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La reine des andouilles a trouvé la pierre philosophale
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Décidément, je ne changerai jamais, d’ailleurs ça tombe bien, je n’en ai aucune envie. Aller, je vais encore en cracher une, de scorie. Depuis le temps que le l’ai coincée dans le gosier, celle-là ! Ça finit par m’empêcher de respirer. Faut dire qu’elle se pose là. Maousse elle est, même si elle ne doit pas être plus grosse que moi. C’est une question de densité.  

 

Se dire athée, c’est vite dit et souvent pour faire court parce que nombre de gens prétendant l’être sont en réalité agnostiques, et quoi qu’il en soit la laïcité n’exclue pas la spiritualité.

 

Mais se dire athée et donner des leçons de spiritualité buddhistoïdo-newage, là ça tient essentiellement à la ringardise, terme qui résume autant l’esbroufe que l’ignorance. Il faut parcourir le site du Pharisien libéré pour se rendre compte de ce qu’est vraiment la spiritualité laïque, la rigueur intellectuelle et une profonde connaissance de l’histoire des religions passant les textes sacrés et leurs ambiguïtés au crible de la pensée humaniste et à la lumière de la Raison. Ou le blog d’Alithia pour comprendre ce que le scientisme (particulièrement dans sa version wikipédienne) est à l’épistémologie. N’étant pas philosophe, je ne me hasarderai pas sur ce terrain là.

 

Peut-être bien qu’en d’autres temps j’aurais pu être une femme chamane, et peut-être même le suis-je, parce qu’il se peut bien que j’ai hérité de mes grand-mères l’art des conteuses et leur côté visionnaire resurgi du fin fond des forêts celtiques, mais cela m’importe peu et je ne me hasarderai donc pas davantage sur le terrain métaphysique ; je préfère n’en retirer que le sens artistique et la poésie. Par ailleurs, si je ne me meurs pas d’amour pour mes semblables, je ne les méprise pas non plus ni ne les hais au point de leur soutirer du pognon en leur disant la bonne aventure, ce sont j’aurais tout à fait eu l’opportunité, la capacité, la connaissance des techniques divinatoires, et le look, pour le faire. J’ai préféré le cas échéant conseiller à mes frères humains et sœurs humaines d’aller voir un honnête psychiatre, ou tout simplement un bon médecin généraliste ou un bon avocat pour résoudre leurs problèmes (soit, il y a aussi des charlatans dans ces professions, mais quand même). Il faut être pragmatique pour ne pas perdre trop de temps en billevesées.

 

Pour avoir en vingt ans lu à peu près l’œuvre intégrale de Mircéa Eliade et de Carl Gustav Jung, je n’ai certes pas la prétention que l’âme humaine n’ait plus de secrets pour moi, mais je m’honore d’en retirer l’avantage de savoir faire la différence entre les billevesée et le bon sens, les connaissances véritables parce que vérifiables et les croyances, fussent-elles de bonne foi, ou pire, le charlatanisme qui est de la mauvaise foi érigée en système de croyance.

 

Aussi rien ne m’exaspère davantage que ce narcissisme imbécile qui ne sait pas se reconnaître ni s’évaluer comme tel avec l’auto-ironie et l’humour nécessaire pour le maîtriser et par là même atteindre une relative sagesse constituant une véritable connaissance vérifiable, mais au contraire se présente comme la détention de La Vérité, vérité pré-cuite avant congélation et prête à être réchauffée au micro-ondes, disponible sous vide au supermarché comme sur wikipédia entre autre, supermarché de la consommation du prêt-à-penser.

 

Mais ce n’est pas tant à wikipédia que je pense ici, parce que cette agence de la pensée morte parce que pré-cuite, et même pré-mâchée puisque moulinée, a cessé de m’intéresser depuis longtemps, même si elle attire incontestablement dans son orbite tout ce que l’irrationnel peut produire. A son sujet je sais à quoi m’en tenir.

 

Non, c’est aux gouroutes que je pense. A ces pseudo-féministes qui n’ont absolument aucune culture féministe (ni une grande culture tout-court d’ailleurs) sinon une vague connaissance du nom des femmes qui ont véritablement fait avancer la condition féminine, qui ont peut-être lu Simone de Beauvoir en version expurgée ou en diagonale, quelques articles sur les auteures féministes qui ont marqué leur époque, quelques best-sellers féminisants qui sont au féminisme ce que Katerina Kolosimo est à l’épistémologie.

