Fadela Amara est une femme que je trouvais sympathique, et pour laquelle j’avais de l’estime. Si tous ceux qui sont passés du côté de Sarkozy m’ont laissée indifférente en ce que soit je m’y attendais, soit j’ai trouvé leur ralliement naturel et conforme à ce qu’ils sont, je ne m’y attendais pas pour Fadela Amara et j’en ai été d’autant plus déçue.

Je crois qu’elle fait « fausse route ». Que si elle a pensé pouvoir faire quelque chose dans le domaine qui lui tient à cœur, elle n’aura pas les moyens de faire la politique qu’elle souhaiterait. Si encore elle avait accepté la proposition de l’habile Sarkozy, j’aurais été déçue sans lui en tenir rigueur, mettant son erreur sur le compte, compréhensible, de son manque de culture politique et de son inexpérience. Mais accepter de se retrouver sous la Boutin, c’est impardonnable. Inacceptable.

Fadela Amara ne peut pas ignorer qui est la Boutin ni ce qu’elle prône et préconise, ni ce pour quoi elle milite, ni pour le compte de qui en dehors de l’UMP.

Non seulement je suis déçue de son choix, mais en plus je le trouve de mauvaise augure. Se retrouver au coude à coude comme cul et chemise avec la Boutin ne peut rien présager de bon. Les pro-vie n’ont déjà que trop eu l’oreille du gouvernement de ces dernières années, et en dépit de ce présent  gouvernement, rajeuni il est vrai, où un nombre de femmes plus important a été nommé ministre ou sous-ministre (la seule chose positive de ce nouveau gouvernement à mon avis), je pense qu’ils continueront à avoir une sournoise influence en sourdine, dans les coulisses.

En dépit de son rajeunissement et d’une présence féminine non négligeable, le tout formant une belle affiche et une vitrine aguichante, ce gouvernement n’en reste pas moins l’expression d’un machisme dominant ; et les femmes qui y officient sont parfaitement représentatives de celles qui ont faites leurs les valeurs patriarcales.

Par conséquent, je redoute un retour à une certaine forme d’ordre moral, évoluant vers un œcuménisme inter-clérical, les religions étant toujours à l’unisson et se trouvant toujours d’accord dès qu’il s’agit de limiter les droits des femmes. Il a été plus difficile que par le passé pour les jeunes femmes d’avorter durant ces dernières années, et je crains que que cela le devienne de plus en plus dans les cinq années à venir.