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Tandis que la crise secoue l'empire...
--> on entend bêler les ouailles dans le lointain.
Tandis que la crise secoue l'empire, dont les gurus de l'altergauche du web nous promettent la fin imminente avec ferveur en nous concoctant des recettes salvatrices, on entend dans les lointains les bêlements et lamentations de leurs ouailles indignées par les méfaits du dit empire, persuadées qu'elles sont, les ouailles, d'être dans le Beau et le Juste de la Vraie Voie Véritable du paradis altermondialiste.

Un paradis où tout le monde il sera bon sinon beau et tout le monde il sera gentil dans la joie et la bonne humeur fraternelle de la décroissance après le cataclysme.

Les recettes sont multiples autant qu'originales sinon toujours novatrices. Par exemple, on trouve l'anar de service qui propose d'en revenir à Proudhon. Certes chez les alterchoses, la décroissance est à l'ordre du jour sauf, curieusement, en ce qui concerne la natalité. L'idée qu'il y a déjà 94 habitants en France au kilomètre carré et qu'un kilomètre carré est tout de même une surface limitée n'a pas l'air de les effleurer. Et puis enfin la révolution c'est bien à condition que les femmes restent à leur place.

D'autres vous prônent l'autarcie, rien de moins. L'autarcie avec déjà 94 habitants au kilomètre carré, ça n'est pas évident, et ça le serait encore moins si la population doit doubler en une ou deux générations. Et puis enfin l'autarcie chez des gens qui vous parlent d'ouverture aux zautres à longueur d'année, ça laisse tout de même perplexe. L'autarcie bovésienne avec les accents de Proudhon, ça ne m'inspire sincèrement pas tellement plus que l'empire.

Donc enfin seuls survivront après l'imminent cataclysme les bons et les justes altermondialistes qui auront tout prévu avant grâce à leurs gurus et à leurs recettes décroissantes sauf pour la natalité selon l'autarcie et Proudhon. Bref un paradis dans lequel je ne suis pas certaine d'avoir envie de me retrouver.

D'autant que dès qu'on parle de féminisme, vous les voyez rappliquer la bouche en cœur, les ouailles des gurus et autres bonzesses, pour vous dire avec maternalisme que le féminisme c'est très bien mais qu'il faut être équitable et tout mettre sur le même plan. Pas question par exemple de dire un mot de travers de l'islam, surtout si on ne s'empresse pas de critiquer immédiatement dans la même proportion mais plutôt davantage le catholicisme. D'ailleurs c'est un paradis avec beaucoup de voiles que le leur, ce qui ne serait pas pour déplaire à Proudhon.

Tout ça m'amuse d'autant plus que gurus et bonzesses allant prêchant n'ont à l'évidence pas trop de problèmes de fin de mois et qu'ils peuvent se permettre de prêcher tant qu'un salaire ou une retraite tout de même confortable ou les laissant pour le moins à l'abri du besoin leur tombe en fin de mois; s'ils devaient véritablement se mettre à appliquer leurs principes, je gage qu'ils auraient quelques difficultés parce qu'ils ignorent que la terre est basse, et je ne suis pas certaine qu'ils auraient tous la capacité de faire pousser un carré de salade.

C'est curieux comme on flaire dans leurs discours, particulièrement ceux des bonzesses, comme un vieux relent de catholicisme mal digéré, à défaut de parler d'un vague antisémitisme comme un fumet lointain. Il y a fort à parier qu'il y avait dans leur famille quelque grand-père gendarme, ou péquenot vivant en autarcie sous le gouvernement de Vichy, une tante bonne-sœur, une enfance dans une école catho et des messes le dimanche. J'ai comme un sixième sens, pour ce genre de chose.

Je me souviens de ce que disaient ma mère et ma grand-mère quand elles parlaient des années de la guerre. Mon arrière-grand-mère qui avait alors une soixantaine d'années vivait seule à la campagne avec ses six petits-enfants dont les âges allaient d'un bébé de six mois à quinze ans, parisiens mal vus par les braves péquenots qui vendaient cher leurs œufs et leurs lapins, leur lait et leur beurre aux gens qui fuyaient vers le sud sans savoir où durant l'exode. Jusqu'aux verres d'eau ils faisaient payer... ma mère s'en souvient. Ma mère qui se vengeait en se payant le luxe d'être la première de la classe avec un an d'avance, ce qui en remontrait tout de même aux filles de péquenaudes mal atiffées; ma grand-tante n'était pas bonne-sœur, elle était couturière et réussissait le tour de force d'habiller toute la famille avec élégance malgré la pénurie et la misère.

Les ouailles bêlantes indignées devant la misère du monde n'ont probablement pas idée de ce que puissent être la misère et la faim que leurs familles n'ont sans doute pas connue malgré les restrictions.

J'ai désormais vécu plus qu'il ne me reste à vivre, et de la crise, je m'en fous. Je n'ai pas grand chose à perdre sinon les 488 €/mois de retraite qui m'attendent dans six ans, et si vraiment le cataclysme arrive, ça ne changera pas grand chose pour moi. J'y survivrai certainement, d'autant que j'ai la capacité de faire pousser un carré de patates dans mon jardin. Pour le moment j'ai des roses et des arbres fruitiers, et tant que le cataclysme n'est pas advenu, pas la peine d'enlever les plantes d'ornement.

Je leur filerai même un verre d'eau gratis, aux bonzesses, le cas échéant. Avec mon mépris en prime, gratis également.
 

Ecrit par Lory, le Dimanche 12 Octobre 2008, 14:08 dans la rubrique Scories.