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L'accouchement, une question de pouvoir
D'après  Casilda Rodriganez, tiré de la revue "Ekinza Zuzena" et publié sur le site féministe italien "Donna" .Traduction.

Note: ce texte, que j'ai traduit parce que je l'ai trouvé très intéressant, remonte cependant à une dizaine d'années. Les références archéologiques données ne peuvent donc pas tenir compte des découvertes les plus récentes. Il existe en outre une controverse à propos des termes pré-indo-européens ou ("Anciens Européens", terme adopté par Marija Gimbutas), et origines des indoeuropéens. Marija Gimbutas a identifié leur berceau d'origine dans le territoire occupé par la population dite des Kourganes, au nord de la mer Noire, dans le sud de l'Ukraine actuelle. D'autres chercheurs et notamment des linguistes se réclamant de ce que l'on appelle PCT (Paleolithic Continuity Theory), pensent que le lieu d'origine des populations indoeuropéennes étaient alors situé plus à l'ouest et que celles-ci avaient été, dans la région des Kourganes, colonisées par une population ouralo-altaique venue des steppes d'Asie Centrale. Quoi qu'il en soit, il s'agissait dans l'un où l'autre cas de cromagnoides, europoides, ce qui, d'un point de vue féministe pour le sujet qui nous occupe ici, ne change absolument rien. Selon les hypothèses de Marija Gimbutas, la population pré-indo-européenne des Balkans au néolithique présente des caractéristiques matriarcales, tandis que la population des Kourganes présente des caractéristiques patriarcales.



Pourquoi la sexualité féminine dérange tellement le Pouvoir ? Pourquoi est-il nécessaire que l’accouchement et la naissance soient douloureux et comment a-t-on réussi à les faire devenir tels ?


Réponse : par la qualité spécifique de la libido maternelle et sa fonction dans la vie autogérée, tant par rapport au développement

individuel de chaque être humain qu’aux rapports sociaux.


Les productions de la libido adviennent généralement pour autogérer la vie et la conservation de celle-ci. La sensation de bien-être produite par ses rayonnement et accouplements est le guide –comme autrefois l’étoile polaire pour les navigateurs- qui démontre que tout fonctionne harmonieusement, que tout va bien. La libido féminine-maternelle se situe précisément au début de la vie, accompagnant par conséquent l’apparition de tout être humain, elle est donc indispensable au développement de chaque créature afin soit conforme à sa condition propre et à la continuité de sa propre espèce ; et ce afin de produire du bien-être et l’autogestion de la vie elle-même.


Chez tous les mammifères existe un instinct ou une attraction mutuelle entre mère et nourrisson, mais dans l’espèce humaine, (qui est une espèce néothénique (1) comprenant une période de gestation prolongée hors de l’utérus) cet instinct survient accompagné d’une énorme production libidineuse pour soutenir toute la période d’interdépendance entre mère et nourrisson. Comme l’affirme Balint, il s’agit d’un état symbiotique (et non d’une série d’accouplement ponctuels) entre mère et  nouveau-né, qui a besoin d’une grande poussée de libido.


Cette charge de libido particulièrement forte, dans le but de faire un contre-poids au phénomène néothénique et de nous assurer la survie, démontre selon ce qu’affirme l’anthropologie officielle (2) que les femmes furent les premières artisanes, les premières agricultrices et les créatrices à l’origine de la civilisation humaine.


La spécificité de la libido maternelle est de devenir une passion irrésistible pour le soin du nourrisson (qui l’a lui même fait naître) ; passion de le nourrir, de le protéger des intempéries, du froid ou de la chaleur, de lui procurer du bien-être. Ce fut cette passion à développer l’imagination et la créativité des femmes pour cueillir, filer, tisser, construire des abris, conserver et acomoder les aliments, produire des poteries à cet effet, etc. Le soin du nourrisson devient la priorité absolue de la mère à côté de laquelle tous les autres intérêts se dissipent. C’est la condition elle-même, la spécificité du désir et de l’émotion maternelle, surgie des corps maternels pour le soin de la vie. N’importe quelle invention d’amour spirituel n’arrive pas même à être une pâle copie, un pâle reflet de l’intensité, de la passion et de l’identification corps à corps absolu entre mère et nourrisson. Cette spécificité de la libido maternelle n’est pas un hasard et n’est pas arbitraire. Dans la première étape, le corps maternel est notre trait-d’union avec le reste du monde, et de cet état de symbiose il est possible de reconnaître nos désirs et besoins ; d’autre part, c’est cet état même qui renforce les facultés et les énergies nécessaires pour les satisfaire.


