Il semblerait bien, à lire le blog d’Alithia sur lequel j’apprends qu’il y a eu récemment une émission sur France-Culture au sujet de wikipédia, que cette pseudo-encyclopédie qui tient davantage à la fois du jeu de rôle et d’une expérience en communication médiatique que d’une encyclopédie véritable, ne suscite plus le même engouement qu’auparavant et n’est plus unanimement encensée par les médias, posant tout de même quelques problèmes qui soulèvent chez certains de plus en plus de questions, comme chez Pierre Assouline il y a peu de temps.
Pour ma part, et pour y avoir contribué assez longtemps il y a déjà un certain temps (quand le nombre d’articles n’atteignait pas encore les trente mille, c’est dire s’il y a longtemps !), je suis d’accord avec la phrase d’Alithia : « Wikipédia a besoin de vous mais vous n’avez pas besoin de wikipédia ». C’est si vrai que, boostés par google comme le sont les articles de wikipédia qui vous sautent à la figure dès que vous cherchez quoi que ce soit, vous êtes plus sûr de trouver mieux en perdant moins de temps en allant directement aux sites se situant juste avant si l’article wikipédien n’est pas tête de liste (s’il n’arrive pas dans les premiers c’est qu’il ne dit pas grand-chose sur l’argument), ou juste après s’il figure en premier. La présence d’un article wikipédien est de ce point de vue un bon point de repère.
L'ambiance, sur wikipédia, ressemblerait assez à celle qu'il peut y avoir dans un wagon de métro bondé à six heures du soir sur la ligne Porte d'Orléans - Porte de Clignancourt entre la station Gare du Nord et Gare de l'Est. Le genre d'endroit accueillant et sympathique où vous vous feriez immanquablement traiter de raciste si vous aviez le malheur de vous plaindre en vous exclamant par exemple: "Non mais vous ne pourriez pas faire un peu attention où vous mettez les pieds?" à un bronzé quelconque qui vous les écrabouille consciencieusement pour rentrer de force plutôt que d'attendre la rame successive sur le quai, sans vous présenter l'ombre d'une excuse. D’ailleurs si en tel cas il s’agissait d’un blanc-bec blanc quelconque (un blanc-bec blanc, je précise, vu qu’il y a également des blancs-becs noirs), il ne s’excuserait pas davantage et vous toiserait de haut en bas, surtout si vous êtes une femme, un mot d’excuse leur semblerait alors de trop, c’est même la plupart du temps une raison supplémentaire de vous bousculer sans ménagement. C’est le principal souvenir que j’en ai gardé.