En relisant ce fil de commentaires, j'en arrive à la conclusion que l'antiféminisme, la misogynie et le machisme rampant se retrouvent aussi bien sur les blogs antilibéraux que sur les blogs libéraux, parfois exactement dans les memes termes, voire sous la plume des memes personnes (y compris qui, il n'y a pas si longtemps, allait y bisournourser pour se faire agréer par le gratin blogosphérique du cloaque centriste en jurant pas ailleurs haut et fort que le centrisme étant de droite ne lui pouvait convenir). J'avais eu l'occasion d'en parler déjà ici voici quelques jours.

Je ne pensais vraiment pas que ce commentaire assez anodin de 5 lignes de ma part:
Oui mais ta vieille, elle est le dernier maillon. Au dessus, il y a toujours UN chef de bureau d'une grande dignité avec droit de cuissage sur les plus jeunes.
Une femme a toujours moins de pouvoir qu'un homme, y compris pour faire le mal.

aurait suscité des réactions aussi virulentes.

Cela me laisse assez sceptique quant à la réelle volonté, et par conséquent la capacité, des antilibéraux de changer les choses, en tous cas pas particulièrement ce qui a trait à la condition féminine, diluée dans la masse des "travailleurs pauvres" et par conséquent éludée. Le hic, c'est que 80% des travailleurs pauvres sont...des femmes, et que ce n'est pas inutile de le faire remarquer. Mal m'en prit, une fois de plus.

L'histoire démontre que les femmes ont toujours participé massivement et avec avec beaucoup d'énergie aux grands changements sociaux, mais qu'une fois le changement établi, les hommes ont toujours refusé de partager le pouvoir avec elles de façon égalitaire, et elles se sont toujours vues renvoyées dans leur foyers avec moins de droits qu'elles n'en avaient auparavant.

Comme nous allons incessement sous peu voir les élections les plus betes, les plus plates, et les plus atrophiées que j'ai jamais vu de ma vie, il est probable que la situation des femmes continuera à se dégrader lentement mais surement. Si, par le biais de leurs lobbies, de leur mouvements et associations si peu organisés, si peu écoutés, les femmes ne réussiront pas à s'imposer, à contraindre en France un gouvernement quel qu'il soit à les prendre en considération, à mon avis d'ici quelques décennies la condition féminine aura régressé au point de revenir à une situation assez peu dissemblable de celle des années soixante en dépit des changements culturels intervenus entre temps.

Plus généralement, dix ans après la conférence de Pékin, il serait non seulement temps, mais aussi nécessaire qu'urgent d'en refaire une autre, de reconvoquer en quelque sorte la réunion des états généraux féminins. Parce que si nous n'arriverons pas à enrayer l'actuelle régression de nos acquis et de nos droits en occident tandis que dans le reste du monde ce sont essentiellement les femmes à etre les plus touchées par la misère, les femmes occidentales auront de fortes probabilités de vivre à la fin de ce siècle une condition pire que celle qui est aujourd'hui la notre, et les autres d'en etre toujours au meme point.

Cette crainte est celle que j'ai manifesté dès l'ouverture de ce blog, et c'est la raison pour laquelle je l'ai intitulé "Mémoires de l'aube du siècle".