Je me souviens
d’une réplique dans un film d’il y a bien une vingtaine d’années maintenant,
« Passage en Inde » (du moins je crois que tel était le titre,
c’était à peu près la même époque que Out
of Africa), où la protagoniste, qui est la narratrice à la fin de sa vie
dit quelque chose comme : « la vie est comme un train, il n’est pas
dit que tous les wagons arrivent dans le bon ordre, mais ils finissent
tous par arriver».
C’est un peu
comme ça, pour moi. J’ai fini par faire sur le tard ce qui est vraiment un
métier qui me va comme un gant ; le mien. C’est un boulot fatiguant,
certes, mais ça me plaît. Je me suis fait de nouvelles amies, parmi mes
collègues, avec lesquelles je m’entends bien. Et au fond, c’est mon milieu, un
milieu où l’on parle plusieurs langues, étrangère parmi des étrangers qu’on ne
revoit jamais, ce qui me va parfaitement.
Assez nombreuses
sont les femmes (l’immense majorité de la profession est féminine) qui sont
comme moi, étrangères installées ici, mariées, souvent divorcées, voire
divorcées plusieurs fois. Toutes, pour une raison ou pour une autre, sont
trilingues, c’est la moyenne, et si elles ne sont pas étrangères, elles sont
mariées ou ont été mariées avec un étranger, européen la plupart du temps, ou ont
vécu un certain temps à l’étranger, en Europe ou en Amérique du nord, d’autres
en Amérique du sud. L’anglais est indispensable évidemment, l’italien aussi
puisque c’est la langue du pays hôte, les langues les plus nécessaires sont
l’espagnol, le français et l’allemand. Certaines agences emploient quelques
slaves préposées au russe le cas échéant et autres langues slaves, sinon elles
travaillent en anglais; et quelques japonaises.
Sans doutes
On parle
aujourd’hui d’autres étrangers, « d’immigrés », de
« multiculturalisme », de société « multiethnique » ; c’est
à l’ordre du jour mais cela ne m’intéressera jamais, ces étrangers là, aux
langues non-européennes, incompréhensibles *, ne représenteront jamais rien pour
moi, ne feront jamais partie de mon monde, seront toujours pour moi extérieurs
à l’Europe même s’ils y vivent. Quand ils parlent français, je préférerais
qu’ils ne le parlent pas tant ils l’estropient, d’ailleurs ils ne parlent pas
français pour moi mais broken-french,
« patois ». Autrefois, il y avait l’argot des barrières, des fortifs,
mais c’était toujours de français qu’il s’agissait. Aujourd’hui, il y a le
patois des cités de banlieue, ce qui est tout à fait autre chose que les
expressions mode du français populaire, des ça
craint (déjà ancien) grave, se la péter et ça le fait ou se la jouer, plus récentes et que je ne connaissais pas, et qui m’ont surprise quand je les
ai découvertes pour la première fois sur le net.
Et ceux qui nous
vantent les joies du "multiculturalisme de notre société multiethnique" ne
m’intéressent pas davantage, j’ai trop souvent l’impression qu’il s’agit chez
eux d’une forme de snobisme, d’une part, et d’autre, je ne veux jamais
appartenir au monde qu’ils souhaitent. Ce n’est pas le mien.
Commentaires :
Chiant comme un crachin breton
Sans doutes ai-je eu à souffrir de la solitude dans ma vie, mais si au bout du compte je l'ai souvent préférée à la compagnie des autres, c'est précisément parce que je m'emmerde moins avec ma chienne et ma jument qu'avec des gonzes comme vous, pontifiants et suant la suffisance, tenant plus du courtisan à l'échine souple que de l'homme d'esprit qu'ils voudraient etre.
Je me fous de votre carrière comme de tout ce qui peut avoir trait à vous puisque vous ne m'intéressez pas. Parce que c'est bien là le sens de votre message, qui n'est pas de me reprocher ceci ou cela (si tel était le cas vous n'auriez pas la prétention de venir me donner des leçons de traduction ou de n'importe quoi d'autre), mais de vous faire valoir sur mon dos. "Sachez ceci, sachez cela", vous ne savez pas dire autre chose, de meme que vous etes incapable de résister à l'attrait de l'auto-louange et de l'auto-satisfaction, en un mot de flatter votre narcissisme y compris par les procédés les plus simplistes et grossiers, tant vous etes bouffi d'orgueil, à l'image de votre prose boursouflée de l'importance que vous vous donnez.
