J’ai rendez-vous
à l’hôpital aujourd’hui en fin d’après-midi pour une mammographie. Un examen
nécessaire, et désagréable. Douloureux non, encore que. Il y a seulement
quelques années le délai était de 15 jours 3 semaines d’attente. Maintenant il
faut 3 mois. Décidément rien ne s’arrange. J’ai donc réservé ce jour depuis
longtemps et j’ai dû sacrifier un tour qui tombait justement ce jour là, sinon
tout serait encore renvoyé aux calendes grecques et ce n’est pas tellement le
genre de chose que je peux me permettre de prendre à la légère avec ce qui
m’est arrivé il y a dix ans. Enfin j’ai un autre tour prévu en fin de
semaine ; espérons qu’il ne sautera pas comme le précédent.
Les gens du
cabanon me harcèlent, menés par une espèce de harpie venimeuse pas piquée des
hannetons, et j’ai fermé les commentaires. De toutes façons, le web me fatigue
et me dessèche. Et puis j’ai envie de me remettre à peindre ; l’aquarelle
me manque. J’ai envie de sentir l’eau teintée au bout du pinceau, et ce plaisir
des lavis et de leur fraîcheur aquatique, j’aime cette exécution rapide et
précise que l’aquarelle requiert. Avec elle, on ne peut pas tricher. On ne peut
pas corriger, où très difficilement. Enfin je pense que c’est une des rares
choses qui peut m’aider à cesser de fumer. En me plongeant dans ce que je fais,
tout au plus je peux écouter de la musique, et chasser tout le reste de mon
esprit à part ce qui m’occupe dans la réalisation d’un travail.
Une bise à toutes.
* Il y a des jours où j'exagère.
Commentaires :
Re: Fare la gatta morta
J'aime bien te lire, j'espère que tu ne vas pas partir complètement. Un blog féministe qui s'éteint, c'est une petite victoire pour l'autre camp. En même temps, c'est facile à dire pour moi : je ne tiens pas de blog, je n'ai donc pas à encaisser ne serait-ce que le dixième des agressions que tu reçois. Je comprends qu'on puisse avoir envie de souffler.
J'espère que les résultats que tu attendais sont bons. L'arrêt du tabac, c'est dur vu d'avant. Vu d'après, on ne comprend même pas comment on a pu claquer tant de pognon et risquer sa peau pour un truc si dérisoire, inutile et qui sent pas bon :-)
Quoique, je me surprends parfois à respirer bien fort derrière une personne qui fume, pour capter un peu de fumée, 6 ou 7 ans après.
Re: Fare la gatta morta
Sinon ça va. Mon problème désormais c'est le tabac.
On dirait que les résultats de ta mammographie ont été bons (je suppose que s'ils avaient été mauvais, tu en aurais dit quelque chose, non ?) et, ma foi, ça me fait très plaisir pour toi.
J'aime bien tout ce texte, notamment parce que je te trouve extrêmement émouvante quand tu parles de ton corps et de ton désir avec des mots très simples, directs et justes. D'une certaine manière, c'est tout aussi touchant, simple, direct et juste quand tu parles de ton envie de revenir à l'aquarelle.
Pour une fois, je suis assez d'accord avec Yio quand elle t'exhorte à ne pas fermer ton blogue. Non pas tant parce que ce serait une défaite pour le féminisme (là, je me suis demandé si elle blaguait !) que parce qe ce serait une défaite pour toi. Si tu choisis de l'arrêter parce que tu n'as plus rien à y dire et que le web [te] dessèche (comme tu dis), soit. Mais je ne crois pourtant pas que ce soit le cas. Ce blogue, c'est aussi un peu toi, avec ce que tu as de pire (selon moi) et de meilleur (toujours selon moi). Au total, et du point de vue personnel, ça ne manque pas d'intérêt.
Emotivement parlant...
C'est gentil de ta part d'avoir laissé ton costume de sheriff chez toi et de passer en civil; ça me rassure (relativement) sur tes intentions. Je te remercie de ton intéret pour ma santé; ça me change agréablement de tous ceux qui me souhaitent mille morts.
Non je ne pense pas du tout que Yio plaisantait. Mon blog n'est pas uniquement consacré au féminisme, il comporte une rubrique qui lui est entièrement consacré, et le thème principal est le féminisme. D'ailleurs, c'est écrit à l'entrée et ça lève toute équivoque: "Le féminisme n'a jamais tué personne, mais le machisme tue tous les jours". Et il est vrai que les blogs féministes sont assez peu nombreux sur le web; quand il en disparait un, c'est triste pour toutes.
