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No kid?

No kid est le titre du nouveau bouquin de Corinne Maier, l'auteur de Bonjour paresse, qui va bientôt sortir et qui traite de "ces femmes qui refusent d'être mère". Un sujet dont Mona Chollet avait déjà parlé dans Périphérie à propos d'un livre d'Émilie Devienne, Etre femme sans être mère.

Sur son blog, Corinne Maier aborde également le thème de l'insémination artificielle. Toute cette cuisine embryonnaire ne me branche pas des masses. Selon moi, où on fait des enfants avec la bonne vieille méthode traditionnelle, et si on ne peut pas en avoir c'est pas un drame (au bout du compte ce n'est peut-être même pas plus mal), d'autant que si on en veut vraiment on peut toujours en adopter, des mômes à sortir de la misère ce n'est pas ce qui manque, malheureusement, y en a même trop. C'est même un comble que l'adoption coûte, en fait, plus cher que l'insémination artificielle qui, pour couple hétéro, est même remboursée par la Sécu.


De là à dire que tout enfant né dans un pays riche pollue effroyablement et est gage de non-avenir pour la planète tout entière, ça me paraît tout de même exagéré… Actuellement, un enfant naît surtout avec je ne sais combien de dizaines de milliers d’Euros de dettes à rembourser…


Le new baby boom français correspond certainement à une politique nataliste, quoi qu’on en dise, mais il témoigne surtout du fait que la France est un des pays d’Europe où le pourcentage des femmes qui travaillent à l’extérieur est un des plus hauts (même si elles sont souvent précaires précisément à cause de leur maternité comme c’est le cas pour 80% d’entre elles, même si du point de vue professionnel et développement de carrière elles s’en trouvent nettement désavantagées, ne l’oublions pas), et que, malgré toutes les carences, il est beaucoup plus facile que dans beaucoup d’autres pays de trouver une place en crèche et à l’école maternelle, et qu’en outre, les femmes qui ne s’arrêtent pas de travailler parce qu’elles ont des enfants sont nombreuses, c’est même le cas de la majorité, sans être montrées du doigts et considérées de « mauvaises mères », des mères-corbeaux, comme on les appellent en Allemagne.


Vu d’un pays comme l’Italie où le taux de natalité stagne et peine à couvrir le taux de mortalité, jai écrit un billet là-dessus récemment, j’aurais personnellement un avis plus modéré. Certes, la maternité reste à beaucoup d’égard un handicap certain à tous points de vue pour les femmes. J’ai moi-même parlé de grève maternelle, dans un autre billet il y a déjà plusieurs mois. Cependant, un pays qui vieillit et qui ne se renouvelle pas, où l’on voit plus de fauteuils roulants que de poussettes ne présente pas de perspectives très gaies.


En outre, qui voit-on derrière les fauteuils roulants de grabataires ? Des femmes, pour la plupart venues des pays de l’est, où il faut croire que l’espérance de vie est bien inférieure à celle des pays occidentaux.


Ce que je remarque surtout, c’est que ces besognes qu’on méprise, ce travail domestique, comme s’occuper d’enfants où de vieillards, sont exclusivement effectués par des femmes, qu’elles soient femmes au foyer ou venues d’ailleurs pour s’occuper de personnes âgées. Je ne suis pas certaines qu’elles ne préfèreraient pas s’occuper d’enfants, car pour ce que j’en sais, s’occuper de vieillards à domicile est une des pires corvées qui soient.


A prolonger indéfiniment des êtres ainsi diminués, n’ayant plus leur tête, totalement dépendants d’autrui au point de ne plus pouvoir manger seuls, tandis que par ailleurs la natalité décroît comme c’est le cas de l’Italie (où la longévité bat les records), on se demande qui s’en occupera demain…

 

Ecrit par Lory, le Mercredi 6 Juin 2007, 16:53 dans la rubrique Actualités.

Commentaires :

Emelire
06-06-07 à 21:56

je n'ai pas lu son bouquin, je me méfie un peu des jugements trop tranchés là dessus. Accuser les enfants ou leurs parents de polluer, d'être nuisibles, etc. bof j'ai lu aussi qu'elle était 2 fois mère. Je trouve ça spécial, quand on a pu réaliser son désir de maternité, de raisonner comme si c'était mieux de ne pas avoir d'enfant, tout en sachant pour soi, ce qu'est d'en avoir porté et les avoir élevés.
En passant je nuancerais tout de même la procréation assistée qui permet tout de même à un désir parental d'aboutir, et notamment pour les lesbiennes. Adopter c'est pas évident parce que le temps passe vite et qu'un enfant souffre certainement très vite de l'abandon ou d'être changé de famille, après pour élever cet enfant là qui n'est plus un bébé, peut être que c'est + difficile et pas à la portée psychologique de tout le monde. surtout si les parents doivent, pour vivre, passer de très longues heures au boulot.

Il me paraîtrait plus honnête de formuler toutes les difficultés, tous les ras le bol qui peuvent arriver, aussi parce qu'un enfant c'est l'inconnu, il peut être + dur à élever, avoir une santé fragile, tel handicap qui effectivement rend la tâche encore + difficile et comme tu le montre bien, c'est un travail gratuit le + souvent, très mal payé quand il l'est, et qui incombe toujours aux femmes...
Son livre a le mérite de parler de thèmes qu'il faut taire et qui doivent culpabiliser un max de femmes, pas "si heureuses que ça" d'être mères. Et de mettre en garde contre les sirènes de la maternité obligatoire, épanouissance, et aboutissement du couple, alors que d'être parent c'est commencer quelque chose qui ne se finit pas (ou avec sa propre mort... ce qui est un peu la même chose). ;o)

 
lorycalque
lorycalque
07-06-07 à 10:47

Re:

Son bouquin n'est pas encore paru et je ne l'ai donc pas lu non plus. Comme Bonjour paresse (que j'avais lu et qui ne m'avait pas déplu) ça participe sans doute de la provocation.

Ce que j'ignorais, c'est que l'insémination artificielle est remboursée par la Sécu. Et je ne trouve pas normal qu'en revanche l'iter pour l'adoption soit si long et si onéreux (que je sache il en coute en frais divers -voyages, séjours, association de contact etc...-  un minimum de 8 000 E).