"Sachez donc" (une fois n'est pas coutume et je n'emploie quasiment jamais cette expression), que je ne fais pas sur ce blog d'exercice de traduction (n'importe quel lecteur à part vous s'en apercevrait), je ne traduis que très rarement ce que j'ai envie de traduire, et pour le reste je n'écris que ce que j'ai envie d'écrire, je ne traduis jamais mais transpose comme le coeur m'en dit, et en l'occurence, j'ai envie de rendre l'expression "broken english" par "patois" parce que ça rend mieux l'idée que je veux rendre, à mon gout, et que cela vous plaise ou non, ce dont je me fiche éperdument.
Et c'est tout de meme extraordinaire, alors que vous avez tous les blogs-boutins et autres blogs-de-souche à votre disposition pour défouler votre agressivité, que ce soit précisément sur le mien qui n'ai rien d'une Boutin et qui suis tout de meme une bien étrange française xénophobe mais résidant à l'étranger et ayant qui plus est fait deux enfants (bon d'accord, chacun avec son père respectif) avec des ressortissants d'une nationalité qui, pour les gens de ma génération (qui est aussi la votre), représentaient surtout une population "immigrée ou issue de l'immigration",que vous veniez déverser votre bile de frustré.
Parce que c'est bien cela que vous etes et je ne m'y méprends pas. C'es meme la raison pour laquelle, bien que vous m'ennuyez à m'en faire bailler, vous ne me fachez pas outre mesure.Non que je veuille vous offenser, mais voyez-vous, sauf votre respect, je ne peux pas vous imaginer autrement que qu'ayant du subir la méchanceté d'une mère castratrice et désormais marié à une adjudante autoritaire vous faisant filer doux, ce qui vous a rendu misogyne pour le restant de vos jours. Et croyez bien que, contrairement à vous, je ne manque pas d'imagination. Mais j'ai beau faire des efforts, je ne peux pas vous imaginer autrement. Votre paternalisme ne peut pas s'expliquer autrement, et il est tellement flagrant que c'en serait risible si ce n'était inquiétant. Inquiétant parce que, comme tous les paternalistes gravement atteint, vous avez la prétention d'expliquer aux femmes le féminisme, et de leur donner des leçons de féminitude, ce que vous appelez, dans votre jargon, "accepter sa féminité".
Sincèrement, et j'en souris malgré moi, vous n'avez rien à m'apprendre en ce domaine, vos leçons y tombent à plat.
Je sais bien que vous etes dévoré par l'envie de squatter mon blog pour vous y pavaner tant aucun espace ne vous parait assez vaste pour satisfaire cet irrépressible besoin narcissique que vous avez, mais de grace, allez pérorer ailleurs... Rue 89 ne vous suffit donc pas?
Chiant comme un crachin breton ? Je sens que l'amour du beau langage vous revient peu à peu...
Finalement, ce n'est pas plus mal que vous ayez fait accompagnatrice touristique, voire «traductrice», plutôt que psychologue : c'est moins dangereux pour les usagers. À en juger par le nombre d'idioties que vous avez réussi à aligner dans mon «portrait», j'imagine les dégâts que votre perspicacité aurait pu causer dans l'esprit de vos patients : eh non, pauvre Lolo, ni «mère castratrice», ni femme «adjudant autoritaire», ni autosatisfaction, ni misogynie, rien de tout cela : ma femme – je vous l'ai déjà dit et je vous le répète en espérant que vous aurez la même réaction rageuse que la dernière fois, c'était vraiment trop drôle – ma femme est un trésor de conte de fées, à moins qu'elle ne soit fée, tout simplement, et ma mère était un ange de douceur. Vous seriez bien inspirée, au demeurant, de les laisser en dehors d'un différend qui ne portait, au départ, que sur le métier de traducteur et l'ouverture d'esprit qu'il requiert. Est-ce que je me demande, moi, quelles avanies sordides vous avez pu subir aux mains de votre père ou de votre mère dans votre enfance pour devenir ce que, hélas, vous êtes devenue : un monument de fatuité xénophobe poussée jusqu'à l'abjection ?