Notre société actuelle n’a rien à voir avec la vie humaine autogérée ; depuis environ 5000 ans, nous vivons dans une société qui n’est pas organisée dans le but de procurer du bien-être à ses membres, mais seulement à réaliser le pouvoir. La sexualité féminine, les corps féminins où naît la libido maternelle dérange le Pouvoir.


Une société composée de corps féminins produisant une libido maternelle est incompatible avec le processus quotidien de répression qui implique l’éducation de millions d’enfants dans cette société. La structure patriarcale exige que l’enfant grandisse dans un état de nécessité et de peur ; qu’il ait connu la faim, la douleur, et surtout la peur de la mort durant l’accouchement et tout de suite après celle de l’abandon ; peur, cette dernière, que d’un point de vue psychosomatique, tout nouveau-né d’un mammifère éprouve quand se rompt la symbiose. C’est pour cela que la société patriarcale, durant ces millénaires, s’est obstinée à détruire la symbiose entre mère et nourrisson (Michael Odent) (3) afin que ce dernier se trouve dans un désert affectif, une absence de libido et aux manques physiques qui accompagne la rupture de la symbiose et pour lesquels son corps n’est pas prêt. A partir de cet état, qui est à l’opposé de l’état symbiotique, on organise la survie en se soumettant aux règles prévues par le monde adulte, à condition d’être « un bon petit garçon ou une bonne petite fille » c'est-à-dire un enfant qui ne pleure pas quand il reste seul dans son berceau, qui mange ce que décide l’autorité compétente et non ce que requiert la sagesse de son organisme, qui dort quand cela convient à l’autorité compétente et non quand le sommeil arrive, qui renonce à ses propres désirs afin d’obtenir une acceptation de sa propre existence mise en discussion lors de la destruction de la symbiose, cherchant à complaire aux adultes par des comportements biaisés, en se soumettant innocemment au faux Pouvoir ; ils se cuirassent, s’automatisent et assument des comportements qui conviennent à cette société de réalisation du pouvoir –appelé Argent. Ainsi commence la perte de la sagesse filogénétique de * d’années et la cuirasse psychosomatique.


Cela signifie que la spirale manque-peur, abandon-peur et mort, est mise en relation avec la spirale pleurs-cuirasse-soumission.


La cuirasse a deux aspects fondamentaux :

1) la résignation devant la propre souffrance (condition émotive de soumission)

2) l’insensibilité devant la souffrance d’autrui (condition émotive pour exercer le pouvoir)


Cela signifie que pour survivre en ce monde il faut congeler la sensibilité émotive spécifique des rapports mutuels typiques de la vie humaine autogérée : perte de l’innocence, perte de la sécurité puisqu’il n’y a pas de réciprocité ; congélation et blindage nécessaires pour lutter, entrer en compétition et s’imposer, la guerre pour la conquête de positions, pour l’usurpation et l’accaparement ; puisque si l’on veut seulement survivre en ce monde, pour ne pas manquer il faut posséder, et pour posséder il faut d’une façon ou d’une autre voler et dévaster, et pour dévaster et voler il faut avoir la capacité d’exercer un pouvoir sur les autres êtres humains.


Afin d’obtenir une semblable cuirasse psychosomatique dans chaque individu, homme ou femme que ce soit, et l’apprentissage des comportements et des stratégies fratricides du Pouvoir –ce qu’on appelle par euphémisme « éducation »- il est nécessaire d’avoir des corps de femmes qui conçoivent sans le développement de la sexualité et de la libido.


La répression et la prohibition de la tendresse et de combler les désirs des êtres humains exposée très clairement dans les textes bibliques ; la rébellion contre le père est punie par la mort dans la Bible, par exemple.


Voyons la fonction de la libido maternelle du point de vue des rapports

sociaux :

En 1861, Bachofen (4) écrivit un livre dans lequel il explique, en se basant directement sur certains auteurs de la Grèce antique, la spécificité et la fonction sociale de la libido maternelle dans les premières sociétés humaines (ce qui a été confirmé par l’anthropologie avec l’apport des nouvelles conceptions de l’archéologie). Bachofen dit que la fraternité, la paix, l’harmonie et le bien-être de ces sociétés néolithiques de l’Ancienne Europe, avaient leur origine dans les corps maternels, du maternel, du monde des mères. Il ne parle ni de religion ni d’une organisation politique et sociale matriarcale, simplement de corps maternels.


Cela signifie que cette société ne provenait pas des idées ou d’un monde spirituel, mais de la substance émotive qui naissait des corps physiques et qui organisait les rapports humains en fonction du bien-être ; et d’où surgissaient les énergies qui structuraient les efforts pour le soin de la vie humaine.