 

Usant du sentimentalisme et de l’émotionnel pour asseoir leur pouvoir de princesse Barbie et élargir leur cercle de groupies telles les Altesses Sérénissimes, les grandes prêtresses d’une spiritualité confectionnée tant dans leur cuisine que dans leur alcôve de sorte que leur recette spirituelle a comme une odeur de graillon refroidi, elles vous servent les plus plates banalités comme la présidente de wikipédia vous sert sa pseudo-encyclopédie, comme une reine vous servirait du nectar et de l’ambroisie quand il s’agit d’une tambouille pré-cuite décongelée et re-réchauffée après trois jours au frigidaire.

 

Ah ben oui, la guerre c’est pas bien, c’est vilain. C’est vrai que pour l’aimer il ne faut vraiment pas être tout à fait normal. La violence c’est pas beau, d’ailleurs ce sont en grande majorité les femmes qui la subissent plus qu’elles n’en font subir. Et que je te colle la guerre des sexes à toutes les sauces, et que je te prêche le sexe comme panacée universelle comme le tantrisme en omelette saupoudrée d’une overdose d’essentialisme plus écoeurante qu’un excès de cannelle.

 

Dire que la reine des andouilles a trouvé la pierre philosophale est peut-être beaucoup dire ; il serait sans doutes plus exact de dire qu’elle a découvert le fil à couper le beurre.

 
Ecrit par Lory, le Vendredi 7 Décembre 2007, 00:02 dans la rubrique Scories.

Commentaires :

Pharisien Libéré
09-06-08 à 15:45

votre seigneurie est bien bonne :-)

Je lis :
Mais se dire athée et donner des leçons de spiritualité buddhistoïdo-newage, là ça tient essentiellement à la ringardise, terme qui résume autant l’esbroufe que l’ignorance. Il faut parcourir le site du Pharisien libéré pour se rendre compte de ce qu’est vraiment la spiritualité laïque, la rigueur intellectuelle et une profonde connaissance de l’histoire des religions passant les textes sacrés et leurs ambiguïtés au crible de la pensée humaniste et à la lumière de la Raison.
Votre seigneurie est bien bonne :-) et moi, j'en suis tout rouge.

Mais, si cela s'adresse à l'ensemble des articles de critique du bouquin de André Comte-Sponville, je voudrais signaler que je le trouve excellent dans l'ensemble malgré la foultitude de critiques de détails que je lui adresse. Par exemple, il fait comme s'il ne connaissait rien aux spiritualités orientales alors qu'il eut une période bouddhiste très féconde. Je me demande pourquoi ? Ensuite, il se réclame de l'athéisme tout en disant que la seule position philosophique tenable est l'agnosticisme (celui qui dit "je ne sais pas"). L'ensemble des positions qu'il développe est tout à fait cohérent avec un "catholicisme agnostique" et avec l'enseignement qu'il reçut de son aumonier Maurice Bellet. D'ailleurs quand Comte-Sponville dit "Christianisme" il faut entendre "catholcisme" car nombre des critiques qu'il donne du christianisme ne fonctionnent que s'il sagit du catholicisme contemporain majoritaire.

Et puis je m'en voudrais d'enduire vos lecteurs avec une grosse couche d'erreur. moi, je me revendique de la spiritualité de .... Ferdinand Buisson. si l'on peut compter le fondateur de la ligue des droits de l'homme parmi les accoucheurs de la laïcité, il fau rappeler qu'il fut pasteur protestant avant de racccrocher la toge pour devenir homme politique. Je me revendique donc d'une éducation protestante.

Merci encore pour votre appréciation. Je vais continuer de faire de mon mieux pour la mériter.

 
lorycalque
lorycalque
09-06-08 à 19:23

Quel honneur!

Votre visite m'honore!

Non, ce n'était pas du bouquin de André Comte-Sponville que je parlais, je suis beaucoup plus terre-à-terre...

Mais il est vrai que je trouve votre blog très intéressant et qu'on y apprend infiniment plus de choses, documentées et sourcées, écrit avec clarté et simplicité, que dans la vaseuse prose bouddhistoidale newagisante de certain-es s'érigeant en sages.