Ma pauvre, pauvre Lolo, je vais m'arrêter là et vous laisser avec votre chienne et votre jument (les malheureuses...) en vous posant une dernière question : pensez-vous vraiment que si j'avais voulu «me pavaner», j'aurais, compte tenu de la suffisance qui me boursoufle, choisi un «espace» dont le taux de fréquentation est à ce point marginal qu'en comparaison la gare de Vesoul prend des allures de Grand Central Station ?
Toutes des putes sauf votre mère et votre femme...
Comme vous ne vous vous etes pas géné pour mettre mes enfants (dont un encore mineur) dans votre sauce puante publiquement sur Rue 89, y mettre votre mère et votre femme (majeure et vaccinées), c'est de bonne guerre, d'autant que je n'en ai strictement rien à foutre.
Je n'arrive pas à me facher ce soir, je suis de bonne humeur et j'ai plutot envie de me marrer.
Votre agressivité votre méchanceté gratuite et la haine compacte que vous exhalez, pour quelqu'un qui ne peut pas s'empècher de prècher aux autres ce dont il est totalement incapable, c'est sidérant. Ce besoin que vous avez de dénigrer détruire et humilier, tout autant. Meme en voulant en faire autant, je ne pourrais pas y arriver, et ce pour une raison fort simple, ce qui ne fait pas partie de mon monde, comme vous, ne m'intéresse pas.
A défaut de rester avec votre chienne et votre jument, restez avec votre femme et votre mère qui vous en tiennent lieu et foutez-moi la paix. Je ne sais pas moi, créez un blog au lieu de critiquer le mien, que je n'ai jamais cherché à booster via netvibes, technorati et tout le reste de l'arsenal du web, bien au contraire! Mais vous auriez bien trop peur de ne pas vous y voir adulé comme vous le souhaitez pour oser en avoir un! Et qui donc viendrait vous lire?! Vos cabanistes vous feraient cette charité, mais ça ne ferait surement pas le quart de la moitié de mes stats; que voulez-vous, les femmes et les féministes aiment bien savoir ce que je raconte. Pauvre Q.
Traducteur et interprète, vous? Blaireau.
Interprète. Et...ça vous est déjà arrivé de traduire en public, devant 1500 personnes? Moi oui. Et pas vers ma langue maternelle. Le discours d'un homme politique, maire d'une ville jumelée avec une ville autochtone, et ministre, dans son pays. Tout le monde était content de mes services. Il me fut meme proposé d'aller y travailler, comme traductrice-interprète. J'ai préféré rester où j'étais. Question de climat.
Vos "confrères"... Parce que vos "consoeurs", vous les mettez au masculin, n'est-ce-pas? ça fait plus "noble". Vous etes de ceux qui ne "féminisent" pas, comme Carrère d'Encausse. Et vous osez venir me faire la morale, après ça?
Vous etes aussi vulgaire qu'un camionneur trilingue.
Mister Q traducteur
Là je dois dire que je suis tombée de haut et que j'en ris encore! A quand votre traduction des Aventures de mister Q traducteur dans la collection Bimbo chez Galipette?
Oui je suis accompagnatrice touristique et je préfère, même si c'est dur et que je n'aurais pas toujours la santé pour continuer, parce que je ne dois rien à personne. Et plus fatiguant que traductrice, métier plus reposant surtout quand on a moins de santé et qu'on prend de l'âge, mais pour lequel il faut (parce qu'il le faut, je le sais par expérience) lisser le poil de blaireaux de votre espèce.
