Dico: PACS vobiscum
Les D.I.C.O sont ici l'équivalent du P.A.C.S., et ont bien du mal à passer. Un million de personnes (parait-il), ont récemment manifesté leur "soutien à la famille" à Rome, rameutés par les paroisses et expédiés "en famille" à grand renfort d'autocars d'un peu partout, pas seulement du fin fond des provinces du sud, car pour ce qui est de la bigoterie, celles du nord-est du pays ne le leur cède en rien.
Pendant ce temps, le Pape était au Brésil en "soutien de famille", et à vrai dire avec un succès si mitigé qu'il serait plus juste de parler d'échec puisque l'affluence était de la moitié inférieure à celle qui était attendue. Les brésiliens, comme tous les sud-américains en général, doivent avoir des soucis plus urgents que d'écouter une parole papale qui n'améliore en rien leur quotidien et contribue davantage à le détériorer. Je me demande d'ailleurs pourquoi on continue à considérer ce continent comme "catholique", le catholicisme ne devant guère représenter beaucoup plus de 50% des croyants si l'on considère la concurrence des églises réformées d'une part, et d'autre le curieux amalgame du catholicisme avec des pratiques animistes, afro-américaines, ce qui donne autant de santerias qu'il y a de codomblé.
Quoi qu'il en soit, en dépit des exhortations ecclésiales, du "soutien à la famille" qui consiste essentiellement à condamner le PACS et l'avortement, le taux de natalité italien reste invariablement l'un des plus bas du monde et le vieillissement de la population est devenu un problème national.
Le conservatisme auquel se heurtent les DICO n'est en réalité que la partie visible de l'iceberg. Le réel problème en Italie, à part le chomage comme partout ailleurs, est un immobilisme du au viellissement du pays, à des structures administratives calquées sur l'administration vaticane, paternalistes, autoritaires.
Les 5 années de berlusconisme furent une mauvaise réponse à des problèmes réels et l'amplification de ceux-ci. L'application du libéralisme débridé n'a pas créé le milion d'emploi promis par le populisme électoral, mais conduit à brader le secteur public. Il y eut beaucoup de folklore médiatique, des noms ronflants suggérant un pseudo modernisme américanisant, un ministère du welfare (sic) à la place de celui des affaires sociales, mais en réalité ce fut un gouvernement paternaliste, et un des plus misogynes depuis la fin de l'hégémonie de la démocratie-chrétienne.
Pour les femmes, ce fut un recul considérable avec la précarisation, comme ailleurs en Europe, certes, mais l'Italie est déjà un des pays, avec je crois la Grèce, à connaitre le taux de chomage féminin le plus important depuis des décennies.
Ce n'est pas en condamnant le PACS et l'avortement que les femmes auront davantage d'enfants. C'est en développant les services comme les crèches et en encourageant l'accès des femmes à l'emploi.
Pendant ce temps, le Pape était au Brésil en "soutien de famille", et à vrai dire avec un succès si mitigé qu'il serait plus juste de parler d'échec puisque l'affluence était de la moitié inférieure à celle qui était attendue. Les brésiliens, comme tous les sud-américains en général, doivent avoir des soucis plus urgents que d'écouter une parole papale qui n'améliore en rien leur quotidien et contribue davantage à le détériorer. Je me demande d'ailleurs pourquoi on continue à considérer ce continent comme "catholique", le catholicisme ne devant guère représenter beaucoup plus de 50% des croyants si l'on considère la concurrence des églises réformées d'une part, et d'autre le curieux amalgame du catholicisme avec des pratiques animistes, afro-américaines, ce qui donne autant de santerias qu'il y a de codomblé.
Quoi qu'il en soit, en dépit des exhortations ecclésiales, du "soutien à la famille" qui consiste essentiellement à condamner le PACS et l'avortement, le taux de natalité italien reste invariablement l'un des plus bas du monde et le vieillissement de la population est devenu un problème national.
Le conservatisme auquel se heurtent les DICO n'est en réalité que la partie visible de l'iceberg. Le réel problème en Italie, à part le chomage comme partout ailleurs, est un immobilisme du au viellissement du pays, à des structures administratives calquées sur l'administration vaticane, paternalistes, autoritaires.
Les 5 années de berlusconisme furent une mauvaise réponse à des problèmes réels et l'amplification de ceux-ci. L'application du libéralisme débridé n'a pas créé le milion d'emploi promis par le populisme électoral, mais conduit à brader le secteur public. Il y eut beaucoup de folklore médiatique, des noms ronflants suggérant un pseudo modernisme américanisant, un ministère du welfare (sic) à la place de celui des affaires sociales, mais en réalité ce fut un gouvernement paternaliste, et un des plus misogynes depuis la fin de l'hégémonie de la démocratie-chrétienne.
Pour les femmes, ce fut un recul considérable avec la précarisation, comme ailleurs en Europe, certes, mais l'Italie est déjà un des pays, avec je crois la Grèce, à connaitre le taux de chomage féminin le plus important depuis des décennies.
Ce n'est pas en condamnant le PACS et l'avortement que les femmes auront davantage d'enfants. C'est en développant les services comme les crèches et en encourageant l'accès des femmes à l'emploi.
Ecrit par Lory, le Mardi 15 Mai 2007, 18:16 dans la rubrique De l'Italie.
Commentaires :
Emelire
16-05-07
à 20:00
merci pour cet article, en France on a parlé de cette manif à succès... la famille blabla... pfff ta conclusion est franchement très juste : des crèches, du boulot, le partage des taches... oui car les femmes ont besoin d'un équilibre entre vie familiale et professionelle, et puis surtout, les gens ont besoin d'argent, d'emploi... et d'espoir... de "foi"... en l'avenir !