C’est le pays où les salaires et les retraites sont les plus bas d’Europe, où le RMI n’existe pas, où les allocations familiales sont absolument ridicules, mais où députés et sénateurs sont les mieux payés d’Europe, dans l’absolu. Ce « métier » apparaît comme le plus rentable d’Italie, sans compter les innombrables privilèges qui vont avec, un véritable pactole. Pour donner un ordre d’idée, le parc des voitures de fonction (berlines hyper-luxe diesel, sièges de cuir, navigateur etc...) se monte à 574 000 véhicules. Il y en a 150 000 aux USA et 60 000 en France. Depuis son arrivée au Pouvoir, Romano Prodi à décidé de réduire ces dépenses pour faire des économies ; il est vrai que dans un pays aux prises avec de multiples problèmes, ces luxueuses sinécures parlementaires et sénatoriales passent mal.
Parmi les problèmes de l’Italie, en dehors du chômage, celui du logement n’est pas des moindres. Si le logement social est un problème sensible en France, c’est bien pire en Italie, c’est d’ailleurs la raison principale de la basse natalité : la difficulté d’accès au logement pour les jeunes couples. L’Italie qui, en ce domaine comme dans d’autres, se heurte à un problème inconnu ailleurs : près d'un quart du patrimoine immobilier (institutions et écoles comprises) de l’Italie, 23%, appartient à l’Eglise. On considère que dans la seule ville de Rome, 4 à 5 logements sur 10 appartiennent au Vatican. Il s’agit pour la plupart de logements provenant de legs et de dons, situés dans des quartiers autrefois populaires, et servant à la charité.
Mais dans les années 80, ces quartiers, comme le Trastevere, centraux, ont été réhabilités et la spéculation est allée bon train. Les pauvres ont donc été délogés et non relogés dans ces quartiers où les appartements ont été loués ou vendus à qui en avait les moyens. Le Vatican s’est mis au goût du jour et, ses couvents et monastères, désaffectés faute de vocations, ont été transformés en autant d’hôtels de luxe, gérés par le managment ecclésiastique. L’Eglise ne paye pas d’impôts sur le revenu, et perçoit par le biais du Concordat 8/1000 (huit pour mille) de la recette totale des impôts du pays.
On imagine les sommes colossales que cela représente ; le Vatican est d’ailleurs une des plus grandes puissances financières du monde.
Je me souviens d’un dossier du Canard enchaîné paru il y a une vingtaine d’années, « Le Vatican clé en main », qui retraçait les rapports entre l’I.O.R (la banque du Vatican), mafia et politique. Certains protagonistes gênant ont été « écartés » depuis, comme Monseigneur Marcinkus, et d’autres protagonistes, comme Michele Sindona, ne sont plus là pour en parler… Quoi qu’il en soit, on peut raisonnablement douter que les choses aient beaucoup changé.
Mais que fait le Vatican de ses immenses richesses ? Il faudrait être spécialiste de la question, comme le Canard enchaîné, pour le dire ! « Acheter » des gouvernements ça et là de par le monde, sans doutes, où rémunérer des « membres influents » ! Afin de combattre le PACS et le droit des femmes à l’avortement. L’Eglise dépense certainement beaucoup plus d’argent pour combattre ce dernier que pour aider les mères célibataires et leurs enfants, ont peut y mettre sa main au feu de l’enfer ! Quant à la stigmatisation, elle est gratuite dans les homélies (enfin gratuites… un salaire de curé équivaut bien à un SMIC + le logement et la voiture de fonction -modèle de base- !).
Vous avez dit charité ?!