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Le tragique et l'angoisse
--> horizon du deuxième sexe

C’est comme ça. Un peu comme il y a le chagrin et la pitié. A l’horizon du deuxième sexe, je ne vois rien d’autre que le tragique et l'angoisse, et je finis par penser que des siècles passeront avant que la condition féminine véritablement ne change, que l’humanité finira par disparaître avant que rien n’ait changé.


Tant de choses changeront sans doutes, les techniques, le climat, la géographie, le sort des femmes sans doute s’améliorera ici pour précipiter ailleurs. Peut-être un petit mieux général finira-t-il par advenir pour l’ensemble d’entre elles dans la perspective la plus optimiste, peut-être que dans un millénaire elles cesseront d’être violées et lapidées, physiquement du moins (il y a tant de moyens sophistiqués pour le faire autrement), par des crétins infâmes tenant plus de la bête que de l’Homme. Mais elles resteront des citoyennes de seconde catégorie.

Le tragique et l’angoisse de la condition féminine est le mal qui me ronge, la misogynie, l’antiféminisme, le sexisme, le dénigrement dont fait l’objet le deuxième sexe, le déni perpétuel et systématique de la parole féminine quant à sa condition (on accorde davantage de crédit à la parole des enfants, surtout s’ils sont de sexe masculin, c’est dire si l’on en accorde peu à celle des femmes) ; tout ce qui constitue le patriarcat a déjà broyé et laminé ma vie.

J’ai guéri d’un cancer, mais je ne me suis jamais remise de l’oppression patriarcale, je ne m’en remettrai jamais. Non que j’ai eu à pâtir plus que tant d’autres, et même certainement beaucoup moins. Mais cette oppression, quotidienne, vous use et finit par avoir votre peau. Non, je ne m’allierai pas à l'ordre patriarcal, même de gauche, au nom du bien commun. Non, je ne ferai pas passer les autres discriminations avant celle qui afflige les femmes. Cela n’en vaut pas la peine, le jeu n’en vaut pas la chandelle, parce qu’il est truqué d’avance, et les femmes y sont les éternelles perdantes.

 
Ecrit par Lory, le Jeudi 30 Août 2007, 23:03 dans la rubrique Femmes & Féminisme.

Commentaires :

Dandi
31-08-07 à 02:23


Le mal qui nous ronge oui. Je souffre de cette aberration depuis mon plus jeune age, consciente très tôt de ne pas être née du bon côté ... le deuxième sexe, le sexe faible... Je refuse d'admettre que je devrai me dire au terme de ma vie, que la condition féminine n'a pas vécu sa révolution. je vis avec l'impérieux besoin de lutter contre ce racisme fondateur de tous les autres , ce régime patriarcal organisateur de tout autre mode de hiérarchisation, discrimination. L'injustice suprême enfin, qui régit, sans perspective alternative, ma vie de femme.

Une souffrance quotidienne, nous devons vivre avec, notre parole est déniée, moquée,ecrasée... et cela même parmi ceux qui se réclament des plus à gauche, là où la lutte féministe devrait être traitée comme une priorité politique, la voilà relayée à une question subalterne, la condition féminine considérée comme un particularisme... Comment ne pas avoir envie d'hurler? Bien-sûr, les mieux intentionnés nous inciteront  , pour le bien de notre cause, à réprimer au plus vite l'expression de notre colère, ne parlons pas trop fort, restons dignes face à l'adversité (soumises?!)

"tout ce qui constitue le patriarcat a déjà broyé et laminé ma vie"

j'ai tellement de colère, comment l'apaiser? me résigner? relativiser et subir?...

La blessure est là, profonde et douloureuse , je n' peux rien faire contre elle, elle est constitutive de mon état sexué.

Merci Lory pour ces mots. Rien lu de plus près de ce que je ressens. Je me permets cette fois encore de vous emporter sur l'archipel...Une nécéssité!


 
lorycalque
lorycalque
31-08-07 à 12:52

Re:

Hum, j'ai corrigé quelques fautes d'orthographe qui m'avaient échappé dans l'émotion...!

Ton commentaire est tout à fait juste et pertinent, je pense que c'est ce qui ressentla majorité des femmes si elles ont l'honneté de le reconnaitre.