Le fait est que, mes connaissances informatiques étant limitées, je ne peux pas faire ce que je veux, ça me parait compliqué et comme ça prend du temps, j'en ai un peu marre. D'un autre coté j'aime écrire et j'aurais du mal à m'en passer. J'avais pensé déménager, mais ça me parait techniquement hors de ma portée; je ne suis donc pas très satisfaite. En plus j'ai un problème d'imprimante et de scanner, ce qui me rend maussade.
Merci de ton appréciation de ce texte. C'est vrai que le désir des corps, ça cause toujours une certaine émotion... C'était pourtant pas une page sur laquelle je pensais te trouver. Je ne pensais d'ailleurs trouver personne de ta cabane, vu qu'en principe c'était paramètré pour que vous restiez à la porte. J'ai du me planter quelque part, mais comme je disais plus haut, je n'ai pas de compétences particulières en informatique. Parce qu'à part sur les sujets d'actualités, il t'arrive d'avoir des émotions?
Pour lever les ambiguïtés, quand je disais que j'ai cru que Yio blaguait, ça se référait au fait que je ne crois pas que le féminisme soit si fragile qu'il ne puisse supporter la disparition d'un blogue. D'une manière générale, je crois que ce que nous écrivons (ici ou ailleurs) demeure tout de même assez confidentiel pour que le sort du monde ne se trouve pas vraiment changé par notre présence ou notre absence. Non ?
En revanche, que toi, tu trouves un lieu d'expression, voilà qui revêt une véritable importance, notamment et d'abord pour toi. (Sans compter qu'il prend un tour surprenant, ton blogue : qui aurait cru que nous en viendrions à nous écrire avec une relative complicité ? Tu aurais parié là-dessus, toi ? Moi pas.)
Pour ce qui concerne tes connaissances informatiques, je ne peux guère que compatir : je soupçonne que les miennes sont encore plus chétives que les tiennes. Je te laisse donc trouver un réparateur plus compétent que moi, mais je te redis que, comme visiteur, ça m'emmerderait que tu fermes ton blogue.
Je me demande bien ce qui a pu te faire croire que je ne viendrais pas lire ce texte. Il me semble que tu devrais avoir compris que je te lis plutôt attentivement. Et quant à la question de l'exclusion des cabanistes, elle ne vaut pas pour moi : je suis inscrit. Tu ne le savais pas ?
Passons à ta dernière question, la plus importante.
Oui, bien sûr qu'il m'arrive de ressentir des émotions, et pas qu'un peu même (encore heureux !). A vrai dire, ce serait même plutôt sur les questions d'actualité que j'en ressens (ou que je m'efforce d'en ressentir) le moins : je trouve que, dans ce domaine, elles ont tendance à obscurcir le jugement.
Des émotions avec des livres, des musiques, des odeurs, des paysages, de la cuisine... Avec la vie, simplement. Que crois-tu, Lory ? Nous ne sommes pas si différents. Et justement, les émotions les plus fortes et les plus riches que je ressens sont celles qui ont trait au désir et au plaisir des femmes. C'est sûr qu'il entre une bonne part... disons d'hédonisme là-dedans, mais cette stupéfaction-là que j'éprouve, je ne connais rien qui en approche.
Ah, et puis j'allais oublier : dans les plaisirs que je ne lâcherais pour rien (ou pour quasi rien), il y a le plaisir de fumer. C'est te dire si j'aurai du mal à t'encourager sur la voie de l'abstinence tabagique !
Re:
Oui, j'ai bien compris que tu lisais mon blog, et donc ce texte aussi bien que les autres. Mais comme il se termine par "une bise à toutes", je supposais que tu ne te serais pas senti concerné, n'étant ni de sexe ni de genre féminin, à ce qu'il paraitrait. DONC, j'ai été plutot surprise que tu me donnes ton opinion sur la question. J'aurais plutot supposé que tu t'en serais abstenu...
Mais qu'à cela ne tienne. Dommage que tu aies cru bon d'en rajouter une couche en venant me parler de cigarettes. Je préférais ton post quand il s'arrétait à la stupéfaction due à la part d'hédonisme, ce qui est tout de meme plus agréable à lire que l'idée d'abstinence.
lorycalque
Fare la gatta morta