Je l'imagine chevaline et la face couperosée, mais enfin je ne l'ai jamais vue ni n'espère jamais la voir, ce peut donc etre une grande brèle sèche comme un coucou, je ne sais. Au fait non. il vaut mieux que je me taise. Cette vieille guenon pourrait me nuire plus qu'elle ne l'a déjà fait. C'est drole, je n'ai jamais dit un mot de travers à cette endive frippée. Je ne sais ce qu'elle peut bien avoir contre moi, qui ne lui envie ni son job ni son vieux mari. Et je n'ai rien qu'elle puisse m'envier, surtout pas ma santé. La ménaupose? A 43 ans j'étais ménopausée d'office, je dois dire que de ce point de vue là je suis tranquille, depuis la chimiothérapie. Mais elle, la ménopause à 55 balais, ça doit la travailler. Inutile de faire semblant, et d'essayer de faire croire au Mathématicien Charmant qu'elle peut encore baiser comme à 30 piges.

ça me rapelle une vieille chanson de Lio, qui me faisait marrer quand j'avais la trentaine, (élégante et bien portée, si si). Je me disais alors que c'était ce que j'aimerais devenir en vieillissant, et j'y ai parfaitement réussi. ça disait quelque chose comme:

Vivement que je sois une petite vieille, yeah

J'aurai ma place assise dans le métro

J'faucherai leur sac aux blousons noirs

Moi je dis : "vivement la ménopause", yeah!

Je ne prends pas souvent le métro, je ne dévalise personne, mais pour le reste je me suis plutot bien adaptée à ma peau de jeune petite vieille, une vraie peau de sorcière alerte, et je porte bien ma cinquantaine, de ce point de vue là. Tellement que bon, je ne veux pas la faire braire, ça ferait fuir son mari.

Investie d'une mission écolo, antinucléaire, meme si on est convaincue du bien-fondé de ses arguments, on se demande s'il ne vaut mieux pas habiter à coté d'une centrale nucléaire ou d'un champ de mais transgénique plutot qu'à coté de chez elle.

Bref, la grace d'un bull dozer, le charme d'un caterpillar et la finesse d'un zébu.