Cette structuration des rapports humains à partir du maternel est expliquée ainsi par l’anthropologue Marta Moia (5) : « Le premier lien social stable de l’espèce humaine (…) fut l’ensemble des liens qui unissent la femme à la créature qu’elle met au monde ( …) Le lien originaire mère/nouveau-né s’élargit par l’agrégation d’autres femmes (…) pour s’entraider dans les tâches communes de donner et conserver la vie (…) » unies par une même expérience, formant ce que M.Moia appelle gynégroupe. Dans celui-ci, le lien intra-utérin était le lien le plus important, l’avoir partagé le même utérus et le même sein. Ceci est le concept de la fraternité humaine, extrait de ses racines physiques, élevé au rang surnaturel afin de le corrompre et de le prostituer. Le lien utérin entre un homme et une femme était quelque chose de fondamental pour la reproduction des générations dans une société de type mutuel, horizontal et non hiérarchisée, sans le concept de propriété ni de lignage individuel-vertical. On sait qu’il existe encore des localités perdues à travers le monde où la société continue à fonctionner ainsi.


Le rapport mère/nouveau-né et l’élargissement de la libido à l’intérieur des gynégroupes créaient ce que M.Moia appelle « l’ourdissement » du tissu social, sur lequel se croisait l’activité humaine, la trame. Ce croisement de l’ourdissement et de la trame résultait dans ce tissu social fait d’harmonie par l’intermédiaire de laquelle pouvait librement s’écouler la libido autogérée ; un cham social parcouru par le désir de produire l’abondance et non le manque (6). L’archéologie confirme aujourd’hui les rapports mutuels et harmonieux entre les deux sexes et entre les différentes générations de ces sociétés.(7)


Ce ne sont pas des théories abstraites mais des civilisations humaines qui ont réellement existé au moins à partir de 10 000 ans Av.J.C., concentrées dans l’Europe sud-orientale jusqu’en Afrique du Nord en passant par la péninsule Ibérique.


Mais le type de société esclavagiste imposée par des pasteurs semi-nomades indoeuropéens aux antiques bourgs et cités matrilocales, à partir de 4000ans Av.J.C., d’abord de façon sporadique (8), ne cherchaient ni le bien-être ni l’harmonie mais la domination capable d’extraire, d’accaparer et d’accumuler les productions humaines. Ce qui signifie créer du Pouvoir à n’importe quel prix, avec toute la violence nécessaire pour provoquer la rupture de l’autogestion qui structurait les rapports sociaux, afin de sédimenter ce pouvoir contre la vie humaine autogérée Pour dévaster, lutter, conquérir, usurper, il faut un tissu social différent du précédent : un tissu de guerriers, de chefs guerriers, de lignages de guerriers, d’esclaves, de lignées de commandement, de femmes disciplinées et prêtes à cuirasser et dresser la progéniture, c'est-à-dire à échanger la maternité avec les lignages verticaux, à organiser la croissance de ces futurs guerriers prêts à tuer, à être des esclaves prêts à vouer leur vie à leurs seigneurs ; des femmes habituées à enseigner à leurs enfants à nier leurs désirs, à paralyser leur utérus, comme elles-mêmes l’ont fait.


Cela signifie une société de mères patriarcales, de femmes phalliques, qui ne sont pas de véritables mères mais des mères de substitution qui n’élèvent pas leur progéniture pour le bien-être du tissu social mutuel, mais pour la guerre et l’esclavage (9). Comme l’affirme Amparo Moreno « sans une mère patriarcale pour inculquer aux enfants, dès la petite enfance, ce qui ne doit pas être et qui bloque leur capacité érotico-vitale en la canalisant vers ce qui doit être, la loi du Père, qui symbolise et développe de la manière la plus minutieuse ce qui doit être (10), ne pourrait plus opérer ».


On arrive à la conclusion que la destruction du maternel non seulement détruit quelque chose de fondamental pour le développement physique et psychique de chaque être humain, mais également la base de notre condition sociale et de notre société.


Durant environ 3000 ans ont eu lieu des guerres dévastatrices, qui ont anéanti les bourgs matrilocaux pacifiques, et exterminé des générations entières d’hommes et de femmes qui les protégeaient de leur propre vie. Des guerres durant lesquelles des générations de femmes qui vivaient pleinement leur sexualité et accouchaient avec plaisir furent réduites en esclavage et, pour citer Bachofen, « des générations avec lesquelles a disparu la paix sur terre », parce qu’avec elles le tissu social et le temps où la maternité était possible ont disparu.


