, 11:38 dans la rubrique De l'Italie.

Commentaires :

Le Monolecte
19-02-08 à 12:04

C'est effectivement totalement monstrueux!!!

 
Yio
Yio
19-02-08 à 13:24

Re:

Ton article me rappelle l'histoire d'une mère que j'ai cotoyée à la maternité. Au moment de la naissance, le coeur de son premier fils s'était arrêté de battre et il aurait dû mourir. Les médecins se sont acharnés et ont réussi à le réanimer, sans même informer la mère du problème, donc sans qu'elle ait eu son mot à dire sur la réanimation. Quand j'ai rencontré cette mère, l'enfant était âgé de 7 ans. Il était très lourdement handicapé physique et mental, sans aucune autonomie, et si lourdement handicapé qu'aucune structure n'acceptait de l'accueillir. Du coup, elle était obligée de lui consacrer entièrement sa vie depuis 7 ans. Elle avait évidemment dû cesser toute activité professionnelle et n'avait aucune perspective d'avenir autre que d'être la garde-malade de son fils à vie. Elle a eu le courage de me dire que maintenant qu'il était là, elle l'aimait, mais que si elle avait eu le choix, elle aurait préféré qu'il meure et que chaque jour de sa vie, elle regrettait la décision des médecins. Braves médecins qui ont détruit la vie d'une femme pour n'être même pas fichu de récupérer correctement la vie d'un nourrisson mort. Et qui en plus doivent être fiers d'eux.

 
semaphore
21-02-08 à 02:42

Re:

Je dodeline du chef en me disant que je ne peux croire ce que je lis!
Oui, ils sont bien fous à lier!
L'acharnement thérapeutique sévit en France aussi, une connaissance infirmière chef en bloc a décidé de quitter son poste en maternité, c'était devenu psychologiquement insoutenable!
Merci pour cet article


 
semaphore
21-02-08 à 02:50

Re:

C'est contraire au respect du droit incompressible de la liberté individuelle!
Le déni patriarcal envers l'autonomie des femmes signe ici son abject diktat!

 
Emelire
21-02-08 à 14:52

Re:

j'ai lu ceci aussi et je suis absolument révulsée, on en vient à demander l'autorisation de torturer. C'est abject ! Mettre la science au service de leurs folies ...

 
lorycalque
lorycalque
29-02-08 à 17:10

La discussion est aussi ici. Salut à toutes, y compris à celles qui lisent en silence et n'osent intervenir.