Tandis qu’en
Italie vont avoir lieu la semaine prochaine les élections les plus machistes
qu’il y ait eu depuis longtemps, et que l’offensive vaticane gagne du terrain
parce que l’Eglise ne supporte pas que, dans le pays où elle siège, elle soit
bafouée par une loi permettant encore l’avortement au compte-goutte alors
qu’elle réussit à l’interdire ainsi que la contraception dans la majeure partie
des pays où elle est la religion majoritaire, et que le droit à la
contraception lui-même est de plus en plus remis en question en Italie par tous
les partis de droite et même par certains dans le centre dit de gauche, la
situation des femmes devient de plus en plus difficile. Voici ce que dit
textuellement ici une féministe italienne :
Le contrôle sur
les corps féminins garantit à l’Eglise de nouveaux enfants à baptiser et donc
un nombre de chrétiens, en l’occurrence catholiques, supérieur à celui des
musulmans.
Le pouvoir de
l’Eglise se base sur ces chiffres : pas de fidèles, pas de pouvoir.
Le contrôle des
corps féminins permet aussi une autre forme de contrôle social : si les
femmes sont au foyer et remplissent la fonction qui leur y est dévolue,
résignées et fatiguées mais sans se plaindre, et font des enfants, la structure
sociale qui se base sur cela fonctionne ; sinon, les hommes ne sauraient
pas comment faire.
Les femmes
deviennent effectivement toujours plus précaires, il n’y a pas de boulot pour
elles, et s’il y en a, elles sont moins payées que les hommes, de sorte
qu’elles ne parviennent pas à vivre, à se payer un loyer.
La loi nous fait
revenir au temps où nous devions dépendre des hommes pour survivre…
Alors que si nous
faisions grève, le monde s’arrêterait, et c’est de cela qu’ils ont peur. Plus
nous sommes autonomes et plus ils doivent assumer leurs responsabilités. Notre
esclavage est le plus grand de tous et ils ne nous laisserons jamais nous en
affranchir impunément.
Alors qu’on sait
très bien que la natalité ne dépend pas de l’interdiction de l’avortement
puisqu’elles y recourent quand même clandestinement au péril de leur vie, mais
de l’entrée des femmes dans le monde du travail au contraire, produisant un
mieux-être familial ainsi qu’un rôle positif dans l’économie, et de la présence
et du bon fonctionnement de services sociaux gratuits comme les crèches et les
écoles maternelles. L’Eglise, comme l’islam, a donc tout intérêt à asservir les
femmes : main d’œuvre sociale gratuite à la disposition du pouvoir
masculin. S'il y a un terrain sur lequel ces deux pouvoirs réactionnaires trouveront toujours un accord, c'est bien celui là: la paix sociale sur la peau des femmes.
Commentaires :
tu as raison mais quelle tristesse !
cette phrase montre que finalement tout est simple, je me dis + j'avance et + en fait les choses sont simples (ou le deviennent), sont terre à terre. C'est exactement comme quand Dworkin parle de la prostitution en disant que ce sont des bouches, vagins, anus pénétrés de multiples fois.
Je veux dire là il s'agit tout bonnement de femmes dont on exploite la force de travail gratuitement.
Mais pourquoi cette simplicité ne nous saute t-elle pas au visage ? je veux bien les femmes épuisées et non éduquées, battues ... mais toutes celles qui ont échappé ou ne sont plus dans ces horreurs, ...
il doit bien y avoir une clé pour avancer nos droits (mais où et comment ?) ...