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Rêvons prosaïquement

Quand je me serai requinquée (si je me requinque un jour), et que j’en aurai les moyens, je mettrai mon plan à exécution.

 

A savoir que je diviserai la maison en deux et que le co-propriétaire fera un peu ce qu’il veut de sa portion et moi de la mienne.

 

D’abords, la salle de bain deviendra cuisine et je ferai aménager une véranda devant, qui servira de salle à manger-terrasse qui donnera elle-même sur ma portion de jardin. Je ferai aménager une petite salle de bain dans une chambre, et l’autre deviendra salon ; j’y ouvrirai une porte-fenêtre à la place de la fenêtre qui donnera sur le jardin également.

 

Ça ne me coûtera pas une fortune parce que ce ne sont pas de gros travaux, d’autant que, lorsque j’avais déjà fait faire des travaux d’aménagements, j’avais déjà prévu la disposition de l’aduction d’eau et autres raccords de tuyauterie et d’écoulement des eaux usées pour des travaux futurs. C’est un travail de longue haleine.

 

Travaux que j’aurais déjà fait faire si le co-propriétaire avait eu un tant soit peu de jugeotte, mais j’ai dû me rendre à l’évidence qu’il en est dépourvu totalement. Il a préféré acheter (s’acheter) une voiture neuve quand il hérita d’une vieille tante sans enfants. Une voiture neuve ! La chose la plus idiote qu’on pouvait s’imaginer ! Mais pour quoi faire, grands dieux, puisque nous vivons si chichement que nous n’allons jamais nulle part, et que si nous partons il convient de prendre l’avion en basse saison ! D’ailleurs la mienne faisait très bien l’affaire pour les petits déplacements que nous avons à faire dans la région, d’autant qu’il a une vespa, et moi mon vélo, pour faire les courses alentours. Non, il lui a fallu cette berline ! Comme les petits garçons qui veulent une petite voiture, sauf que celle-là est grandeur nature. Je n’ai pas décoléré pendant des mois, et j’ai fini par me faire une raison, et par comprendre qu’avec lui il n’y avait décidément rien à faire, qu’on regarde la chose sous n’importe quel angle.

 

Non seulement avec ce qu’il a dilapidé, on aurait largement pu faire les petits travaux que j’avais en prévision en s’arrangeant avec les maçons sur les modalités diverses du projet en question, mais on aurait eu de quoi faire le nécessaire pour s’équiper d’un puits artésien (enfin un genre), et de cesser l’abonnement avec la compagnie des eaux qui coûtent un prix exorbitant depuis les privatisations, enfin depuis que ce n’est plus géré par les municipalités. Il aurait peut-être même été possible de mettre un panneau solaire sur le toit, enfin une installation garantissant l’eau chaude, en prenant un petit prêt bancaire, que nous n’aurions pas eu trop de mal à rembourser à l’époque. Et nous aurions pu louer l’autre petit appartement l’été aux estivants, et l’hiver aux gens en transfert, il y en a toujours momentanément, ce qui nous aurait fait un revenu supplémentaire (rembourser le fido bancaire par exemple les premiers temps, puis ç’aurait été tout bénef après) qui nous aurait permis de continuer à vivre chichement mais sans trop de soucis en économisant sur l'eau et l'énergie.

 

C’est à partir de là que j’ai commencé à penser que j’allais attendre que mon fils grandisse encore un peu, et que je n’aurai pas tardé à mettre les voiles.

Ecrit par Lory, le Mercredi 24 Octobre 2007, 18:42 dans la rubrique Au jour le jour.