Quinine
Tolérance et linguistique
Au fond, rien de tout cela ne devrait m’étonner : votre xénophobie, votre volonté de confiner à une Europe occidentale bien blanche ce que vous tenez pour la culture et l’intelligence universelles, votre suffisance, votre intolérance sont autant de facettes de votre personnalité familières à ceux qui ont eu le malheur de vous croiser sur l’Internet. Pour ma part, j’étais bien décidé à vous laisser en tête-à-tête avec vos tristes idées, mais voilà : dans Au bout du compte, où vous exprimez une fois de plus votre haine de tout ce qui est étranger, il a fallu que vous vous mêliez de linguistique. Et voilà comment m’est apparu un goût pour l’imposture que je ne vous connaissais pas : vous, traductrice ?! Vous, à l’aise dans un milieu multilingue ?! On croit rêver et, malheureusement, on ne rêve pas…
Dans ma carrière de traducteur et d’interprète – une carrière qui commence à s’allonger, d’ailleurs –, il m’est arrivé de croiser des « confrères » connus pour leur grande incompétence dans leur langue maternelle comme dans les langues étrangères qu’ils pratiquaient, d’autres qui ne savaient pas se servir d’un dictionnaire, d’autres encore qui se demandaient benoîtement pour quelle raison le hongrois ou le grec ne se construisaient pas sur le modèle du français… Mais pas une seule fois je n’ai entendu dans mon milieu professionnel des propos aussi foncièrement contraires à l’ouverture d’esprit et à l’esprit d’ouverture (deux choses bien distinctes, comme vous le savez) que réclament l’étude de langues étrangères et l’exercice du métier de traducteur ou d’interprète.
Je vous cite dans votre version brute de décoffrage, si j’ose dire : « ces étrangers là, aux langues non-européennes, incompréhensibles, ne représenteront jamais rien pour moi, ne feront jamais partie de mon monde, seront toujours pour moi extérieurs à l’Europe même s’ils y vivent. Quand ils parlent français, je préfèrerais qu’ils ne le parlent pas tant ils l’estropient, d’ailleurs ils ne parlent pas français pour moi mais broken-french, “patois”. »
Jamais un traducteur, un interprète ou, plus généralement, un linguiste ne s’autoriserait à professer un tel mépris pour des langues qu’il ne pratique pas ou pour leurs locuteurs. Vous saurez qu’il n’existe pas de « langues incompréhensibles » pour un traducteur : des langues qu’il ne connaît pas, certes, des langues avec lesquelles il n’a pas d’affinités, sans doute ; mais, moins borné intellectuellement, ou moins égocentrique, il sait qu’il y aura toujours quelqu’un pour la comprendre – à commencer par ceux qui la parlent – et quelqu’un pour la traduire…
Un conseil au passage : si vous voulez poser à la traductrice, commencez donc par soigner votre langue maternelle, dont vous déplorez haut et fort qu’elle soit maltraitée par « ces étrangers là » [sic] : veillez à l’orthographe, la grammaire et la syntaxe, ponctuation comprise, et ne vous laissez jamais bercer par l’illusion qu’un style amphigourique, alambiqué, prétentieux, chantourné, tarabiscoté, précieux (vous choisirez…) peut occulter les faiblesses langagières structurelles de celui qui en use. À vous lire, je me demande qui, de vous ou de vos touristes, estropie la langue de Voltaire. L’étranger, lui, a des excuses.
Un autre conseil : vérifiez aussi vos langues étrangères. Broken French s’écrit avec une majuscule à la langue et sans trait d’union, sur le modèle de broken English, et se traduit par « petit-nègre », quel que soit le nom de la langue concernée, ou par « mauvais (français, anglais, coréen, etc.) ». Un patois, c’est vraiment tout autre chose ; n’importe quel traducteur vous le dira…
Pour terminer sur une note moins professionnelle, je vous dirai qu’une majorité de gens apprécient les efforts d’un étranger pour s’exprimer, bien ou mal, dans leur langue maternelle : c’est un signe de courtoisie et de bonne volonté de la part de l’étranger ; c’en est un autre de la part de son interlocuteur que d’essayer de le comprendre et de l’encourager. Serait-ce que la notion de courtoisie n’entre pas au panthéon des valeurs que vous ne cessez de prêcher ?
Une toute dernière chose : il m’est arrivé de devoir laisser ici, pour répondre à vos calomnies, des commentaires extrêmement polis que vous vous êtes empressée d’effacer avant de débiter, à l’usage des quelques personnes qui auraient eu le temps de les lire, une fable cousue non de fil, mais de cordage de marine blanc. Je me permettrai donc, si vous deviez agir de la sorte cette fois encore, de reproduire ma réponse à votre article autant de fois qu’il le faudra.