Pour mémoire...
--> Le sexisme est le premier des racismes et la première des colonisations
Tandis qu'un grossier personnage me donne des leçons de bonté envers les "pauv'zautres" avec la douceur d'un pitbull, il me revient en mémoire une anecdote qui illustre assez bien ce genre d'individu paternaliste et sexiste.
Il y a plus d'une dizaine d'années, on prenait alors le train de nuit, solution la moins onéreuse pour aller à Paris. J'étais donc sur le quai avec mon grillon de cinq ans alors, mon sac et ma grosse valise. J'eus de la chance ou presque, me trouvant pour une fois juste devant la porte de mon wagon sans devoir courir pour le chercher, le train ne s'arrêtant en gare que dix minutes.
J'avais donc fait monter mon grillon et juché le sac, et je m'apprêtais à en faire autant avec la valise quand un type me bouscula sans ménagement pour faire monter sa femme, une belle mulâtre de bien dix ans de moins que moi et sa fille, une jolie sauterelle de l'âge de mon grillon, et leurs bagages. Ne me jeta pas un regard et me laissa me dépatouiller avec ma valoche, repoussant du pied le sac juché sur la plate-forme qui entravait le passage de sa sainte famille.
Le hasard fait parfois mal les choses, il se trouva que sa femme et sa fille étaient dans le même compartiment que moi. Il se trouva également qu'il avait installé sa sauterelle sur la couchette du bas et que le malencontreux hasard voulait que précisément les deux couchettes du bas étaient les miennes. Et il avait glissé leurs bagages sous les couchettes du bas, me contraignant à hisser la mienne dans le porte-bagage (ce dont j'étais bien incapable seule) ou donc de la laisser par terre derrière l'échelle. Il ne se proposa pas davantage de m'aider.
A vrai dire, j'avais demandé une couchette en bas et une au milieu, mais je n'avais pas eu de choix. A vrai dire également je déteste les couchettes du bas, mais j'avais décidé d'être intraitable, quitte à dormir en bas. Je lui fis donc observer que les deux couchettes du bas m'étais réservées et le priai d'ôter la valise de dessous ma place pour la mettre dans le porte-bagage afin que je puisse mettre la mienne. Il me répondit que je n'avais qu'à m'installer dans la couchette du milieu. Je luis répondis qu'il n'en était pas question et que j'aurais fait venir le contrôleur pour régler la question. Il me jeta un regard haineux avant de redescendre car le train allait partir. Sa femme ne broncha pas, baissant les yeux, elle avait l'air timide et il était d'ailleurs plus vieux qu'elle (mon âge), il était clair qu'elle avait l'habitude de lui obéir au doigt et à l'œil.
Une fois le train parti, je lui dis qu'elle pouvait laisser sa sauterelle en bas, elle me remercia en souriant gentiment, et tout le monde dormit du sommeil du juste jusqu'à Paris.
Ils sont si nombreux ceux qui vont "s'acheter" à bon compte une épouse docile (la perspective de la citoyenneté et la possibilité d'échapper à la misère pousse sans doute à la docilité) à l'autre bout de la terre parce qu'une occidentale ne supporterait jamais les prétentions de ce genre d'individu. Et puis cela leur laisse la possibilité de donner dans l'antiracisme à bon compte.
Ça leur évite surtout de se rappeler que le sexisme est le premier des racismes et la première des colonisations.
Il y a plus d'une dizaine d'années, on prenait alors le train de nuit, solution la moins onéreuse pour aller à Paris. J'étais donc sur le quai avec mon grillon de cinq ans alors, mon sac et ma grosse valise. J'eus de la chance ou presque, me trouvant pour une fois juste devant la porte de mon wagon sans devoir courir pour le chercher, le train ne s'arrêtant en gare que dix minutes.
J'avais donc fait monter mon grillon et juché le sac, et je m'apprêtais à en faire autant avec la valise quand un type me bouscula sans ménagement pour faire monter sa femme, une belle mulâtre de bien dix ans de moins que moi et sa fille, une jolie sauterelle de l'âge de mon grillon, et leurs bagages. Ne me jeta pas un regard et me laissa me dépatouiller avec ma valoche, repoussant du pied le sac juché sur la plate-forme qui entravait le passage de sa sainte famille.
Le hasard fait parfois mal les choses, il se trouva que sa femme et sa fille étaient dans le même compartiment que moi. Il se trouva également qu'il avait installé sa sauterelle sur la couchette du bas et que le malencontreux hasard voulait que précisément les deux couchettes du bas étaient les miennes. Et il avait glissé leurs bagages sous les couchettes du bas, me contraignant à hisser la mienne dans le porte-bagage (ce dont j'étais bien incapable seule) ou donc de la laisser par terre derrière l'échelle. Il ne se proposa pas davantage de m'aider.
A vrai dire, j'avais demandé une couchette en bas et une au milieu, mais je n'avais pas eu de choix. A vrai dire également je déteste les couchettes du bas, mais j'avais décidé d'être intraitable, quitte à dormir en bas. Je lui fis donc observer que les deux couchettes du bas m'étais réservées et le priai d'ôter la valise de dessous ma place pour la mettre dans le porte-bagage afin que je puisse mettre la mienne. Il me répondit que je n'avais qu'à m'installer dans la couchette du milieu. Je luis répondis qu'il n'en était pas question et que j'aurais fait venir le contrôleur pour régler la question. Il me jeta un regard haineux avant de redescendre car le train allait partir. Sa femme ne broncha pas, baissant les yeux, elle avait l'air timide et il était d'ailleurs plus vieux qu'elle (mon âge), il était clair qu'elle avait l'habitude de lui obéir au doigt et à l'œil.
Une fois le train parti, je lui dis qu'elle pouvait laisser sa sauterelle en bas, elle me remercia en souriant gentiment, et tout le monde dormit du sommeil du juste jusqu'à Paris.
Ils sont si nombreux ceux qui vont "s'acheter" à bon compte une épouse docile (la perspective de la citoyenneté et la possibilité d'échapper à la misère pousse sans doute à la docilité) à l'autre bout de la terre parce qu'une occidentale ne supporterait jamais les prétentions de ce genre d'individu. Et puis cela leur laisse la possibilité de donner dans l'antiracisme à bon compte.
Ça leur évite surtout de se rappeler que le sexisme est le premier des racismes et la première des colonisations.
Ecrit par Lory, le Dimanche 24 Août 2008, 12:57 dans la rubrique Au jour le jour.
Commentaires :
stupidchick
BRAVO
je t'adore Lory. J'adore cet article.