Selon Gerda Lerner (11), les enfants furent la première main-d’œuvre réduite en esclavage, grâce à la facilité de manipulation et d’exploitation auxquelles ils étaient exposés. La vie des femmes des villages conquis était épargnée pour la production de main-d’œuvre, en les violant et en les traitant comme des bêtes. Ainsi commença la maternité forcée dans l’absence totale de désir.


La consolidation et la généralisation du patriarcat fussent un processus discontinu et très vaste, qui dura non pas des décennies, non pas des siècles mais des millénaires. Entre les guerres il y avait les trêves, les frontières, la vie sous la pression de l’ennemi, les périodes de « guerre froide » durant lesquelles apparaissent les formes de soumission volontaire de la femme, produite par différents pactes, basées sur les incitations sociales et le chantage émotif ainsi que dans la recherche des situations les « moins pires » pour elle et ses enfants.


En outre, l’agressivité du guerrier ou la douceur de l’esclave résident dans le fait qu’il en soit ainsi depuis la plus tendre enfance, mais cela est également dû à l’art de utiliser ensemble le fouet et la faim avec des incitations ciblées basées sur de faux mythes et sur le chantage émotif, dont l’archéologie (mais pas seulement elle) fournit d’abondantes preuves : le fameux Code d’Hammourabi (12), roi de Mésopotamie en 1800 Av.J.C., période qui dénotait un état déjà avancé du changement de la structure socio-culturelle.


Aux origines du patriarcat la paternité était adoptive, ce qui signifie que les premiers patriarches adoptaient (13) leurs partisans ou enfants parmi les enfants les mieux éduqués ou les mieux préparés pour la guerre et le gouvernement de ses débuts d’Etats. Les femmes acquerraient un rang en fonctions de ce que devenaient leurs fils et leurs filles (épouses, concubines, esclaves), de façon à ce que leur survie et celle de leurs enfants dépendent le plus souvent de leur fermeté dans le dressage de ceux-ci. Ceci est un exemple d’incitation à laquelle la mère patriarcale tend à se conformer. La femme qui subordonne le bien-être immédiat de ses propres enfants à l’obtention du propre niveau social, qui maintient son propre corps discipliné afin de limiter la libido sexuelle pour obtenir l’approbation phallocratique, fait partie intégrante d’une société hiérarchisée et compétitive.


Au fur et à mesure que disparaît la sexualité spécifique de la femme et que se consolide la maternité sans désir, des modèles de mariages sont également institués, puisqu’on est déjà en mesure de prédire si une enfant sera « une bonne mère et une bonne épouse » et si elle éduquera sa progéniture de manière adéquate. En réalité, le mariage et la paternité comme nous les connaissons aujourd’hui remontent à la période de l’Empire Romain.


Parmi les faux mythes on trouve la démonisation de la sexualité féminine. Dans la Bible la méchanceté est par définition ce qui émane du corps féminin : « Des vêtements sort la mite et du corps de la femme la méchanceté féminine », et « aucune méchanceté est comparable à la méchanceté de la femme ». La femme doit avoir honte de son propre corps surtout devant son mari ; elle doit se couvrir de voiles, se considérer impure. C’est là une perception vraiment paralysante. Dans un tel contexte, la femme séductrice et séduite, voluptueuse et belle, peut seulement être considérée une « putain », absolument incompatible avec l’image de la bonne mère, dont le paradigme est une vierge qui se retrouve enceinte sans connaître l’homme et qui accepte avec résignation la torture et la mort de son fils sacrifié au Père.


Avec le temps, de génération en génération, la mémoire de l’autre manière de concevoir la vie et d’accoucher se perd, l’autre perception du corps de la femme, dont les traces, rétrospectivement, peuvent se retrouver en trois lieux : L’Hadès (où fut placé tout ce qui ne devait pas y être et qu’il faut donc cacher), en enfer (où va tout ce qui est mauvais) et dans les profondeurs de notre être psychosomatique.


La représentation millénaire de la sexualité féminine accompagnée de tous les types de tortures physique et psychique, est quelque chose que nous connaissons bien. Mais ce qu’on connaît peut-être un peu moins bien, c’est que cette répression a eu pour objectif d’empêcher l’éruption de notre sexualité. Pour qu’une femme se prête volontairement à être une mère patriarcale, on doit d’abord éliminer la libido maternelle en empêchant, pour ce faire, le développement de la sexualité depuis la petite enfance.


