En Italie tout
est basé sur la famille, les circuits familiaux, et par conséquent sur le rôle des femmes dans la famille, qui
est traditionnellement de la gérer et donc de gérer
l’économie domestique et tout ce qui s’y rapporte.
Le système d’assistance sociale est essentiellement basé sur la
famille par délégation, l’état brillant surtout par son absence. Manque de
structures pour les personnes âgées dépendantes, manque d’écoles maternelles,
crèches pratiquement inexistantes, horaires scolaires absurdes (de huit heures
à une heure, de sorte que les enfants mangent à deux heures, dès l’âge du
collège, il n’y a pas d’école l’après-midi). Et naturellement pas de garderies ni de centres aérés. Cela dépend
cependant des régions ; la mienne n’est pas la pire, c’est même
certainement une de celles où le plus d’efforts sont faits en ce sens, mais la seule
Région ne peut en tout suppléer à l’absence de l’Etat.
Aussi, tout est
“familiarisé”, ce qui signifie que tout l’édifice repose sur les épaules des
femmes, puisque l’homme est considéré être le pourvoyeur principal, traditionnellement exonéré (une "tradition" très persistante) du
travail domestique, et que le taux de chômage féminin est un des plus hauts
d’Europe ; il est donc difficile pour les femmes de se trouver un emploi.
Quand elles ont un,
elles se trouvent à devoir essentiellement compter sur l’aide de la
famille ; sœurs, tantes, grands-mères se transforment en autant de
baby-sitters. Se trouver loin de sa famille, ne pas bénéficier de l’aide
familiale est un handicap véritable, d’autant moins surmontable que les
structures sociales adéquates font défaut.
Je n’y étais pas
habituée, ou du moins pas à un tel point. Un engrenage, un cercle vicieux qui
se referme sur vous dès que vous avez un enfant.