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L'huile Lesieur
--> et l'huile du sieur
Il me revient en mémoire, en ces temps trainants où, le printemps en avance semble s'etre subitement figé tandis que l'hiver qui n'est pas venu tente de faire semblant d'etre sur le point de finir, mais les glycines prètes à fleurir démentent de telles velléités, l'époque où, enfant, j'accompagnais parfois ma grand-mère faire les courses à l'épicerie, car il n'y avait pas alors de supermarchés mais seulement quelques Prisunic disséminés dans les banlieues, où les grands ensembles ont poussé comme des champignons vénéneux là où il n'y avait autrefois que des maraichers ou des terrains vagues.

Je me suis ainsi souvenue de l'huile Lesieur, et des quatre petits losanges rouges de son étiquette sur la bouteille de verre qu'achetait ma grand-mère.

A l'époque, ça parait incroyable aujourd'hui, les gens n'avaient pas de frigos. Le premier qu'eurent mes parents était un mastodonte extrèmement lourd et qui fonctionnait au gaz. Les gens avaient alors des gardes-manger, c'est à dire des sortes de placards finement grillagés pour empècher les insectes de s'y introduire tout en permettant l'aération, dans la cuisine ou quelque lieu de la maison le plus au frais possible, à la cave par exemple. Ils avaient aussi des glacières, pesantes, ou l'on mettait un pain de glace qu'on changeait pratiquement tous les jours.

Ainsi était également équipée ma grand-mère, qui conservait ses provisions à la cave, où se trouvait le garde-manger. J'ai le souvenir d'hivers si rigoureux que l'huile se figeait en partie dans la bouteille. Il s'agissait d'huile d'arachide, personne alors n'utilisait l'huile d'olive, introuvable en région parisienne.

Depuis, je n'utilise plus que cette dernière pour les salades et les crudités qui me semblent insipides avec l'huile d'arachide, que je n'utilise plus que pour cuisiner.

Aussi l'idée d'une scarole froissée par de l'huile figée est une des images les plus tristes qui puissent me venir à l'idée. Et je ne sais par quelle curieuse association d'idée il me vient à l'esprit de ces littératures, y compris blogosphériques, qui me rappellent immanquablement de ces légumes d'une infinie tristesse, comme les navets par exemple, aspergés d'huile de sieur.

Pas vraiment une cuisine appétissante. Si vous y ajoutez les dégoulinantes tartines de confitures des bonnes mamans de la blogosphère toujours prètes à apporter leurs bons soins lénifiants aux vilains garnements qui s'écharpent, mieux encore en stygmatisant le vilain canard aux rudes manières pour s'apitoyer sur le sort du délicat poussin si sensible (si si je vous assure, je sais c'est sifflant mais c'est ainsi), vous avez le net sentiment de vous trouver un présence d'un plat d'autant moins ragoutant que le poussin est davantage un coquelet plus hargneux que tous les autres volatiles qu'il accuse de l'etre, et qu'à tout prendre, mieux vaut opter pour le canard.

On laissera donc la scarole et les navets en garniture au coquelet, figeant le tout en versant dessus l'huile du sieur, accompagné par les tartines des bonnes mamans. Pour le canard aux olives, je vous donnerai la recette une autre fois.


 
Ecrit par Lory, le Jeudi 29 Mars 2007, 20:58 dans la rubrique Au jour le jour.