Ainsi se consomme le matricide historique, somatisé dans le corps de chaque femme, génération après génération. Comme l’a dit Amparo Moreno, « chaque fois que nous accouchons nous affirmons la vie qui ne doit pas être, nous bloquons la capacité érotico-vitale de nouveau-né, pour ensuite continuer à l’éduquer en accord avec l’ordre établi ».


Ceci est une malédiction de Yavhé : paralyser les utérus pour paralyser la production de libido de la femme et substituer le tissu social de la réalisation du bien-être par le tissu social de la domination et de la hiérarchie.


Entre la dévastation de la sexualité et la paralysie de l’utérus se constitue « l’amour maternel » spirituel, destiné avant tout à neutraliser et reconduire les pulsions et les désirs qui menacent la répression et le dressage de la progéniture. Avec cet amour se construit l’image de l’abnégation et du sacrifice de la mère, vouée à la guerre domestique pour vaincre la résistance des créatures qui font partie de ce tissu social.


La « qualité de l’amour » spirituel est de neutraliser la compassion et le sentiment réciproque qui peut faire irruption et rompre la cuirasse, rendant impossible l’acceptation du sacrifice du fils au Père, au saint Esprit, ai Capital, à l’Etat, au système d’instruction obligatoire, etc…


Mais l’amour qui sort des viscères, contrairement à celui qu’on dit sortir de l’âme cachée derrières les corps cuirassés, ne sait que faire plaisir aux enfants et être incompatible avec la souffrance et l’angoisse qui préside à la socialisation.


1) L’espèce humaine est considérée néothénique parce qu’apparue première dans le temps. Si nous observons les autres mammifères, à peine nés ils sont en mesure de se lever sur leurs quatre pattes et de marcher. Avec l’acquisition de la station verticale –fait qui apporta de grands changements- le canal pour la naissance de la femelle humaine se fit plus étroit. On naît la tête en bas après un tour en spirale, pour pouvoir passer par l’étroite cavité ménagée par les os pelviens. Mais nous devons aussi naître avec les os encore non calcifiés, à l’état de cartilages, si faibles que nous mettons environ un an pour marcher, et sans dents raison pour laquelle nous devons être nourris de lait maternel durant assez longtemps. Nous avons également un système immunitaire sans la capacité autonome de répondre à l’ambiance extérieure, ayant besoin pour cela de l’immunoglobuline de la mère. Nous avons besoin du corps de la mère jusqu’au terme de cette formation extra-utérine.


2) Pepe Rodrìguez, « Dios naciò mujer », ed B., S.A., Barcelona 1999. Voir aussi l’ouvrage du paléontologue américain Stephen Jay Gould.


3) Odent, M. « El bebé es un mamifero », Mandala, Madrid 1990.


4) Il écrivit en 1861 Das Mutterrecht (Droit Maternel). Il faut souligner le fait que Bachofen ne se réfère jamais à un matriarcat mais à une structure sociale gynécratique, de droit maternel.


5) Marta Moia « El no de las niñas”, Ed. laSal, Barcelona 1981


6) G. Deleuze et F. Guattari, “L’anti-Œdipe, capitalisme et schizophrénie”. Paidos, Barcelona 1985


7) Ce fait est absolument certain et a été commencé par Marija Gimbutas.


8) Gimbutas, Mellaart, Eisler, Rodriguez, etc…


9) Sur le matricide, voir l’ouvrage de Victoria Sau « La maternité : une imposture », Revista Duoda, n° 6, Barcellona 1994; "El vacìo de la maternidad", Icaria, Barcelona 1995.


10)  Lettre d’Amparo Moreno à l’Association Antipatriarcale, bulletin n°4, décembre 1989


11) G.Lerner, « La création du patriarcat »


12) Le Code d’Hammourabi comporte 282 lois (avec un prologue et un épilogue) gravées sur basalte sur une surface de 2,02 m., et se trouve au Musée du Louvre. Ces lois régissent un système de propriété et d’adoption déjà très détaillé.


13) Sur l’origine adoptive de la paternité, voir l’ouvrage de Assann dans l’Egypte ancienne : « L’image du père dans le mythe et l’histoire » PUF, Paris 1983.


* Le chiffre donné dans le texte italien étant probablement une erreur de transcription, j'ai préféré ne pas l'insérer dans la traduction française.


NB: j'ai trouvé, depuis, le site de Casilda Rodriganez, dont je donne le lien.

Apparemment, certains passages du texte italien trouvé auparavant (dont je donne également le lien) résultent de traduction de paragraphes entier du texte espagnol. D'autres par contre semblent davantage une synthèse d'autres textes, les résumant.



Ecrit par Lory Calque, le Mercredi 27 Septembre 2006, 18:43 dans la rubrique Femmes & Féminisme.