Le site des Indigènes de la République parle de Recomposition du passé, de Dénationaliser l'histoire de France, de la Crise de l'identité nationale. Certes, le besoin de sortir d'une vision créée et imposée par la IIIème République se fait sentir. Mais recomposer quoi exactement? Et si on peut à juste titre parler de crise de l'identité nationale, "dénationaliser" l'histoire de France sonne assez curieusement en cette époque de privatisation, quand on souhaiterait plutot renationaliser bien des choses, comme l'eau par exemple.
Et ce n'est pas si simple que de prétendre
recomposer le passé pour permettre une assimilation qui ne fonctionne plus
comme elle avait jusqu'à présent fonctionné grâce à l'universalisme républicain,
et dont l’école avait été le principal instrument.
Après avoir brassé la paysannerie suite à
l’exode rural, substituant la langue française aux patois du fin fond des
provinces, assimilé émigrés polonais, arméniens, italiens, espagnols, portugais
et divers autres encore, dont les descendants, amalgamée souvent par mariage
aux autochtones, représentent un quart de la population française actuelle, le
fossé se creuse avec les enfants des immigrés venues des ex-colonies ;
l’amalgame ne se fait plus.
Ensuite le terme "gallo-romain" se rapporte à une culture et non à
une population résultant d'un métissage. Celui-ci s'était opéré plusieurs
millénaires auparavant dans toute l'Europe du sud ouest. Les latins comme les
autres n'étaient pas autre chose. L'apport "latin" dans les Gaules n'excédait
pas quelques dizaines de milliers d'hommes: les légionnaires qui avaient été
gratifiés d'un domaine, la "villa", après la conquête. Il y eut
infiniment plus de gaulois-es déporté-es comme esclaves en Italie. Ce que les
latins ont laissé en gaule, c'est la langue, l'efficacité de leur
administration, et la civilisation urbaine avec ses voies de communication. Les
Gaules ne connaissaient alors que les grosses bourgades néolithiques, exceptés
ceux des côtes méditerranéennes qui connaissaient les grecs et leurs cités,
comme Phocée.
Enfin les Germains, (les Francs un peu plus que les autres), laissent à peine
15 % de leur langue dans ce qui va devenir la langue française, et presque rien
du point de vue du métissage: on pense actuellement que les "invasions
barbares" ne représentaient pas davantage que 160 000 personnes hommes,
femmes et enfants. Les guerriers de Clovis sont estimés à un peu moins de 5000.
Et ce dans un pays qui était certainement le plus peuplé dans l'Europe
occidentale de l'époque. Les incursions des sarrasins ont laissé encore moins.
La composition ethnique, en dépit des guerres successives est donc restée effectivement
assez stable jusque vers 1850.
Ce qui l'est beaucoup moins, contrairement à ce qu'on nous inculque, c'est
l'enracinement du catholicisme. Tout d'abord, les cultes païens ont perduré au
de-là du Vème siècle. Sans doutes jusqu'au XI-XIIème siècle dans certaines régions
comme
Je me garde bien de revendiquer les “racines chrétiennes” de l’Europe comme le souhaiteraient
tant certains pays comme
Revoir le système de
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